En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d’Argante s’est épris de Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, ainsi que Léandre, fils de Géronte, de la « jeune Égyptienne » Zerbinette.
Argante, père d’Octave revient en ville pour le marier. Il ne sait pas que son fils s’est marié pendant son absence. Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et, de plus, fort à court d’argent, implore l’aide de Scapin, valet de Léandre. Mais cet « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues » ne parvient pourtant pas à faire fléchir le vieillard.
Argante répète à Géronte une nouvelle qu’il tient d’une indiscrétion de Scapin : Léandre a commis une grave erreur. Aussi le jeune homme, fort mal accueilli par son père, corrige-t-il vertement le valet pour sa trahison. Mais il quitte bientôt son ressentiment pour le supplier de lui venir en aide : il lui faut payer une rançon pour Zerbinette s’il ne veut pas la voir enlevée par les Égyptiens.
Par de hardis stratagèmes, l’inventif Scapin ne tarde pas à extorquer la somme aux deux vieillards. Mais Scapin entend encore se venger de Géronte qui l’a desservi auprès de Léandre. Aussi lui fait-il croire qu’un prétendu frère de Hyacinte est à sa poursuite, résolu à lui ôter la vie pour le punir de vouloir faire rompre le mariage. Afin de le soustraire à ce danger, Scapin cache sa victime dans un sac, et lui donne de violents coups, tout en feignant de le protéger des spadassins qui sont à sa recherche.
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« … l’Avare et les Fourberies de Scapin, témoignent d’une totale désinvolture envers leurs sources anciennes : Molière n’a retenu que les lignes fortes de l’intrigue et les scènes les plus porteuses de l’Aulularia de Plaute et du Pormion de Térence, insérant sans ménagement des éléments étrangers, au point de rendre l’oeuvre source méconnaissable. C’était procéder exactement à la manière des comédiens « dell’arte », qui démembraient les œuvres classiques pour en extraire les séquences susceptibles de procurer de bons moments de spectacle. »
Georges Forestier (introduction, Molière, œuvres complètes, Bibliothèque les Pléiades)