Archives pour la catégorie se joue en Février 2024

LE JOURNAL INTIME D’ADAM ET ÈVE

« le journal intime d’Adam et Eve » est une pièce drôle, belle et émouvante qui nous livre une réflexion cocasse et profonde sur les rapports hommes-femmes, chacun d’eux s’interrogeant sur l’autre et sur le but de leur vie. C’est l’œuvre unique en son genre puisqu’il s’agit de l’adaptation pour le théâtre de trois ouvrages de Mark Twain. Nous assistons à la première histoire d’amour de l’humanité avec ses joies, ses doutes et ses difficultés. L’occasion de découvrir que peu de choses ont changé depuis cette première expérience. La pièce de Mark Twain déborde d’esprit mais aussi d’émotion en allant du premier amour à la première perte. Cette adaptation de ce conte philosophique et contemporain n’avait jamais été adapté en langue française. C’est désormais chose faite !

 

LA PRESSE EN PARLE

France Info Culture
« A découvrir »

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Sortir à Paris
« Un vrai petit bijou »

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RegArts
« une des meilleures pièces du Festival Off 2022 »

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Froggy’s Delight
« un épatant duo de comédiens »

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Ce soir, c’est théâtre
« À ne pas Manquer »

Primée par le Club de La Presse du Grand Avignon et du Vaucluse

Coup de cœur de Théâtre et Spectacle de Paris, et de La Provence

 

PORTRAIT D’UNE FEMME

Un fait divers qui avait frappé les esprits au début des années 50 : la jeune Pauline Dubuisson, jugée et condamnée pour le meurtre de son amant sans que quiconque – et surtout pas l’appareil judiciaire, ne parvienne à décider d’un mobile réellement satisfaisant.

Michel Vinaver, comme il le fera tout au long de sa vie quand il s’intéresse à une « affaire », prélève et collecte dans la presse quotidienne ce qui s’y rapporte. Ici, les compte-rendus du procès dans le journal Le Monde.

En 1953, année du procès de Pauline Dubuisson, Vinaver est au commencement de sa carrière d’auteur, il a publié deux romans : Lataume et L’Objecteur, chez Gallimard sous l’impulsion d’Albert Camus. Il n’est pas encore devenu un « écrivain de théâtre » (ce sont ses mots), il le deviendra avec Les Coréens en 1956. Mais ce n’est que 30 ans plus tard qu’il écrira Portrait d’une femme.

Pourquoi 30 ans?

Pour que la lumière crûe du présent immédiat se nuance et se diffuse dans un tableau devenu mémoire, et pour que la réalité des paroles d’un procès scrupuleusement reproduites dégage un parfum d’étrangeté mieux capable de restituer le drame silencieux qui se jouait alors? 30 ans après les faits, le moment était venu pour Vinaver, habitué pourtant à traiter ses sujets immédiatement « à chaud », de renouer avec cette histoire qui, il l’a reconnu plus tard, avait sans doute été pour lui la matrice de nombreuses autres. L’ombre amicale d’Albert Camus a sans doute accompagné ce retour, et avec lui le personnage de l’Etranger, cousin de celui de Sophie alias Pauline D.

Ma rencontre avec Michel Vinaver a eu lieu en 2004 à l’occasion d’un atelier qu’il dirigeait. Esquisses devenues ensuite spectacles, longtemps joués : autour de lui le groupe hétéroclite de 20 actrices et acteurs était rapidement devenu un chœur, et avait pu donner à voir et à entendre avec une heureuse limpidité les deux pièces très complexes que sont À la renverse et Iphigénie Hôtel.

Par la suite j’ai moi-même porté à la scène La Visite du chancelier autrichien en Suisse, texte-intervention dans lequel Vinaver s’expose publiquement, dit son irréductible refus face au péril de l’extrême-droite arrivant au pouvoir : explication en forme d’autoportrait et portrait d’une Europe aux prises avec ses démons.

Il y a un an, en avril 2022, ayant fait la connaissance d’un groupe de 11 élèves comédiens du Studio de formation théâtrale de Vitry, j’ai mis en scène avec eux Portrait d’une femme. Un chœur, donc. Et l’évidence de la jeunesse. Il fallait la grâce des commencements pour laisser paraître et s’épanouir la subtile lumière difractée de ce poème qui, par la rigueur de la polyphonie et les secousses du montage parvient à dessiner le portrait que le procès, 30 ans plus tôt, avait échoué à faire : celui plein d’énigme d’une femme – et d’une France – sous l’Occupation.

Comme une mémoire vive retourne au lieu du traumatisme. À l’origine.

À l’origine il y a la France de l’après-guerre, qui juge une femme, dont l’adolescence dans la guerre a fait qu’elle ne peut pas ne pas être coupable. N’en disons pas plus : ce serait risquer de trahir la nature de la pièce, qui ne fait pas le procès du procès mais donne une seconde vie à l’événement, et ressuscite avec lui la femme qui en est le cœur. Une femme en France en 1953. Son exigeante et fragile liberté.

Pas de « décor ». Le texte, son titre nous l’indique, est une peinture. Et la mémoire comme le rêve joue, et se joue des lieux et des époques : il faut lui laisser le champ libre.

Rien qui arrête le flux. Et que les mots qui voulaient juger reprennent place, avec l’ironie de l’allégresse, dans le mouvement de la vie.

Pas d’autre musique, non plus, que celle des mots, des gestes et des pas.

Dans notre temps troublé et rendu plus indéchiffrable encore par le bruit assourdissant des fausses certitudes, puisse la parole exacte et paradoxale de ce poète des temps modernes nous éclairer et nous surprendre.

Quelques jours avant sa mort, Michel Vinaver avait assisté à une présentation de ce travail, il l’avait aimé, il avait souhaité qu’il puisse être vu encore.

Nous continuons…

Journal d’Armelle Héliot

« Il faudrait avoir le temps d’analyser ici dans la précision, ce travail remarquable. C’est une mise en scène fluide et vive, une direction d’acteurs très précise. […] Il est rare de pouvoir applaudir un ensemble si convaincant. Mais avouons que, pour anonymes soient-ils, on aimerait saluer chacun des onze, avec des mots précis. » Lire la suite

Armelle Héliot

Friction

Matthieu Marie agence avec ses onze interprètes dans un travail choral de toute beauté ; c’est effectivement – par-delà même du fait divers à travers les minutes du procès, notamment celles parues à l’époque dans Le Monde – le portrait en éclats d’une femme qui surgit avec une belle fluidité et que portent avec cohérence, rigueur et conviction les onze comédiens” Lire la suite

Jean-Pierre Han

Théâtre du Blog

“Rien n’arrête le flux des séquences qui passent rapidement d’un lieu à l’autre et enjambent les époques. Les mots sont précis, les prises de paroles brèves et ce groupe de jeunes comédiens interprète ce texte d’un rythme nerveux, sans décor, avec quelques accessoires pour changer de personnage.” Lire la suite

Mireille Davidovici

BARTLEBY LE SCRIBE

« Je préfèrerais pas… » dit un jour l’employé modèle.

Et du jour au lendemain, c’est toute la machine qui s’enraye, comme si un petit grain de sable en grippait les rouages.

« Je préfèrerais pas… » dit un jour Bartleby, … et c’est l’éternelle injonction à vivre qui est remise en cause.

Bartleby le Scribe parle de l’altérité, la différence, le refus, l’acceptation, l’incompréhension, la compassion.

Je suis toujours frappé, à l’issue d’une représentation, des interprétations toujours si différentes, qu’il inspire au public. Les uns citent Deleuze, les autres parlent d’autisme, de lutte contre le système, de révolution…

Si nous pensons que chacun est libre de son interprétation, nous avons voulu voir avant tout la rencontre de deux esprits que tout devrait opposer et qui pourtant se cherchent tout au long de la pièce. Oui, l’histoire de ce scribe énigmatique s’achèvera dramatiquement, mais elle aura fait grandir ce personnage du Notaire par qui l’histoire nous est contée.

Je ne sais pas vraiment, au fond, de quoi parle Bartleby le Scribe. Mais je sais ce qu’il provoque en moi : l’émotion et le désir d’aller vers l’autre.

Tout ce que je cherche au théâtre. »

Pierre Imbert
juillet 2023.

EN SCÈNE MONSIEUR GUITRY

« Le succès a été constant pour Sacha Guitry, durant vingt ans, le rendant insupportable aux critiques jaloux, qui lui reprochaient sa prétention, sa mégalomanie, sa misogynie… entre autres.
Mais l’artiste est plus complexe que cela. Notre intention, pour cette création, est de découvrir qui était l’homme. Seul en scène, dans un décor épuré, nous entendons les réflexions de Sacha Guitry, ses passions, ses colères, ses envies…
Au cinéma, on lui reproche de dévoiler les dessous du tournage ? Soit. Pour lui rendre hommage, grâce à une documentation fournie, nous proposons ici de dévoiler les dessous de sa vie privée, en passant une journée dans son intérieur, dans l’intimité de son quotidien.
Afin de révéler la complexité d’un artiste en réalité méconnu, ses contradictions, sa vision du monde, sa philosophie de vie et… son humour. »

Pierre Blain

DREYFUS…

« …Et puis, il peut même pas partir : on le traite de sale youpin, on lui arrache ses boutons, on lui casse son épée, il doit rester là, au garde-à-vous, saluer, dire : « Oui mon général, merci mon général, vive la France ! Vive l’armée, vive le pape, vive les antisémites, vive l’Inquisition, vive les pharaons… » Non, non, non, reste avec ton père, reste avec ta mère, ne deviens ni soldat ni capitaine ; c’est pas un métier pour un vrai juif. »
« Zina », in Dreyfus  de J-C Grumberg

Consulter les extraits

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La Presse en parle

Constant Regard
(blog au club de Mediapart)
de Joël Cramesnil le 19 février 2024
 « Dreyfus » de Jean-Claude Grumberg par le Théâtre de l’Épée de Bois
« Dreyfus » de J.C Grumberg n’était plus à l’affiche à Paris depuis sa création il y a cinquante ans. L’action se déroule dans un shtetl en Pologne en 1930. Une troupe d’amateurs répète une œuvre originale consacrée au célèbre militaire français. Une pièce réaliste, où le rire s’emploie à conjurer le réel, avec pour fond de décor divers confluents liant la France de 1894 à la Pologne de 1930. »
En savoir plus

 

SPLENDEURS ET MISÈRES

Résumé

Nous sommes durant la Restauration au début du XIXe siècle dans une ville de Charente, Angoulême. Lucien Chardon, jeune ambitieux né de l’amour d’une aristocrate sauvée de la guillotine et d’un pharmacien rêvant de trouver le remède de la maladie des riches, la goutte. Avec sa sœur Eve et son meilleur ami David, il grandit dans cette ville de province qui rapidement devient trop petite pour ses aspirations. En effet, Lucien a des rêves de gloire littéraire, et il est persuadé que son talent doucement pourrit à Angoulême.
À 21 ans Lucien fait la rencontre de Naïs de Nègrepelisse dite Louise de Bargeton, aristocrate vivant dans la partie haute de la ville, endroit de la bonne société noble et cultivée de la Charente. Lucien lui est de l’Houmeau, quartier du bas consacré à l’artisanat et aux commerces : « En haut la noblesse et le pouvoir, en bas le commerce et l’argent ; deux zones sociales constamment ennemies en tous lieux ; aussi est-il difficile de deviner qui des deux villes hait le plus sa rivale ». Pour avoir ses entrées dans les salons et ne pas faire rougir Louise, qui devient rapidement son grand amour, Lucien abandonne le nom de Chardon pour le nom de sa mère, le nom si joli de « de Rubempré ». David a repris l’imprimerie de son père et s’est marié à Eve. Tous deux soutiennent les aventures de Lucien, et deviennent les véritables artisans de son ascension locale. Mais Lucien peine à cacher ses origines. L’entourage de Louise ne cesse de le railler, n’hésitant pas à rappeler en toute occasion le nom de Chardon, notamment quand il partage ses premiers écrits. À cause de cette souffrance et d’un malheureux fait divers, Louise et Lucien s’enfuient à Paris.
À Paris, c’est le commencement d’une véritable épopée pour « L’homme d’Angoulême ». Louise l’abandonne, il ressent alors un profond chagrin et de grandes désillusions dans cette capitale qui sans scrupule voit l’Art comme un objet. Un objet qui rapporte, qui fait de l’argent. Il affronte la ville et ses intrigues. Sa détermination et ses quelques qualités littéraires lui font accéder au statut de critique dans divers journaux de sensibilités politiques différentes. Il devient craint et navigue parmi des personnages fantasques et incroyables qui comme lui sont prêts à tout. On peut citer Lousteau, Dauriat, Nathan, Florine, la marquise d’Espard ou des âmes fortes et douces comme Coralie ou Daniel d’Arthez qui vont régulièrement lui rappeler qu’avant d’être un jouisseur et un opportuniste, il voulait être écrivain.
C’est l’histoire d’une ascension et d’une chute, une chute bien trop violente qui va voir les rêves d’enfant de Lucien mourir de la main d’une société de l’argent et du profit qui fait croire et qui tue.

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Note d’intention

La mort de Lucien de Rubempré est le plus grand chagrin de ma vie.
Oscar Wilde

Les romans de Balzac tiennent une place particulière dans chaque bibliothèque, tant par le caractère emblématique de leurs personnages (de Rastignac à Vautrin, en passant par Esther) que par l’acuité souvent ironique avec laquelle l’auteur décrit les milieux que ces derniers traversent.
Ce monde parallèle que crée Balzac avec La Comédie humaine, c’est une sorte de double littéraire de la société de l’époque. Ce qui a pour effet d’intensifier encore sa singularité et de créer en moi une véritable excitation à me lancer dans ce travail, avec pour point de départ une toute petite partie de cette œuvre titanesque. Ma mission est d’emmener avec moi notre troupe dans l’exploration de cette montagne qu’est l’œuvre de Balzac. Les êtres de fiction deviendront chair et voix.
Notre choix est de suivre le personnage Lucien de Rubempré présent sur deux romans, Illusions perdues et Splendeurs et Misères des courtisanes. On retrouvera les rêves d’écrivain de Lucien, sa quête vaine de l’absolu, son désir de se faire un nom, son âme prête à être vendue à tous les diables qui passent dans n’importe quelle rue de Paris.
On le verra donc réaliser, à la façon d’une comète, une traversée des milieux parisiens. Cette ascension soudaine sera suivie d’une chute brutale dans cette cour où les destins se font et se défont en un claquement de doigts. Lucien ayant fait le choix d’embrasser ce monde d’ambition et de pouvoir, nous ne chercherons pas à nier sa compromission.
Cependant, il sera cerné par ses souvenirs d’Angoulême. Des images de candeur lui apparaîtront chaque fois qu’il plongera un peu plus dans les vices du monde. Des personnages puissants à incarner pour des acteurs. Je pense notamment à Coralie, actrice guerrière prête à tout pour devenir une comédienne reconnue, mais qui finira pourtant sacrifiée à Lucien de Rubempré. À Etienne Lousteau, jeune homme aux illusions tellement perdues qu’il trouvera refuge dans le monde du jeu et de l’argent. À Daniel d’Arthez, dont l’intégrité à toute épreuve semble dangereuse aux yeux de certains puissants. Tout est là, je crois, pour renvoyer une image pertinente de notre époque.
À propos d’image, cette époque de la Restauration dans laquelle nous emporterons les spectateurs a des accents étrangement familiers. Avec l’essor de la presse, le pouvoir devient de plus en plus associé à l’image. Aristocratie menacée qui veut asseoir son pouvoir, essor d’un journalisme tout-puissant qui sert divers intérêts… c’est une vraie bataille de l’image qui s’engage entre les différents partis qui aspirent au succès. Ces derniers s’affrontent entre eux à la manière des comédien(ne)s du Panorama dramatique : sur un théâtre. Or un lieu de spectacle ne peut se passer de machinerie, de « trucs » qui accélèrent la gloire ou la chute. La vie littéraire a ses coulisses, nous dit Lousteau. Les succès surpris ou mérités, voilà ce qu’applaudit le parterre ; les moyens, toujours hideux, les comparses enluminés, les claqueurs et les garçons de service, voilà ce que recèlent les coulisses.
Cette note que vous lisez, que j’écris aujourd’hui, est couchée sur un cahier dans le hall d’un hôtel à Kiev le 22 mars 2023. Ariane Mnouchkine a composé un petit groupe de quatorze personnes pour donner un stage aux actrices et acteurs ukrainiens qui résistent face à une guerre injuste. Je sens à cet instant, même si cela fait quelques semaines que mon choix de spectacle est fait, une détermination nouvelle et sans faille. Durant trois ans j’ai eu la chance d’être accueilli auprès de cette immense metteuse en scène avec laquelle j’ai beaucoup appris (une histoire racontée quelques pages plus loin) et je sens, à présent, avoir quelques armes en plus pour cette nouvelle création.
Pour finir, j’ai la chance d’avoir auprès de moi un groupe d’actrices et d’acteurs formidables qui sont aussi mes amis, mes compagnons de route, c’est ma fierté. Nous vivons l’aventure de troupe ensemble et nous allons pour la troisième fois passer du temps au travail et donner tout notre possible pour proposer un spectacle drôle, pertinent et fidèle.
Rendez-vous donc à partir du 22 février 2024 dans la grande salle du Théâtre de l’Épée de Bois pour le début de l’exploitation de ce nouveau spectacle.

Paul Platel

LE MISANTHROPE

En écrivant Le Misanthrope, Molière s’était lancé un défi ; il voulait réussir à représenter un homme entier, solitaire, totalement sincère, sans compromis et le confronter à une société contemporaine superficielle pleine de faux-semblants, aveugle et hypocrite, en besoin perpétuel de reconnaissance et incapable de donner un sens profond à son existence. Avec un Alceste amoureux, passionné, perdu, désespéré, sans repère, l’auteur cherche un chemin possible de salut pour l’homme. Faut-il partir vivre dans un désert, loin des hommes ou bien simplement se frayer un chemin entre ses frères et choisir un juste équilibre comme Philinte et Eliante ? Certes, il condamne Célimène à la fin mais ne nous donne pas de réponse. La vérité est-elle bonne à dire ? Quel pouvoir lui donner ? Que peut-on faire face à elle ? Et que peut notre homme face à nos travers, face à nos vices, face à l’amour et à la passion ? Molière cherchera toute sa vie, comme notre Alceste, « une » vérité dans un monde, son monde, condamné et broyé par le doute. Au contact de notre héros « donquichottesque » toute personne se heurte, se révèle comme face à un miroir brut qui ne mentira et ne trichera jamais : la vérité provoque et réveille l’autre, le fait sortir de lui même, de sa « zone de confort ». A la fin, malheureusement, le résultat est catastrophique : sans masque et en quelque sorte sans mensonge social, l’homme est une fatalité pour l’homme… et finalement ne peut aimer son prochain. Molière nous oblige à réfléchir sur l’art complexe du compromis afin de pouvoir vivre sereinement ensemble, en société et surtout avec l’être aimé, qui, comme Molière nous l’apprend, peut être notre contraire : Alceste est l’opposé de Célimène. Elle est tout ce qu’il déteste mais il l’aime passionnément.
Cette œuvre immense est à l’image de mon théâtre rêvé, fantasmé : un théâtre d’incarnation qui tend un miroir grossissant, tranchant, sans artifice au spectateur, à l’être humain. Par cette grande histoire et notre interprétation incarnée des personnages, je souhaite que le spectateur sorte de la salle ébranlé par ce qu’il a vu : une vision sans compromis de son époque.
Œuvre magistrale, pièce admirablement composée, à l’équilibre parfait entre comédie et tragédie, riche en rebondissements. Le Misanthrope n’a pas pris une ride et 400 ans après, est toujours à l’image du monde d’aujourd’hui. Manifeste social, politique et rêve de l’auteur, cette œuvre est et restera une pièce qui illumine ma vie de comédien et de metteur en scène, l’histoire d’un homme tendu vers la vérité et l’amour sincère mais harcelé par l’hypocrisie ambiante. Pour Molière le constat est amer : la bonté et l’amour ne sauveront jamais le monde et la vérité encore moins… Ne serait-ce pas lui le misanthrope ?

Thomas Le Douarec

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La presse en parle

« Le Misanthrope 2.0 fait le buzz… La mise en scène de Thomas le Douarec donne à son « Misanthrope » une dimension contemporaine, avec une troupe à la fougue enivrante… Tout le monde en parle, tout le monde veut le voir… les standings ovations s’y enchaînent… Une modernité des plus pertinentes… Un spectacle intelligent et d’une grande beauté. »
FRANCE INFO CULTURE. Jacky Bornet

« Notre coup de coeur… Après l’Idiot et le Portrait de Dorian Gray, Thomas le Douarec réitère l’exploit de revisiter le Misanthrope… Une vraie performance. »
LA PROVENCE. Jacques Charmasson

« Portée par 8 comédiens justes, talentueux et pleins d’énergie, cette pièce revisitée, entre rire et émotion est d’une étonnante modernité… Merci à Thomas le Douarec pour ce Misanthrope du XXIème siècle. »
LE VAUCLUSE – LE DAUPHINE LIBERE. Dominique Parry

« Rock, Glamour, connecté et rageur… Tout nous a séduit… Jean- Charles Chagachbanian est excellent… Le Misanthrope 2.0 endiablé…Bravo ! »
L’OEIL D’OLIVIER. Marie Céline Nivière.

« La Mise en scène de Thomas le Douarec est formidable aussi comique qu’atrabilaire, standing ovation… Les comédiens sont absolument formidables… On rit sans pause. »
TOUTE LA CULTURE.COM

« En cette année des 400 ans de Molière, Le Douarec (Le Portrait de Dorian Gray, L’Idiot…) revient en force ! (…) Un immense merci à l’ensemble des 8 comédiens pour ces deux heures inoubliables. »
SELECTION SORTIES

« Une transposition brillante et moderne qui fonctionne parfaitement avec le texte de Molière »
FRANCE 3

« Une pièce remarquable, admirablement bien servie qui va faire parler d’elle… Jean Charles Chagachbanian illumine la scène. Une vision moderne, décalée, déjantée et sans scrupule mais si drôle. … Une belle claque aux classiques. »
REGARTS. Fanny Inesta

« Si vous avez des adolescents, vous devez absolument les emmener voir ce Misanthrope. Molière aurait pu l’écrire hier. »
LES NOCTAMBULES D’AVIGNON. Vincent Pasquinelli.

LA MORT D’EMPÉDOCLE (Fragments)

La vie et l’œuvre d’un poète ne se laissent limiter ni par l’espace ni par le temps, parce que leurs racines sont ailleurs. Elles ont bien pourtant, une genèse commune : elles se déroulent et se composent sur la terre et dans l’histoire, c’est-à-dire dans leur « actualité » et poursuivent leur existence dans les rapports qu’elles entretiennent avec leur « avenir »- avec le temps de ceux qu’elles interpellent au-delà de la mort.

Parce qu’il sait voir la réalité sous tous ses aspects – la réalité de son temps comme celle au-delà du temps- Hölderlin est allé jusqu’au bout de ses forces pour la saisir dans sa totalité, dans sa plénitude. Confondue avec la vie même, son expérience en a fait éclater les limites et, transmuée en œuvre, elle peut devenir nôtre si nous savons entendre enfin le dialogue de l’Homme et de l’œuvre.

Hölderlin André Alter – Édition Champ Vallon

Extraits de presse

« Bernard Sobel met en jeu, de main de maître, cette épopée philosophique de haut voltage. Sur la vaste scène vide, devant un mur de pierre troué de trois bouches d’ombre , la fable visionnaire se calligraphie en toute clarté, comme obéissant à un secret théorème de géométrie dans l’espace. Entrées et sorties se font souvent par la salle, option démocratique, car tout ici, dans la plus digne austérité formelle, sans aucune bassesse, s’attache avant tout au respect de la vision du poète, sa profonde nécessité et sa rhétorique profuse où se tressent déchirements et enfantements de monde en une sublime cristallisation. Le dire, la profération, soit le souffle d’un type particulier et la gestuelle qu’exige une telle partition, somme toute héroïque, caractérise l’interprétation générale »
Jean-Pierre LéonardiniL’Humanité (Lire plus)

« Bernard Sobel réunit un aréopage de comédiens de très haute vertu dans la salle en pierre du théâtre de l’Epée de Bois. Le jeu, le texte, le sens. Un geste épuré pour une partition exigeante. Sublime ! »
Catherine RobertLa Terrasse
(Lire plus)

« Dans un espace vide sur lequel surgissent les comédiens venus de la salle, depuis le haut des gradins, scène dont les trois portes – voûtes arrondies de pierre – font apparaître la lave lumineuse de l’Etna en fusion, des couleurs rougeoyantes soutenues par la sonorisation des éruptions volcaniques, s’accomplit, préparée, l’atteinte à sa vie, choisie irréversiblement par le thaumaturge. Grand plaisir de théâtre où résonne la force poétique verbale – écho à la conscience existentielle. »
Véronique HotteHottello (Lire plus)

« Ici, avec Sobel, chaque comédien est toujours à son exacte place, là où il doit être. C’est un poème tragique : pas de mouvements, ni de gestes inutiles qui distrairaient notre écoute. Résultat : tous les comédiens, y compris les jeunes élèves de la Thélème Théâtre École (que dirige Julie Brochen), sont formidables. C’est un travail de troupe. Et puis, l’épure est toujours signe de beauté. »
Chantal BoironUbu Apite (Lire plus)

ARTAUD-PASSION

L’histoire est librement inspirée de la rencontre de la jeune Florence Loeb, fille du galeriste Pierre Loeb avec le poète Antonin Artaud après ses neuf années d’internement.

La mise en scène est comme le point de départ d’une création qui puise sa force dans le direct, nourrie de poésie, de mots, d’images, de sons, qui touchent à la façon d’électrochocs. Le spectateur est immergé dans un univers d’expérimentation poétique à la manière d’un rêve qui se vit sans fin, un monde où la folie éclate un temps donné, celui de la représentation.

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Extraits de presse

Ewa Kraska a construit une mise en scène au diapason de la puissance conjuguée du texte et de ses interprètes. Les deux comédiens sont redoutables pour porter haut et fort cette pensée douloureuse. Incontournable.
www.toutelaculture.com

Pénétré par le poète visionnaire, William Mesguich délivre le texte au vitriol de Patrice Trigano avec une telle vérité que l’on se dit qu’Artaud a trouvé là son double. Il y a là à coup sûr, un brûlot paroxysmique, une violence révolutionnaire salutaire de nature à secouer les indifférences.
www.larevueduspectacle.com

Une pièce qui nous sort de notre zone de confort, une pièce qui dérange, et qu’il faut voir.
www.classiqueenprovence.fr

Une pièce singulière et captivante, finement écrite, habilement mise en vie et magistralement jouée. Un moment illuminé et intelligent, à l’audace nécessaire.
www.spectactif.com

La mise en scène signée Ewa Kraska est formidable de puissance évocatrice : dans l’écrin sublime de la salle du Roi, les projections lumineuses qui envahissent l’espace au son d’une musique électronique nous transportent dans un univers onirique à la fois glaçant et sublime, énigmatique et saisissant.                                                                            https://theatreactu.com