THÉÂTRE - du 07 au 24 mai 2015

LES AMOURS DE DON PERLIMPLIN AVEC BELISE EN SON JARDIN

de F. García Lorca  

SALLE EN BOIS

Luis Buñuel sur Lorca (dans Mon dernier soupir. Ed. Robert Laffont 1982) :
Qu’il se mît  au piano, qu’il improvisât une pantomime, une courte scène de théâtre,
il était irrésistible. La beauté jaillissait toujours entre ses lèvres.
Il avait la passion, la foi, la jeunesse. Il était comme une flamme.
Le chef-d’œuvre, c’était lui.

Perlimplin : parmi toutes ses pièces, Lorca l’avait confié à un journaliste, c’était celle qu’il préférait.
Sans doute la plus gracieuse, la plus équilibrée entre fantaisie et tension dramatique, entre légèreté et gravité, entre bouffonnerie et tragédie. Sensible et grotesque à la fois. Avec un parfum surréaliste dans le décor et les costumes. Une fraîcheur de ton sur un canevas pourtant conventionnel : un vieux épouse une jeune. Perlimplin, célibataire endurci, materné par sa servante Marcolfe, reçoit de sa mère mourante l’injonction de se marier. Il obtempère, abandonnant à regret ses livres et il tombe alors vraiment amoureux ! « C’est maintenant que je vis ! Mais maintenant que je vis, c’est là que je sais ce que c’est que mourir. » Joyeuse et funeste déclaration que j’ai pris la liberté d’emprunter à Augusto, autre célibataire transi d’amour du roman de Miguel de Unamuno, Brouillard (Niebla),  ouvrage que Lorca ne peut pas ne pas avoir lu avant d’écrire son Perlimplin.

Et d’où sort-il, ce Perlimplin ? D’une estampe populaire, sorte de bande dessinée d’une page que des colporteurs, des aveugles distribuaient au coin des rues ou lors d’une corrida les jours de fête. Ces images d’Epinal racontaient de façon très primaire la vie d’un personnage. Lorca s’en empare… et en fait toute autre chose. Il conduit doucement, avec compassion et ironie, son héros et le spectateur vers la tragédie. On s’éloigne alors du personnage conventionnel à gros nez et à perruque 18ème. Perlimplin, l’homme-enfant, est « transcendé par l’amour » (comme disent, moqueurs, les deux lutins de la pièce). Homme enfin dans sa tête -en découvrant la femme- sinon dans son corps. Sorte de Cyrano qui favorise l’amour de son épouse Bélise pour un autre, lequel pourrait bien n’être que lui-même.

Certes, on le sait, Federico Garcia Lorca est mort tragiquement, mais il a intensément vécu ses 38 années. Alors, encouragés par les confidences de son ami Buñuel, affirmons, écartant tout pathos, que la fantaisie de sa pièce renvoie à sa propre fantaisie, sa joie d’homme et d’artiste, son goût du bonheur d’imaginer et de vivre (même si là encore, comme dans le reste de son œuvre, la mort pointe. Elle se manifeste d’ailleurs de façon comique au début de la pièce). Donnons-nous la liberté que nous offre Lorca (c’est la raison pour laquelle nous avons intégré dans notre nouvelle traduction/adaptation des scènes des premières versions de la pièce imaginées par l’auteur et totalement bouffonnes). Tenez, imaginons par exemple Perlimplin déguisé en chef sioux, imaginons qu’il aime les indiens et leur folklore comme don Quichotte aime les romans de chevalerie (la forte source d’inspiration qu’a été pour nous, metteur en scène, costumière et scénographe, l’exposition Indiens des Plaines au musée du quai Branly d’avril à juillet 2014). Pourquoi pas ? Et ne feignons pas d’ignorer que l’esprit de fantaisie dans lequel, comme Lorca, nous voulons nous abandonner, risque de renforcer par contraste un final tragique. A moins que, par une dernière pirouette, nous ne fassions un pied de nez à la mort ?… Nous verrons.

Hervé Petit

Auteur Federico Garcia Lorca
Traduction et adaptation  Hervé Petit
Mise en scène Hervé Petit en collaboration avec Catherine Perrotte.
Avec (par ordre alphabétique) Samira Baibi, René Hernandez, Béatrice Laout, Sabrina Manac'h, Catherine Perrotte, Sophie Tonneau.
Décor et costumes Caroline Mexme.
Lumière  Laurent Vérité
Création sonore Viviane Redeuilh
Graphisme Marie-Agnès Revert
Production Compagnie La Traverse
LOGOS spedidam 2009 logo_arcadi_2013
 
Mai 2015
  • L
  • M
  • M
  • J
  • V
  • S
  • D
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • 11
  • 12
  • 13
  • 14
  • 15
  • 16
  • 17
  • 18
  • 19
  • 20
  • 21
  • 22
  • 23
  • 24
  • 25
  • 26
  • 27
  • 28
  • 29
  • 30
  • 31
no
1430438400
1
{"2015":{"5":{"7":"1","8":"1","9":"1","10":"1","14":"1","15":"1","16":"1","17":"1","21":"1","22":"1","23":"1","24":"1"}},"2023":{"6":{"15":"1","16":"1","17":"1","18":"1","22":"1","23":"1","24":"1","25":"1"}}}
{"default":{"name":{"default":"Available","hr":"Slobodno","cs":"Volno","da":"Ledigt","nl":"Vrij","en":"Available","fr":"Libre","de":"Frei","hu":"Szabad","it":"Libero","ro":"Disponobil","ru":"\u0412\u0456\u043b\u044c\u043d\u043e","sk":"Vo\u013en\u00fd","es":"Libre","sv":"Ledigt","uk":"B\u0456\u043b\u044c\u043d\u043e"},"color":"#DDFFCC"},"1":{"name":{"default":"Booked","hr":"Zauzeto","cs":"Obsazeno","da":"Booket","nl":"Bezet","en":"Booked","fr":"Occup\u00e9","de":"Belegt","hu":"Foglalt","it":"Prenotato","ro":"Rezervat","ru":"\u0417\u0430\u0431\u0440\u043e\u043d\u044c\u043e\u0432\u0430\u043d\u043e","sk":"Obsaden\u00fd","es":"Reservado","sv":"Bokat","uk":"\u0417\u0430\u0439\u043d\u044f\u0442\u043e"},"color":"#FFC0BD"}}
fr
1
24

Durée : 1h00

Représentations :
du 07 au 24 mai 2015
Jeudi et vendredi à 19h00
Samedi à 16h00 et 19h00
Dimanche à 18h00

Représentations scolaires le vendredi 15 mai, le jeudi 21 et vendredi 22 mai à 14h30 (Réservations uniquement par téléphone pour ces séances).

Tarifs :
18€ Plein tarif
14€ Séniors de + 60 ans, spectateurs de – 30 ans
12€ Demandeurs d’emploi, étudiants de – 26 ans et personnes en situation de handicap
12€ Groupes (plus de 10 personnes)
12€ Détenteurs du Pass Culture 12e
10€ Scolaires
7€ Enfants de – de 12 ans

COMPAGNIE LA TRAVERSE

4 Boulevard Blanqui
75013 Paris
Tél : 01.43.36.47.85
diffusion.latraverse@gmail.com
latraverse-herve.petit@hotmail.fr

Direction artistique : 
Hervé Petit
Tél : 01.43.36.47.85
latraverse-herve.petit@hotmail.fr

Diffusion et presse:
Ingrid Mit
Tél : 06.87.05.80.16
ingrid.mitprodiff@gmail.com