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CŒUR SANS ÉCHO – Textes de Federico García Lorca en Espagnol et en Français

A travers la présence d’une figure oscillant entre le matador (figure emblématique du jeu avec la mort, celui qui la frôle, la provoque) et un pierrot lunaire (allégorie de la poésie et du sourire /rire du clown blanc, nécessaires pour rendre supportables les douleurs de nos vies), une transformation du costume tout au long du voyage poétique, une cape rouge, une chaise et un prie-Dieu, grâce aussi à la musique Flamenco, des figures graphiques et des images en mouvement qui évolueront et feront entendre ou voir des textes en espagnol et / ou en français, je dirai les poèmes: Murió al amanecer / Il mourut à l’aube; El niño loco / L’enfant fou; Soneto/ Sonnet; Romance sonámbulo / romance somnambule; Muerto de Amor / Mort d’Amour ; Thamar y Amnón / Thamar et Amnon; Soledad / Solitude; Casidas de las Palomas Oscuras / Casida des colombes obscures; Llanto por Ignacio Sanchez Mejias (I- La cogida y la muerte, Il- La sangre derramada, III- Cuerpo presente, IV- Alma ausente) / Champs funèbres pour Ignacio Sanchez Mejias (I- La blessure et la mort, Il- Le sang répandu, III- Corps présent, IV- Âme absente); Soneto / Sonnet de la douce plainte.

Tous ces poèmes conduisent à réaliser la violence du monde, de la trahison et des dures sanctions implacables de la vie mais avec une déroutante intensité de couleurs et d’émotions comme une immense ironie.“Ces cris sans détours. Ces tremblements de pudeur, de crève-cœur et d’angoisse, c’est l’eau fraîche et noire de la Peine andalouse dont parle Lorca et qu’il a recueillie très tôt, à la source pour nous la partager”, comme l’écrit le traducteur Yves Véquaud dans “La peine de vivre”
Même si Lorca part de l’univers des gitans, célébrant ainsi les pasteurs, les nomades qui jouissent de l’instant et qui profitent des dons de la terre, il parle aussi bien à ceux qui sont plus proches de Caïn que d’Abel car en tout homme se cache une danse permanente avec la mort comme pour le Torero Sanchez Mejias et parce que ses poèmes “conservent la braise, le sang et l’alphabet de la vérité andalouse et universelle”, comme l’a écrit un journaliste.

En effet, Lorca utilise “des mots simples” en “un certain ordre assemblés” pour décrire, décrypter, traduire ou évoquer le grand mystère de la vie, la joie et la souffrance des hommes, tous différents, tous pareils, et qui s’appellent tous Adam. Son vocabulaire est semblable à celui des Paraboles : le jour, la nuit, le soleil, la lune, l’ombre et la lumière, l’amour et la mort, le marbre ou l’olivier. Et puis l’oeillet qui est son lys des champs. Des mots dont le lecteur connaît bien la musique. Comme ajoute le poète Jorge Guillen, “sa clarté est envahissante.” Lorca, même s’il prend des libertés, rend souvent hommage au peuple de Grenade et inscrit souvent sa poésie dans une tradition poétique et musicale andalouse : un retour aux sources et à la présence arabe, gitane et juive. Un « romancero » (genre appartenant à la tradition poétique espagnole) est consacré aux gitans, comme pour réconcilier les deux mondes. Avec toutes les formes se référant au « Cante », la musique et le chant deviennent deux éléments constitutifs du poème lorquien.

DREYFUS

« …Et puis, il peut même pas partir : on le traite de sale youpin, on lui arrache ses boutons, on lui casse son épée, il doit rester là, au garde-à-vous, saluer, dire : « Oui mon général, merci mon général, vive la France ! Vive l’armée, vive le pape, vive les antisémites, vive l’Inquisition, vive les pharaons… » Non, non, non, reste avec ton père, reste avec ta mère, ne deviens ni soldat ni capitaine ; c’est pas un métier pour un vrai juif. »
« Zina », in Dreyfus  de J-C Grumberg

SPLENDEURS ET MISÈRES

Notre choix : suivre le personnage Lucien de Rubempré présent sur deux romans « Illusions Perdues » et « Splendeurs et Misères des courtisanes ». On retrouvera les rêves d’écrivain de Lucien, sa quête vaine de l’absolu, son âme prête à être vendue à tous les diables qui passent dans n’importe quelle rue de Paris. C’est un sujet si passionnant et bouleversant que je trouve une vraie nécessité à mettre en scène cette histoire. Elle est remplie d’ironie, de critiques acerbes sur le monde de la culture, ainsi que sur un pouvoir masculin et violent qui ne pense qu’au profit et à l’ascension sociale.

LETTRES À UN JEUNE POÈTE

Un parcours aux sources de la création.

En conseillant un jeune poète en 1903, Rainer-Maria Rilke a écrit un monument de philosophie, un manuel spirituel qui peut nous guider, nous aussi, sur le chemin de la création et de l’existence.

L’immense poète que deviendra Rilke n’a que 28 ans quand il commence à répondre à Franz Kappus, 20 ans, poète en herbe et cadet à l’école militaire que Rilke avait désertée quelques années plus tôt. Rilke lui enverra dix lettres en cinq ans depuis Paris où il est secrétaire de Rodin, la Suède, Rome, les alentours de Brême, où il ne cesse d’écrire. Dix petits traités de philosophie pratique, dix méditations sur la solitude, l’amour, la création, l’existence.

Un manuel de vie accessible dans lequel chacun, de l’étudiant au plus sage, trouvera un terreau riche et nourricier pour fertiliser ou éclairer sa pensée.

ARTAUD-PASSION

L’histoire est librement inspirée de la rencontre de la jeune Florence Loeb, fille du galeriste Pierre Loeb avec le poète Antonin Artaud après ses neuf années d’internement.

La mise en scène est comme le point de départ d’une création qui puise sa force dans le direct, nourrie de poésie, de mots, d’images, de sons, qui touchent à la façon d’électrochocs. Le spectateur est immergé dans un univers d’expérimentation poétique à la manière d’un rêve qui se vit sans fin, un monde où la folie éclate un temps donné, celui de la représentation.

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Extraits de presse

Ewa Kraska a construit une mise en scène au diapason de la puissance conjuguée du texte et de ses interprètes. Les deux comédiens sont redoutables pour porter haut et fort cette pensée douloureuse. Incontournable.
www.toutelaculture.com

Pénétré par le poète visionnaire, William Mesguich délivre le texte au vitriol de Patrice Trigano avec une telle vérité que l’on se dit qu’Artaud a trouvé là son double. Il y a là à coup sûr, un brûlot paroxysmique, une violence révolutionnaire salutaire de nature à secouer les indifférences.
www.larevueduspectacle.com

Une pièce qui nous sort de notre zone de confort, une pièce qui dérange, et qu’il faut voir.
www.classiqueenprovence.fr

Une pièce singulière et captivante, finement écrite, habilement mise en vie et magistralement jouée. Un moment illuminé et intelligent, à l’audace nécessaire.
www.spectactif.com

La mise en scène signée Ewa Kraska est formidable de puissance évocatrice : dans l’écrin sublime de la salle du Roi, les projections lumineuses qui envahissent l’espace au son d’une musique électronique nous transportent dans un univers onirique à la fois glaçant et sublime, énigmatique et saisissant.                                                                            https://theatreactu.com