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INVITATIONS SONORES – CARTE BLANCHE À JÉRÉMY SIMON

Dans le cadre de son « campement”, la Coopérative 326 a décidé de proposer à Jérémy SIMON de porter tous les samedis à 19h une série de concerts, Carte Blanche lui donnant l’opportunité de développer durant 6 semaines l’expression du message artistique qu’il porte.

Il a imaginé cette série de 6 concerts en 4 actes, telle une pièce de théâtre traitant des liens tissés et invisibles qui guident notre existence.

L’accordéon chromatique de concert (bayan) et l’accordina accompagnent Jérémy SIMON sur scène.
Son jeu fort d’une expressivité sensible, énergique et puissante emmène les spectateurs dans un voyage musical inédit et émouvant, métissage des esthétiques classique, jazz et traditionnelle dans lesquelles il a grandi.
Cette singularité de parcours l’amène à évoluer dans des ensembles d’univers radicalement différents : du jazz aux musiques traditionnelles du monde, de la chanson au rock, de la musique contemporaine au monde classique.
Spécialiste de l’improvisation, il est aussi un habitué de l’exercice de la composition ou de l’écriture littéraire. Ce qui le passionne est la rencontre et le partage des cultures : il échange avec des artistes du monde entier (Cuba, Brésil, Maroc, Angleterre, Iran, Arménie, Algérie, Bretagne).

ACTE 1 : Solidarité(s)
Liens tissés entre les vivants – Jazz du monde
par le Jérémy SIMON 5tet
​Samedi 04 et 11 Octobre 2025, 19h

Pour la première fois de sa carrière, Jérémy SIMON décide de donner vie à l’univers musical qu’il incarne, celui qui se construit en lui depuis tant d’années. Ce monde sonore qu’il offre est le fruit du mélange des couleurs de la large palette des expériences de ce musicien aux multiples facettes.
Sans filtre, il livre avec le Jérémy SIMON 5tet les émotions et l’énergie qui sont présentes au plus profond de son être.
Entre jazz et volupté, entre intimité et explosion d’énergie, la musique du compositeur accordéoniste vous invite à un voyage insolite et émouvant.
Le premier opus du projet, SOLIDARITÉ.S, explore les liens si étroits tissés entre les individus, entre les êtres humains. Il interroge sur le rapport à l’autre, sur le rapport au monde qui nous entoure et sur le rapport à soi. Chaque lettre du titre apporte un mot, une sensation décrite poétiquement par le compositeur. Cet opus est une ode à la bienveillance et à l’écoute de sa paix intérieure.

Distribution :
Jérémy SIMON (accordéon de concert, accordina, voix)
Romaric BOUGÉ (trompette) apporte la sensibilité et la justesse du son de sa trompette. Grand spécialiste du jazz, il est directeur de l’Orchestre de Jazz de Bretagne et joue dans différentes formations en Bretagne, comme Kendirvi ou le Wipidoup jazz band.
Emmanuelle BRUNAT (clarinette basse) offre la rondeur et la délicatesse de sa clarinette basse. Premier prix du CNSM de Lyon, elle évolue dans différentes formations qui explorent le métissage des cultures, comme le Collectif La Boutique, le PMO (Paris Mozart Orchestra) ou le duo Accord’ébène.
Nicolas KERVAZO (piano) partage son ouverture esthétique et la technicité harmonique de son jeu pianistique. Plus connu comme guitariste (Arvest, Konoz, Fabienne Marsaudon), il retrouve dans ce projet artistique son premier instrument de coeur, le piano. L’improvisation musicale est sa spécialité.
Jérôme KERIHUEL (batterie, percussions) colore la musique du quintet de la magie de ses percussions et de son jeu si singulier, métissage du jazz et des musiques traditionnelles du monde. Il a parcouru les continents avec différentes formations (Didier Squiban, Dan Ar Braz, Ndiaz), notamment avec ses tablas.

ACTE 2 : Reflet(s)
Liens construits entre l’inspiration et la création – jazz breton et contemporain
par Rozenn LE TRIONNAIRE & Jérémy SIMON
​​Samedi 18 Octobre, 19h
​Improbable rencontre musicale, voyage artistique exaltant.

Créé en 2021, le duo constitué de Rozenn LE TRIONNAIRE et Jérémy SIMON explore un répertoire au croisement entre la musique classique, le jazz et la musique traditionnelle bretonne. L’univers du pianiste et compositeur Didier SQUIBAN est la matière qui a inspiré la création de ce concert intitulé « Reflets / Skeud ». Cet artiste breton a d’ailleurs produit le premier album du duo, sorti en mars 2024.
Le concert est parsemé de compositions du pianiste breton et de pièces écrites tels des reflets de ces œuvres par Jérémy SIMON.

Émotion, chaleur, virtuosité et évasion sont les mots qui définissent l’expression de ce projet artistique.

Distribution :
Rozenn LE TRIONNAIRE (clarinettes) enregistre en orchestre de chambre sous la direction de Trevor Pinnock et se produit en soliste avec l’Orchestre Philharmonique du Liban et l’Orchestre du Presteigne Festival (Pays de Galles). Diplômée de la Royal Academy de Londres et passionnée par ses collaborations variées avec Pierre Boulez ou encore Albin de la Simone, Rozenn intègre en 2020 l’ensemble Contraste. Elle a enseigné à l’université de King’s College, au conservatoire Berlioz à Paris, et donne désormais des masterclasses en France, Chine, Tunisie et au Maroc.
Jérémy SIMON (accordéon de concert, accordina)

ACTE 3 : Humain(s)
Liens entre l’Homme et le monde qui l’entoure – concert-lecture d’inspiration bretonne contemporaine
par le duo COMME UN SOUFFLE
​Samedi 25 Octobre et Samedi 01 Novembre, 19h

Ce spectacle vous propose d’entrer dans l’univers poétique de la littérature.
Les compositions de l’accordéoniste diatonique Morgane SIMON y rencontrent les improvisations de l’accordéon chromatique de concert de Jérémy SIMON, le temps d’un concert lecture proposant une réflexion sur la vie, l’existence.
La musique d’inspiration bretonne, accompagnée de façon contemporaine, rencontre les réflexions d’écrivains talentueux (Bauchau, Jaccottet, Schmitt, Blanckaert, Rimbaud).
Le temps de ce spectacle, les deux accordéons ne forment plus qu’un, petit et grand soufflets se rassemblant « comme un souffle… »

Distribution :
Morgane SIMON (accordéon diatonique, lectures) est une enseignante de Français au collège et artiste musicienne, originaire de Bretagne, née en 1985. Passionnée de littérature, elle aime mettre en musique les mots et les maux.
L’accordéon diatonique est pour elle un moyen d’expression : il met en lumière ce que les écrits ne peuvent exprimer et donne force aux propos. Elle joue pour le plaisir, le partage et la joie et a officié durant de nombreuses années dans diverses formations musicales bretonnes.
Jérémy SIMON (accordéon de concert, lectures)

ACTE 4 : Origine(s)
Liens entre l’histoire d’un lieu, la Cartoucherie, et les individus qui le côtoient – concert dessiné improvisé
par Gildas JAVA & Jérémy SIMON
Samedi 08 Novembre, 19h

Les artistes Gildas JAVA (dessinateur) et Jérémy SIMON (musicien) du Collectif Mosaïque croisent leurs expériences d’improvisateurs des traits et des sons pour aller à la rencontre de l’histoire de chacun, de notre genèse, de vos racines.
Toute la durée du “campement” de la Coopérative 326, le musicien breton va aller à la rencontre des personnes qui gravitent autour de la Cartoucherie de Vincennes en collectant et enregistrant leurs témoignages quant à l’histoire de ce lieu emblématique.
Le temps de ce spectacle/performance, Gildas et Jérémy donnent la parole à ces faiseurs du quotidien, aux acteurs, aux employés, au public de la Cartoucherie de Vincennes. Ils mettent en musique et en dessins les voix de toutes ces personnes et racontent ainsi l’histoire du lieu à travers le récit romancé d’un vieux facteur.

Distribution :
Gildas JAVA (dessin) est un dessinateur breton qui a fait ses armes aux éditions Déméter pour qui il a dessiné la série La IIe rédemption. Il a également collaboré au collectif Brest en bulle pour les éditions Le Télégramme. De 2023 à 2024, il collabore avec le journaliste Yvonnick DENOËL et dessine la bande-dessinée documentaire “La Fortune de Poutine” aux éditions Nouveau Monde. Il est spécialisé dans l’exercice du dessin en direct.
Jérémy SIMON (accordéon de concert, voix)

VINCENT RIVER

Vincent River, le fils d’Anita est retrouvé mort atrocement mutilé, dans une gare désaffectée, lieu de rencontres homosexuelles. Le quotidien d’Anita, sa mère, livrée aux médias et aux remarques persistantes homophobes, a basculé. Elle a décidé de déménager. Mais qui donc est ce jeune homme qui la suit depuis des jours. Que veut-il ? Anita décide de le faire entrer chez elle. C’est lui, Davey et sa petite amie qui ont découvert le corps de Vincent. Depuis Vincent hante Davey. Il vient voir Anita pour exorciser le fantôme du mort. Mais est-ce la raison de sa seule présence ? Alors s’amorce un ballet cruel entre Anita et Davey. Entre souvenirs altérés, rêves, mensonges et faux-semblants, Anita et Davey passeront ensemble le temps qu’il faudra pour reconstituer, à eux deux, toute l’histoire de Vincent River. A ressusciter la mémoire des anges, qui se brûlera les ailes ?

Tout est fragmenté : les paroles, les souvenirs les désirs et les faux-semblants. A mesure de l’engagement et du lâcher prise des personnages, la parole se libère sous forme de confidences, révélant ainsi les deux vies étrangement liées…pour un temps.

Sans autre décor d’un appartement en cours d’emménagement, encombré de cartons, lieu transitoire entre deux existences, le spectateur est transporté dans différentes époques, évoquées par les personnages de manière brutale et crue. Ces évocations se contredisent parfois mais peu à peu dessinent une mosaïque traduisant l’aveu terrible de ce qui s’est passé. L’avancée dans la connaissance de la vérité se fait par bribes, de manière non linéaire, non chronologique, comme « dans la vraie vie ». Ces deux personnages expriment une volonté de lever le voile, de transformer culpabilité en responsabilités partagées…Vincent aussi a sa part

Dans Vincent River, le mystère entourant le point de départ converge peu à peu vers l’éclaircissement des secrets. C’est en pleine lumière qu’à lieu ce face à face avec la vérité. Le récit final de Davey n’épargnera à la maman éplorée aucun détail sur les activités de son fils. Anita se voit forcée de voir en face cette homosexualité qu’elle avait toujours niée. Celle qui a elle-même été victime d’exclusion, est renvoyée à sa propre intolérance.

Vincent River évoque une homophobie primaire. Mais aussi, en arrière-plan, une intolérance moins spectaculaire, et pourtant tout aussi violente, mesquine, faite de médisances, de jugements expéditifs, de rejet. Un niveau d’ignorance très élevé dont on aimerait croire qu’il appartient au passé. C’est probablement un vœu pieu.

DE NOX A LUX

De Nox A Lux d’après Les Châtiments et autres textes de Victor Hugo est le troisième volet d’un triptyque mémoriel composé de « Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu / Sam Braun » et de « Witold Pilecki – Déporté volontaire à Auschwitz » (Créés et joués au Théâtre de L’Épée de Bois- Tournée en régions et Belgique).

C’est un spectacle de poésie au « marteau », de poésie qui gronde, tempête et s’enflamme ! Hugo écrit pour faire trembler le pouvoir et réveiller les consciences .

Quand un chef d’État, se proclame César, qu’il supprime les libertés et que le peuple s’endort sans combattre, il faut des hommes qui se lèvent, qui résistent, qui se battent. L’un d’entre eux sera Hugo.

Hugo le résistant qui va de barricade en barricade après le coup d’État, fonde un comité de résistance et rédige un appel au armes placardé sur les murs de Paris…

Hugo l’exilé, à Bruxelles, Jersey et Guernesey qui écrit : « Rien de plus terrible que l’exil. L’exil, c’est la nudité du droit ».

Hugo l’espérance, de retour d’exil sur le quai de la Gare du Nord qui s’adresse à la foule : « J’avais dit quand la Liberté rentrera, je rentrerai. Me voici. Deux grandes choses m’appellent. La première, la République, la seconde, le danger. Je viens ici faire mon devoir. C’est le vôtre, c’est celui de nous tous… Je ne vous demande qu’une chose : L’Union. Par l’union, vous vaincrez. Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté… »

PAR LUI-MÊME

Il y a bien longtemps, dans un univers d’ordre et de pureté. Lucifer, le porteur de lumière est une créature parfaite, l’ange préféré de son créateur : un petit chef-d’œuvre.
Mais Lucifer est peut-être un peu trop parfait pour se contenter de chanter les louanges de son créateur aux siècles des siècles, et il va tenter par tous les moyens de s’émanciper de ce père si pesant.
Nous suivons le récit du premier des rebelles, qui a renoncé à la perfection pour devenir Le Malin, a fondé la plus effroyable bande de potes que l’on puisse imaginer, et a décidé de se révolter contre Dieu.
Jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre d’une nouvelle créature, aussi magnifique que facilement corruptible : l’humain. L’occasion pour celui qui est devenu Satan, le plus célèbre des démons, de rendre la création de son père un peu plus « dynamique ».
Cette grande aventure maléfique démarre avant les événements de la Bible, et traverse toute l’histoire de l’humanité, jusqu’à notre si passionnant vingt-et-unième siècle. On aura le droit à tout, aux révélations les plus profondes comme aux petites anecdotes croustillantes.
Voici l’autobiographie que tout le monde attendait ! Celle du Diable, racontée par lui-même !

ON A TOUS QUELQUE CHOSE EN NOUS…

On a tous quelque chose en nous…
Impossible, bien sûr, de ne pas compléter le titre de cette incontournable chanson du répertoire populaire français. C’est justement à la recherche de ce « quelque chose de Tennessee » que part un duo bringuebalant, réunissant une clownesse et un drôle aux allures de clown blanc.
Drapés dans leur désarmante naïveté, dopés par toute la bonne volonté du monde, Marie Laure Baudain, alias Pauline Couic et Rodolphe Dekowski se lancent dans une enquête foutraque sur ces morceaux de civilisation que nous partageons tous, qu’on le veuille ou non, ces rengaines qui accompagnent la bande-son de plusieurs générations.
Ils y rencontrent Johnny Hallyday, tant l’idole des jeunes incarne cette puissance d’un mythe reconnu au-delà des classes sociales et des tranches d’âge, mais aussi d’autres figures incontournables, telles que Sue Ellen, Peter Falk alias Colombo ou encore Marlon Brando.
En passant par le prisme du burlesque, de l’extravagance et de l’absurde et du show must go on, ces deux inadaptés vont s’emparer du sujet et mener l’enquête avec tout le sérieux dont ils sont capables (c’est-à-dire assez peu) et avec tout leur coeur (c’est-à-dire que ça pourrait déborder).

COLORIS VITALIS

« Une calenture est un délire furieux auquel les marins sont sujets lors de la traversée de la zone tropicale et qui est caractérisé par des hallucinations et le désir irrésistible de se jeter à la mer. »

Calenture N°1 de l’Hypogée – Pour clown « blanc » et explosions de couleurs

Pris dans les rais du temps qui passe, le clown Gramblanc nous livre, dans Coloris Vitalis, ses obsessions, ses angoisses et ses passions où la couleur et l’expérience chromatique jouent un rôle obsédant aussi essentiel que dérisoire. Emporté par sa vitalité instinctive, son amour de la vie, sa gourmandise des pigments et ses codes d’honneur chevaleresque, son monde insensé et attachant se dessine peu à peu sous nos yeux, oscillant entre mélancolie enfantine et explosion de couleurs.

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LE « CAMPEMENT »

La Coopérative 326, monte son « campement » au Théâtre de l’Épée de bois du 2 octobre au 9 novembre 2025.  Un « campement », c’est une infiltration poétique où le temps et l’espace sont les deux premiers composants d’un axiome sensible dont le troisième volontaire est d’interroger notre humanité par le désir des rencontres et le croisement joyeux des regards.

La conférence Le clown, un spectre à la croisée des arts et de la littérature – Rencontres organisées par Jean-Pierre Han et la Revue Frictions, dans LE HALL les vendredis 03 octobre et 10 octobre de 14h à 18h.

Le Cabaret du campement – Une production Chez Zézette avec la Coopérative 326, la D.R.A.G. (Direction Rigoureuse des Approximations Glamours) et de belles surprises, dans LE HALL les dimanches du 05 octobre au 09 novembre de 19h à 23h.

Les Invitations sonores – Carte blanche à Jérémy Simon – dans la SALLE EN BOIS les samedis du 04 octobre au 08 novembre à 19h.

Les samedis 04 et 11 octobre : ACTE 1 : Solidarité(s) par le Jérémy Simon 5tet –  jazz du monde
Le samedi 18 octobre : ACTE 2 : Reflet(s) par Rozenn Le Trionnaire & Jérémy Simon – jazz breton
Les samedis 25 octobre et 1er novembre : ACTE 3 : Humain(s) par le duo Comme Un Souffle – concert-lecture d’inspiration bretonne contemporaine
Le samedi 08 novembre : ACTE 4 : Origine(s) par Gildas Java & Jérémy Simon – concert dessiné improvisé sur l’histoire de la Cartoucherie

« La Coopérative 326, compagnie des talentueux Jean Lambert-Wild et Catherine Lefeuvre, monte son « campement » au Théâtre de l’Épée de bois de La Cartoucherie du 2 octobre au 9 novembre 2025. Dans ce cadre, elle me fait l’immense honneur de porter tous les samedis à 19h une série de concerts, Carte Blanche me donnant l’opportunité de développer durant 6 semaines l’expression du message artistique que je porte depuis tant d’années.

J’ai imaginé cette série de 6 concerts en 4 actes, telle une pièce de théâtre traitant des liens tissés et invisibles qui guident notre existence. »

Jérémy Simon

LE ROI SE MEURT

« Tu m’avais prévenu trop tôt. Tu m’avertis trop tard. Je ne veux pas mourir… Je ne voudrais pas. Qu’on me sauve puisque je ne peux plus le faire moi-même. »

Le drame d’une agonie, c’est qu’on peut en rire jusqu’à en oublier les délabrements dont nous sommes responsables.

Cet enjouement tragique de l’écriture de soi dans l’œuvre d’Eugène Ionesco est d’une modernité fracassante. La pièce Le Roi se meurt est un miroir renversé dont la préscience des réflexions n’a pas besoin de chresmologues de tréteaux pour être appréciée. C’est une rhétorique de l’évidence qui oblige la vérité à s’énoncer.

L’évanescence et la mort hantent les siècles. Mais dans ces temps d’épuisement, ils ont pris la forme brutale d’un effondrement inévitable qui nous fait osciller entre révoltes et abandons.

Eugène Ionesco expliquait dans une interview en 1963 que cette pièce était « Une sorte de libération de cette angoisse et de cette libération devrait en profiter je l’espère aussi les spectateurs. » Il rajoutait d’ailleurs que le roi Béranger est « l’homme universel » car précise-t-il « Tout homme est une sorte de Roi au centre de l’Univers. L’univers lui appartient. Jusqu’au moment où justement tout cela s’écroule. »

Le roi Bérenger 1er s’effondre et tout s’effondre avec lui. Dans cette cérémonie des écroulements, dans ce cirque extraordinaire, la vie et la mort dialoguent pour métamorphoser notre peur en rire, notre déni quotidien en conscience éveillée.

Le Roi se meurt est un conte pour adulte et enfant qui nous apprend, à l’usure du temps, qu’il faut prendre soin du corps du monde car il s’agit aussi finalement de notre propre corps. Il est toujours de mauvaise politique de l’ignorer et d’attendre la dernière orée pour oser affronter cette réalité. Le rire étant sans clémence cela se fait sans indulgence mais nous permettra au dernier acte de vivre pleinement : « Tu respires. Tu ne penses jamais que tu respires. Penses-y. C’est un miracle. »

L’esprit clownesque de Eugène Ionesco fait du rire une larme désaltérante où notre conscience peut s’abreuver pour ne pas « mou-ou-ou-ou-ou-ou-ou-rir » .

Il nous apprend que toute agitation et culbutes sont inutiles lorsque l’inévitable surgit, qu’une société chancelante n’est que la traduction indifférente de nos scotomisation politiques.

Peu de temps avant sa mort Ionesco avait déclaré : « Soyons gais, mais ne soyons pas dupes. Une seule issue, peut-être ? C’est encore la contemplation, l’émerveillement […] tant que cela nous sera possible. »

Le roi Bérenger 1er n’est peut-être qu’un clown qui cherche un rire apaisant pour ne pas étouffer lorsque le temps fond dans ses mains.

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LE « CAMPEMENT »

La Coopérative 326, monte son « campement » au Théâtre de l’Épée de bois du 2 octobre au 9 novembre 2025.  Un « campement », c’est une infiltration poétique où le temps et l’espace sont les deux premiers composants d’un axiome sensible dont le troisième volontaire est d’interroger notre humanité par le désir des rencontres et le croisement joyeux des regards.

La conférence Le clown, un spectre à la croisée des arts et de la littérature – Rencontres organisées par Jean-Pierre Han et la Revue Frictions, dans LE HALL les vendredis 03 octobre et 10 octobre de 14h à 18h.

Le Cabaret du campement – Une production Chez Zézette avec la Coopérative 326, la D.R.A.G. (Direction Rigoureuse des Approximations Glamours) et de belles surprises, dans LE HALL les dimanches du 05 octobre au 09 novembre de 19h à 23h.

Les Invitations sonores – Carte blanche à Jérémy Simon – dans la SALLE EN BOIS les samedis du 04 octobre au 08 novembre à 19h.

Les samedis 04 et 11 octobre : ACTE 1 : Solidarité(s) par le Jérémy Simon 5tet –  jazz du monde
Le samedi 18 octobre : ACTE 2 : Reflet(s) par Rozenn Le Trionnaire & Jérémy Simon – jazz breton
Les samedis 25 octobre et 1er novembre : ACTE 3 : Humain(s) par le duo Comme Un Souffle – concert-lecture d’inspiration bretonne contemporaine
Le samedi 08 novembre : ACTE 4 : Origine(s) par Gildas Java & Jérémy Simon – concert dessiné improvisé sur l’histoire de la Cartoucherie

« La Coopérative 326, compagnie des talentueux Jean Lambert-Wild et Catherine Lefeuvre, monte son « campement » au Théâtre de l’Épée de bois de La Cartoucherie du 2 octobre au 9 novembre 2025. Dans ce cadre, elle me fait l’immense honneur de porter tous les samedis à 19h une série de concerts, Carte Blanche me donnant l’opportunité de développer durant 6 semaines l’expression du message artistique que je porte depuis tant d’années.

J’ai imaginé cette série de 6 concerts en 4 actes, telle une pièce de théâtre traitant des liens tissés et invisibles qui guident notre existence. »

Jérémy Simon

LA DERNIÈRE BANDE

Si nous avons la capacité d’enregistrer tous les moments de notre vie, nous pouvons donc chercher dans nos souvenirs le secret pour comprendre le présent.
Ce serait alors comme écouter la dernière bande de nos vies.
Dernière, car il n’y a pas de lendemain pour certaines personnes : il n’y a que le présent.

OH LES BEAUX JOURS

Plus le temps passe plus on fait appel au passé pour retrouver l’hypothétique bonheur. Lorsque les instants présents nous semblent dérisoires ou même absurdes, il nous arrive de jeter un regard en arrière en quête d’un possible sens au présent. Mais, hélas, les beaux souvenirs sont toujours accompagnés des mauvais. La vie n’étant qu’une succession de jours et de nuits. Faut-il arriver au seuil de la mort, voulue ou subie, pour faire le bilan des nos beaux jours écoulés ? Voilà la question que le Poète nous poserait avant, pendant et après avoir vu sa pièce.

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DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

La Boétie, écrivant son Discours sur la Servitude Volontaire, a su capter les aspects de la grandeur et de la petitesse de l’être humain. En le lisant, nous avons été étonnés de constater néanmoins combien les événements qu’il a vécus, il y a cinq siècles, pouvaient résonner avec ceux que nous vivons aujourd’hui.

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Paroles de spectateurs …