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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE

C’est Jean-Claude Carrière qui avait attiré mon attention sur cette œuvre de Daniel Defoe en novembre 2020 lors de la pandémie. Pour créer ce spectacle, nous avons choisi de conserver la forme du journal intime qui permet de rendre compte de l’âme du personnage, un être humain comme vous et moi qui vit de l’intérieur la peste et ses ravages.
Confronter ainsi directement le public à un personnage très éloigné au premier abord d’un homme du XXIème siècle – Mark Saddler, un commerçant anglais et puritain du XVIIème siècle – c’est permettre par cette distance de saisir avec beaucoup de perspicacité l’universalité des interrogations de l’être humain lorsqu’il se retrouve confronté à la maladie et à la Mort.
Mark Saddler, en partageant son expérience quasi-sensorielle de l’angoisse, de la douleur, de la maladie, du deuil mais aussi de l’attente et de l’espérance nous permet de poser un regard distancié sur l’un des épisodes épidémiques les plus angoissants de l’âge moderne – La Grande Peste de Londres de 1665 – afin de mieux saisir et déchiffrer les effets et conséquences de la pandémie actuelle.
Car ce journal éclaire avec une surprenante acuité, la crise que nous traversons, nous plongeant dans les méandres l’âme humaine. Tout comme pour les londoniens du XVIIème siècle, chaque catastrophe casse le cycle perpétuel du superflu : chacun est confronté à lui-même. Pour les survivants, une seule interrogation demeure : quel sens donner à sa vie ?

Cyril le Grix

POUR LE MOMENT

Ce projet est né suite à la rencontre de 3 comédiennes originaires d’Amérique Latine immigrées volontairement en France : Gabriela Aranguiz (chilienne), Johanna Rua (argentine) et Leticia Casanova (uruguayenne). Cette richesse multiple nous a encouragé à nous réunir pour questionner un thème qui nous ait cher : les exils à l’époque de la dictature militaire dans les années 70’s et 80’s en Amérique latine. « Je suis née réfugiée politique. Je suis née avec un accent circonflexe sur ma tête. Je m’appelle Alice. Alice pour le moment. Parce qu’il fallait bien décider d’un prénom à notre arrivée ici. »

ANTIGONE – travail d’atelier amateur

« Je ne veux pas comprendre. C’est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir. »

Antigone, figure de la révolte et de la résistance, se dresse seule contre le pouvoir royal, et meurt pour avoir voulu donner une sépulture à son frère Polynice.
Personnage clé de la tragédie antique, elle apparaît chez Eschyle, Sophocle, Euripide, puis se retrouve au fil des siècles sous la plume de Rotrou, Racine, Cocteau, Brecht, Yourcenar… et bien sûr Anouilh, qui lui donne une résonance particulière dans le contexte de la seconde Guerre mondiale :
« L’Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l’ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre».

La mise en scène de Véronique Gargiulo, sobre et épurée, tend à créer cet « espace vide » cher à Peter Brook pour mieux faire entendre le texte, dans sa force directe et sa puissance poétique.

LES FILLES DE LA MER

Couchée dans les herbes hautes par cette froide nuit de mars,
Je regardais la lune ronde et claire entourée d’étoiles
J’entendis un oiseau,
Son chant annonciateur était troublant,
Le vent se leva, puis au loin
Les cris déchirant de la mort
Je me suis mise à courir, de manière irrésistible
Comme attirée par une force invisible
Elle était là, toute vêtue de blanc
Sa robe tachée de son sang
Un ogre lui serrait la gorge
Ses serres se resserraient sur son cou éclairé par la lune
La colombe n’avait plus de voix
J’ai mis la main au sol par instinct
J’ai saisi ce qui était à ma portée
Je me suis avancée vers l’homme qui était de dos
Je l’ai frappé à la tête pour qu’il lâche sa proie
Il s’est écroulé sur le côté
Je me suis penchée sur la femme vêtue de blanc
Elle ne respirait plus
L’oiseau vint se poser à ses côtés
C’est là que je me suis aperçue que j’étais trois

CASSÉ

Une ouvrière licenciée de Prodex, comprenant le licenciement inévitable de son mari de chez Sodecom, trouve dans son désespoir l’énergie folle d’organiser une rocambolesque supercherie…
Quiproquos, rebondissements, personnages hauts en couleur, Cassé est un vaudeville noir hilarant et impitoyable.

« Rémi De Vos est un des auteurs, si ce n’est l’auteur, qui a le plus travaillé la question du travail. Nous avons d’ailleurs assisté lors du festival d’Avignon 2019 à une rencontre sur cette thématique à l’occasion de laquelle plusieurs de ses pièces ont été lues. Nous réfléchissions alors déjà à un travail autour de l’œuvre de Rémi De Vos dans le traitement de sa thématique du travail. »
Anne-Sophie Pathé – codirectrice artistique de la compagnie

L’idée de créer un dyptique sur le travail autour des pièces Débrayage et Cassé de Rémi de Vos est née.

Débrayage est créé lors du festival Off d’Avignon 2022.
https://www.libredesprit.net/creations/debrayage/

« Ces problématiques me plongent dans mon passé personnel. La question du flux des réfugiés fait écho à mes origines, étant moi-même kosovar arrivé en France en 1991 alors que je ne parlais pas un mot de français… Mon emploi chez Citroën, où j’ai alors travaillé à la chaîne de jour comme de nuit, me rendent familières les usines qui ont déserté le Pas-de-Calais dans les années 90, laissant la population comme orpheline. Ma sensibilité propre à la question du travail et sa résonance permanente lorsque nous sommes en résidence à Gravelines ou Noeux-les-Mines au plus près des populations associées à la rencontre avec Rémi De Vos, qui a bien connu lui aussi la perversité des entreprises en enchaînant les petits boulots, et son œuvre autour de cette question m’ont conduit tout naturellement à un diptyque sur le travail autour des pièces Débrayage et Cassé. Ces deux pièces, dont le format diffère, sont complémentaires et permettent d’aborder en profondeur la complexité de cette problématique fondamentale. Dans les deux, on rencontre une galerie de personnages témoignant de l’universalité de la question. Les ravages du travail touchent tout le monde, avec des problématiques propres : jeunes, vieux, riches, pauvres… chômeurs mais aussi travailleurs… L’humour décapant de Rémi De Vos et son sens aiguisé de l’absurde permettent de prendre de la distance et de détacher de ses idées reçues pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexion… »
Nikson Pitaqaj – metteur en scène des pièces Débrayage et Cassé

Cassé ouvre le débat sur les thématiques du travail, plutôt les ravages de la perte du travail. Si le travail peut être source d’épanouissement, il peut pareillement détruire individus et sociétés.
Suite aux déclarations récentes de la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher qui associe l’industrie à la magie, les voix des ouvriers s’élèvent pour dénoncer les cadences infernales, la surveillance suspicieuse et infantilisante, les conséquences lourdes sur la santé physique et psychique et leur espérance de vie inférieure de six à sept ans à celle des cadres…
Cassé, son humour impitoyable, l’absurde des situations et la légèreté du jeu des comédiens, permet de prendre de la hauteur face à une réalité qui nous fait perdre nos repères jusqu’à notre dignité et alerte notre vigilance mieux que de longs discours.
Après de nombreux mois où la Culture, taxée de « non essentielle », a été mise à l’arrêt, il est urgent qu’elle reprenne sa place au cœur de la Cité pour s’emparer des préoccupations partagées ici et maintenant. Loin d’une image de la Culture inaccessible qui témoignerait du fossé creusé entre une élite et le quotidien de millions de travailleuses et travailleurs en France, la compagnie Libre d’Esprit, avec Cassé, fait le choix d’un théâtre populaire et exigeant qui interpelle tout en profondeur, humour et finesse sans tomber dans un manichéisme simpliste.

LE JEUNE AMOUR

Deux Contes humoristiques, dramatiques et savoureux de Jean de La Fontaine sont mis en sens et en musique par deux artistes du premier mouvement baroque : Christine Bayle, actrice, et Marianne Muller, violiste, aiment la fantaisie des histoires d’amour de « La Matrone d’Ephèse » et de « la Courtisane amoureuse » où le suspens le dispute à l’humour.

Empruntant à Pétrone et à Boccace, La Fontaine les place sous la bannière du « jeune Amour », peut-être pour excuser les faiblesses humaines. Il y exerce son talent ironique à côté des musiques choisies en Europe, de Ste Colombe, Dubuisson, Marais, à Hume et Abel.

« Diversité c’est ma devise. » La Fontaine

*

Christine Bayle est danseuse, chorégraphe – elle a créé et dirigé L’Eclat des Muses et Cie Belles Dances et réalisé plus de cinquante productions –  on sait moins qu’elle est aussi actrice (Jeune Théâtre), passionnée par la belle danse, le théâtre, la musique, la recherche sur les différents styles de danse du XVIe au XVIIIe siècle autant que sur la pratique de l’opéra, et la transmission conjointe de ces différents arts. Enseignante au DMA du CRR de Strasbourg (1987-2013).

Témoin et actrice du renouveau baroque, Marianne Muller mène dans le monde entier, une carrière de concertiste. Elle crée l’Ensemble Spirale qui se consacre au répertoire soliste de la basse de viole. L’ensemble « Du souffle à L’archet » explore le répertoire des consorts songs. Ses goûts pour le théâtre, la musique contemporaine et la danse enrichissent encore son jeu. Professeur au CNSMD de Lyon (1988-2021). Sa discographie compte plus d’une cinquantaine de titres.‌

CARNET DE VOYAGE Diarios de motocicleta : Notas de viaje por América Latina

Le 29 décembre 1951, deux jeunes argentins entreprennent un voyage à travers l’Amerique latine sur une vieille Norton 500 « La Poderosa II ». Ernesto Guevara est un jeune étudiant en médecine de 23 ans, spécialisé en léprologie. Alberto est un biochimiste de 29 ans. Sur leur chemin, ils pénètrent les racines d’un passé invisible mais encore habité et rencontrent des êtres simples et bouleversants. La confrontation avec la réalité sociale et politique des pays visités et les rencontres qu’ils vont faire les amènent à prendre conscience de la réalité du monde et la misère dans laquelle vivent les populations. Cette expérience éveillera de nouvelles vocations…

Ce qui m’intéresse et me touche dans ce « Carnet », c’est l’universalité qui émane de cette œuvre. Il s’agit de vivre ce voyage avec cet homme, à cette période de sa vie. « Voyage à Motocyclette » est une expérience, une traversée qui change tout homme. D’une beauté poétique fulgurante, l’écriture est à la fois concrète et d’un réalisme au plus près de l’action et du ressenti émotionnel. Comme le dit l’auteur lui-même, il ne s’agit pas d’un récit mais « de fragments de vies parallèles ou entrecroisées ». Les mots respirent la vie et transpirent cette expérience du terrain, « l’expérience vécue ». L’œuvre se compose d’une narration, de paysages extraordinaires, de sentiments intimes, de rencontres, de bouillonnements d’êtres et de destins et de prise de conscience.

« Voyage à Motocyclette » nous fait pénétrer au cœur du continent Sud-Américain, dans le grand théâtre du monde. Universelle et intemporelle, l’œuvre s’inscrit à la fois dans le présent mais aussi dans le passé, celui des cités perdues, des civilisations oubliées, celui des peuples disparus qui aujourd’hui errent sur les routes, du peuple chassé et humilié : celui des indiens d’Amérique, d’un âge d’or, d’un monde aujourd’hui mort et elle nous renvoie ainsi à notre propre histoire : Comment comprendre le présent si tu ne connais pas ton passé ? Un peuple peut-il continuer d’exister sans ses racines ?

L’œuvre est subjective, nostalgique et mélancolique mais aussi portée vers l’avenir. Elle est une vision des enjeux et des conflits de demain et avec lucidité, l’auteur nous catapulte dans ce que sera l’Amérique du Sud : les grands bouleversements politiques (dictatures, conflits), économiques (injustices, exploitations), sociaux (inégalités, fractures), culturels (pertes d’identité et disparition de certaines communautés autochtones) et écologiques (exploitations des richesses naturelles, déforestations, pollution, extinctions de certaines espèces, sécheresse, etc.).

J’ai voulu porter cette « vie » et « faire ressentir cet élan », « ce bouillonnement d’êtres » sur la scène. Il s’agit de faire vivre au spectateur « l’expérience » de ce voyage, de faire exister ces rencontres et de faire ressentir les éléments physiques et naturels que les personnages vont traverser : donner à ressentir les conséquences des bouleversements, le poids du passé et le vide d’aujourd’hui pour arriver à plonger véritablement au cœur des destinées et de se laisser pénétrer par « l’Esprit » de cette Amérique en pleine mutation. La Nature est ici au cœur du voyage, elle jouera un rôle essentiel et va directement agir sur les personnages.

Il s’agit aussi d’entraîner le spectateur au cœur d’un destin, à l’intérieur d’une âme pour donner au spectateur l’expérience que vivra l’auteur : Celle de l’universalisme et de l’humanisme et cet invisible mouvement qui va faire d’un « homme ordinaire », un « combattant révolutionnaire ».

A fleur de peau, toujours à la limite, extrême, sur le fil sensible de la vie ce « Carnet » est au cœur d’une actualité sensible et explosive. Ce texte ouvre sur toutes les déchirures actuelles : Frontières, immigration, capitalisme, mondialisation, exploitation des richesses naturelles, misère, choc des cultures et des civilisations tout en nous donnant le recul essentiel, le froid sublime de ne pas être sous le flux de l’information et de la communication stérile d’un système.

Mais surtout ce « Carnet de Voyage » est un message d’amour, un cri de liberté, un appel à l’humanité, à l’idéalisme, au rêve de fraternité, cet idéal de jeunesse éternel, d’inconscience, de naïveté, de sagesse, d’un homme nouveau, d’un monde meilleur. Une quête pour un message d‘union, mais aussi de singularité, un voyage dans le présent mais aussi dans le temps à la rencontre de l’histoire, des racines de chaque peuple, loin de la mondialisation et du capitalisme, loin de la société de consommation. C’est la vision utopique d’un monde de partage véritable.

Il était essentiel de ne pas anticiper les événements et de préserver la naïveté et l’inconscience de ce Carnet pour nous amener a percevoir l’évolution d’une âme, d’un être, à travers les événements qu’il traversera jusqu’à cette invisible prise de conscience au fur et à mesure des rencontres, sur le fil, et qui va faire naître un homme nouveau… Le tournant dans le destin d’une vie.

CRÉANCIERS

« Créanciers » est pour moi  une ronde à la fois amoureuse et destructrice entre 3 êtres : deux hommes et une femme au centre des deux.
Strindberg, au moment où il écrit la pièce, est en pleine rupture amoureuse et les échos dans les questionnements et la douleur des personnages sont évidents.

Ce qui me touche depuis toujours au coeur de la pièce, c’est la présence de l’art, de la création, et le fait qu’elle raconte des artistes et leur questionnement. Tout comme La mouette, que j’ai déjà monté.
Dans la version originale Adolphe (que je rebaptiserai AL) est un peintre en mal de création qui se met à sculpter. Tekla est écrivaine, tandis que Gustav est professeur.
Dans cette adaptation que je propose, Julie Debazac sera une actrice sortie du Conservatoire National de plus en plus aspirée par le cinéma et qui se désintéresse des mises en scène de son mari. Benjamin Baroche, sera un acteur reconnu (ce qui a permis la rencontre avec AL) mais dont son ex-femme cache l’identité dans sa biographie. Le faisant passer pour un homme qui a raté sa vocation. Enfin, je jouerai un metteur en scène de théâtre qui a démarré fort mais dont le désir s’émousse.

Volonté de contrôler l’autre, jusqu’à la domination parfois ; il s’agira de pouvoir montrer tout cela.

À leur rencontre, Al « dominait » Tekla professionnellement et intellectuellement, puis peu à peu, sa force créative s’est épuisée jusqu’à ce qu’il tombe dans un oubli de la profession, tandis que Tekla est devenue une actrice célébrée et reconnue. Elle ne vibre dans la pièce que dans ses désirs, c’est ce qui la rend de loin la plus lumineuse des trois. Une Marylin qui connaîtra aussi son heure tragique à la fin de la pièce. Les hommes sont beaucoup plus perdus et flous dans leur désir, il s’agira aussi de pouvoir montrer ces différences vibratoires.

Difficultés à circuler dans différents espaces artistiques, sans souffrir des préjugés de la profession elle-même : autant de questions que cette pièce me permettra d’aborder dans cette nouvelle adaptation. Il s’agit bien sûr de restituer au plus vif le rapport de forces et de destruction que nous présente Strindberg.
Le besoin de succès et de reconnaissance, sa fragilité, questionne et renforce les failles et brisures du couple ou plutôt des couples de la pièce.
Car ce jeu cruel entre couples s’avère assez vertigineux. Bien sûr, il y a le couple actuel (Tekla et Al), l’ancien (Tekla et Gus), mais pour finir, un troisième couple se construit, celui formé par les deux hommes…

Philippe Calvario

LA MORT D’EMPÉDOCLE (Fragments)

La vie et l’œuvre d’un poète ne se laissent limiter ni par l’espace ni par le temps, parce que leurs racines sont ailleurs. Elles ont bien pourtant, une genèse commune : elles se déroulent et se composent sur la terre et dans l’histoire, c’est-à-dire dans leur « actualité » et poursuivent leur existence dans les rapports qu’elles entretiennent avec leur « avenir »- avec le temps de ceux qu’elles interpellent au-delà de la mort.

Parce qu’il sait voir la réalité sous tous ses aspects – la réalité de son temps comme celle au-delà du temps- Hölderlin est allé jusqu’au bout de ses forces pour la saisir dans sa totalité, dans sa plénitude. Confondue avec la vie même, son expérience en a fait éclater les limites et, transmuée en œuvre, elle peut devenir nôtre si nous savons entendre enfin le dialogue de l’Homme et de l’œuvre.

Hölderlin André Alter – Édition Champ Vallon

Extraits de presse

« Bernard Sobel met en jeu, de main de maître, cette épopée philosophique de haut voltage. Sur la vaste scène vide, devant un mur de pierre troué de trois bouches d’ombre , la fable visionnaire se calligraphie en toute clarté, comme obéissant à un secret théorème de géométrie dans l’espace. Entrées et sorties se font souvent par la salle, option démocratique, car tout ici, dans la plus digne austérité formelle, sans aucune bassesse, s’attache avant tout au respect de la vision du poète, sa profonde nécessité et sa rhétorique profuse où se tressent déchirements et enfantements de monde en une sublime cristallisation. Le dire, la profération, soit le souffle d’un type particulier et la gestuelle qu’exige une telle partition, somme toute héroïque, caractérise l’interprétation générale »
Jean-Pierre LéonardiniL’Humanité (Lire plus)

« Bernard Sobel réunit un aréopage de comédiens de très haute vertu dans la salle en pierre du théâtre de l’Epée de Bois. Le jeu, le texte, le sens. Un geste épuré pour une partition exigeante. Sublime ! »
Catherine RobertLa Terrasse
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« Dans un espace vide sur lequel surgissent les comédiens venus de la salle, depuis le haut des gradins, scène dont les trois portes – voûtes arrondies de pierre – font apparaître la lave lumineuse de l’Etna en fusion, des couleurs rougeoyantes soutenues par la sonorisation des éruptions volcaniques, s’accomplit, préparée, l’atteinte à sa vie, choisie irréversiblement par le thaumaturge. Grand plaisir de théâtre où résonne la force poétique verbale – écho à la conscience existentielle. »
Véronique HotteHottello (Lire plus)

« Ici, avec Sobel, chaque comédien est toujours à son exacte place, là où il doit être. C’est un poème tragique : pas de mouvements, ni de gestes inutiles qui distrairaient notre écoute. Résultat : tous les comédiens, y compris les jeunes élèves de la Thélème Théâtre École (que dirige Julie Brochen), sont formidables. C’est un travail de troupe. Et puis, l’épure est toujours signe de beauté. »
Chantal BoironUbu Apite (Lire plus)

DÉDALE – SCULPTURE DYNAMISÉE

Echappée de l’absurde réalité du totalitarisme, la troupe de theatre AKHE s’applique à faire un pas vers la tragédie de l’antiquité.

Leur première performance allotchtone « DEDALE » se consacre à détailler le célèbre mythe de cet homme qui, par l’ingénierie, a su mener ses rêves jusqu’à la voie de la réalisation. Se libérer, la fuite de l’assujetissement, le prix de la liberté ; sous ces angles, l’histoire antédiluvienne et la réité fragile se réfractent dans le prisme d’une AKHE-scenographie mecanisée.

La sculpture dynamisée DEDALE est une narration visuelle détaillée que chapitrent les mouvements géométriques du « nouveau cirque », de la clownade extravagante, de l’espace-temps mis à nu. C’est la subjective reconstruction d’un mythe, c’est la représentation publique de l’invisible, c’est le théatre d’ingénieurs AKHE en action.

A ne pas manquer.