Archives pour la catégorie spectacle en cours

IDIOTIE – SPECTRES – PALAIS

3 propositions

Il y aurait un lien entre ces trois propositions : ce serait l’écriture.
En suivant les traces laissées par celles et ceux qui ont accepté la vocation d’écrire -à travers les siècles, à travers notre siècle- nous tenterons nous aussi, pas à pas, de nous écrire…de nous écrire une histoire.

Pierre Guyotat et Charlotte Delbo sont toujours parmi nous : disparus si récemment (elle en 1985 et lui en 2019) que la chaleur de leurs souffles nous environne avec l’air que nous respirons. Les ombres qu’ils côtoyèrent nous parlent par leurs voix, aussi distinctement qu’elles criaient à leur oreille.

«  À la lueur de nos palais brûlants « : paroles d’Andromaque rappelant à Céphise le saccage de Troie … Et le feu nous en parvient encore à travers les siècles, comme un foyer de notre mémoire commune.

IDIOTIE (Pierre Guyotat).
Je serai seul, avec ce fragment d’autobiographie d’un écrivain à son début, qui est aussi, inséparablement, le chant meurtri de notre moderne humanité.
Du 16 au 19 mai

SPECTRES (d’après Charlotte Delbo).
En compagnie de Jany Gastaldi, étoile de notre théâtre, nous prélevons quelques fragments dans les pages d’une femme au destin hors du commun, à qui l’écriture, le théâtre, auront donné de survivre à la traversée des camps de la mort.
Du 23 au 26 mai

– PALAIS (Rilke, Hölderlin, Pessoa, Woolf, Gertrud Kolmar, Constantin Cavafy, Ilarie Voronka, Henri Michaux,  Jean Racine…).
Un chœur : musiciennes et musiciens, actrices et acteurs, nous écrivons comme autant d’étoiles survenues sur le théâtre au hasard des rencontres, une fragile et douce cosmologie. Poèmes, chansons, paroles perdues… Palais d’un jour. « Parce que sur eux les souffles du ciel se penchent »…
Du 30 mai au 02 juin

3 propositions, 3 esquisses dessinées dans l’espace lumineux et nu de la très belle salle- en-bois .

Avec : Sabianka Bencsik, Marc Berman, Stephen Butel,  Valentine Catzéflis, Gabriel Dufay, Mahdokht Karampour, Nathalie Kousnetzoff, Elâ Nuroğlu, Stéphane Valensi, Jonas Vitaud.

LES SECRETS DU FLAMENCO – FESTIVAL 12×12

Le flamenco hypnotise. Il est le mystère artistique par excellence. On a du mal à le définir mais on sait clairement quand on le croise.
On peine à le faire rentrer dans les manuels d’histoire en lui donnant des limites temporelles et géographiques, car on a l’impression qu’il existe bien avant de naître officiellement.

Vu sous un certain angle, la musique baroque espagnole ou le répertoire renaissance pour Vihuela portent déjà en eux l’esprit du flamenco.
Le flamenco est une manière de faire de l’art, un état d’esprit bien plus large que le cadre de la musique espagnole. On peut peindre flamenco, sculpter flamenco, jouer Bach flamenco.

De la farruca à la columbiana, de Joaquin Turina à Isaac Albéniz, de la renaissance de Luis Milan au baroque de Gaspar Sanz, nous tenterons de faire vivre l’esprit de cet art profond !

Sébastien Llinares à la guitare arpentera les différentes origines et influences de cet art si charismatique qui transcende très largement la musique pour aller jusqu’à embrasser tout un art de vivre. Pour l’occasion Sébastien sera accompagné de l’immense danseuse de Flamenco Karine Gonzalez. Ensemble, ils nous feront vivre l’expérience d’un art majeur, complet, d’un art total, joué, exprimé et décrypté par deux maîtres.

LA TOUR DE LA DÉFENSE

Un des principaux aspects de l’écriture de Copi, et notamment de La tour de La Défense, c’est cette manière qu’elle a d’en faire trop, de dépasser toutes les bornes, de pousser dans leurs retranchements les acteurs et les limites de la machine théâtrale.

Dans la pièce, les évènements se succèdent, et tous sont plus fous les uns que les autres : un serpent remonte les canalisations, une mouette rentre par la baie vitrée, un hélicoptère s’écrase sur la tour d’en face… l’écriture semble toujours vouloir en rajouter une couche, elle déborde d’idées. Pourtant, on y lit quelque chose de mélancolique ; comme si elle s’acharnait en vain, tentait par tous les moyens de rendre sa force à une vie qui, depuis longtemps, a perdu toute sa consistance.

Les personnages, par leurs réactions, racontent ce rapport étrange aux évènements, traversés avec une intensité sincère, mais ne laissant aucune trace, comme oubliés aussitôt après avoir été vécus. Pendant la quasi-totalité de la pièce, aucun de Jean, Luc, Micheline, Daphnée ou Ahmed n’est véritablement marqué par ce qu’il vient de traverser ; tous semblent guidés par leurs seuls instincts, dans une naïveté qui n’est pas sans rappeler celle de l’enfance, comme un grand jeu auquel ils seraient en train de prendre part, et dans lequel ils passeraient indifféremment d’un état à un autre.

Côté public on s’amuse, mais à peine a-t-on le temps de rire qu’un autre événement survient, et puis un autre, puis encore un, et qu’on se retrouve alors, peu à peu, plongé dans cet état étrange, à mi-chemin entre l’ivresse et l’asphyxie, si caractéristique de l’univers de Copi.

Lewis Janier-Dubry

LE JOURNAL INTIME D’ADAM ET ÈVE

« le journal intime d’Adam et Eve » est une pièce drôle, belle et émouvante qui nous livre une réflexion cocasse et profonde sur les rapports hommes-femmes, chacun d’eux s’interrogeant sur l’autre et sur le but de leur vie. C’est l’œuvre unique en son genre puisqu’il s’agit de l’adaptation pour le théâtre de trois ouvrages de Mark Twain. Nous assistons à la première histoire d’amour de l’humanité avec ses joies, ses doutes et ses difficultés. L’occasion de découvrir que peu de choses ont changé depuis cette première expérience. La pièce de Mark Twain déborde d’esprit mais aussi d’émotion en allant du premier amour à la première perte. Cette adaptation de ce conte philosophique et contemporain n’avait jamais été adapté en langue française. C’est désormais chose faite !

 

LA PRESSE EN PARLE

France Info Culture
« A découvrir »

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Sortir à Paris
« Un vrai petit bijou »

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RegArts
« une des meilleures pièces du Festival Off 2022 »

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Froggy’s Delight
« un épatant duo de comédiens »

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Ce soir, c’est théâtre
« À ne pas Manquer »

Primée par le Club de La Presse du Grand Avignon et du Vaucluse

Coup de cœur de Théâtre et Spectacle de Paris, et de La Provence

 

L’HOMME ET SON PANTALON

L’Homme et son pantalon : un homme d’âge moyen, solitaire, doit réparer un accroc fait à son pantalon. Cette humble besogne suscite dans sa mémoire des souvenirs d’enfance et surtout ceux de sa mère. Dans la cour voisine, des femmes bavardent et bercent un enfant. Dans sa solitude pitoyable, l’homme s’invente de l’amour pour l’une d’entre elles…Revenu à la réalité, il n’a pour interlocuteurs que ses meubles et un chat…
Bien que considérée comme un « seul en scène », la pièce est plus qu’un monologue. Elle s’ouvre sur le monde réel (les voisines, un chat) mais surtout sur le monde intérieur du protagoniste, sur ses souvenirs d’enfance, ses fantasmes amoureux, le souvenir de sa mère, sa profonde solitude… C’est une véritable performance qu’accomplit l’acteur, livré à ce texte bouleversant, dont l’humanité et l’universalité restent intactes, après plus de cinquante années

ANDROMAQUE

Le désir pour ce spectacle est de proposer une version pleine de fougue dans un monde désolé aux allures post-apocalyptiques. Nous attachons une attention toute particulière à restituer cette énergie débordante propre à la jeunesse, à mettre en avant l’aspect organique des passions amoureuses qui traversent ces personnages. C’est un défi majeur que nous relevons compte tenu de l’écriture en alexandrins dont nous souhaitons préserver toute la poésie mais dont la prosodie appelle une mise en scène habituellement plus posée.

Notre choix est de nous laisser porter avant tout par la beauté brutale du désir amoureux qui transparait dans cette écriture d’une poésie rare, livrée par un Racine de 28 ans dont le talent parcourt les méandres de la psyché amoureuse avec une modernité et une vérité qui nous laissent éblouis.

C’est par cette sève universelle que les personnages seront embarqués dans une course endiablée où le vertige des émotions va les conduire irrémédiablement à leur perte. Chacun ne manquera pas de se reconnaitre dans leur parcours amoureux, tant leur histoire traverse le temps sans prendre un ride.

PORTRAIT D’UNE FEMME

Un fait divers qui avait frappé les esprits au début des années 50 : la jeune Pauline Dubuisson, jugée et condamnée pour le meurtre de son amant sans que quiconque – et surtout pas l’appareil judiciaire, ne parvienne à décider d’un mobile réellement satisfaisant.

Michel Vinaver, comme il le fera tout au long de sa vie quand il s’intéresse à une « affaire », prélève et collecte dans la presse quotidienne ce qui s’y rapporte. Ici, les compte-rendus du procès dans le journal Le Monde.

En 1953, année du procès de Pauline Dubuisson, Vinaver est au commencement de sa carrière d’auteur, il a publié deux romans : Lataume et L’Objecteur, chez Gallimard sous l’impulsion d’Albert Camus. Il n’est pas encore devenu un « écrivain de théâtre » (ce sont ses mots), il le deviendra avec Les Coréens en 1956. Mais ce n’est que 30 ans plus tard qu’il écrira Portrait d’une femme.

Pourquoi 30 ans?

Pour que la lumière crûe du présent immédiat se nuance et se diffuse dans un tableau devenu mémoire, et pour que la réalité des paroles d’un procès scrupuleusement reproduites dégage un parfum d’étrangeté mieux capable de restituer le drame silencieux qui se jouait alors? 30 ans après les faits, le moment était venu pour Vinaver, habitué pourtant à traiter ses sujets immédiatement « à chaud », de renouer avec cette histoire qui, il l’a reconnu plus tard, avait sans doute été pour lui la matrice de nombreuses autres. L’ombre amicale d’Albert Camus a sans doute accompagné ce retour, et avec lui le personnage de l’Etranger, cousin de celui de Sophie alias Pauline D.

Ma rencontre avec Michel Vinaver a eu lieu en 2004 à l’occasion d’un atelier qu’il dirigeait. Esquisses devenues ensuite spectacles, longtemps joués : autour de lui le groupe hétéroclite de 20 actrices et acteurs était rapidement devenu un chœur, et avait pu donner à voir et à entendre avec une heureuse limpidité les deux pièces très complexes que sont À la renverse et Iphigénie Hôtel.

Par la suite j’ai moi-même porté à la scène La Visite du chancelier autrichien en Suisse, texte-intervention dans lequel Vinaver s’expose publiquement, dit son irréductible refus face au péril de l’extrême-droite arrivant au pouvoir : explication en forme d’autoportrait et portrait d’une Europe aux prises avec ses démons.

Il y a un an, en avril 2022, ayant fait la connaissance d’un groupe de 11 élèves comédiens du Studio de formation théâtrale de Vitry, j’ai mis en scène avec eux Portrait d’une femme. Un chœur, donc. Et l’évidence de la jeunesse. Il fallait la grâce des commencements pour laisser paraître et s’épanouir la subtile lumière difractée de ce poème qui, par la rigueur de la polyphonie et les secousses du montage parvient à dessiner le portrait que le procès, 30 ans plus tôt, avait échoué à faire : celui plein d’énigme d’une femme – et d’une France – sous l’Occupation.

Comme une mémoire vive retourne au lieu du traumatisme. À l’origine.

À l’origine il y a la France de l’après-guerre, qui juge une femme, dont l’adolescence dans la guerre a fait qu’elle ne peut pas ne pas être coupable. N’en disons pas plus : ce serait risquer de trahir la nature de la pièce, qui ne fait pas le procès du procès mais donne une seconde vie à l’événement, et ressuscite avec lui la femme qui en est le cœur. Une femme en France en 1953. Son exigeante et fragile liberté.

Pas de « décor ». Le texte, son titre nous l’indique, est une peinture. Et la mémoire comme le rêve joue, et se joue des lieux et des époques : il faut lui laisser le champ libre.

Rien qui arrête le flux. Et que les mots qui voulaient juger reprennent place, avec l’ironie de l’allégresse, dans le mouvement de la vie.

Pas d’autre musique, non plus, que celle des mots, des gestes et des pas.

Dans notre temps troublé et rendu plus indéchiffrable encore par le bruit assourdissant des fausses certitudes, puisse la parole exacte et paradoxale de ce poète des temps modernes nous éclairer et nous surprendre.

Quelques jours avant sa mort, Michel Vinaver avait assisté à une présentation de ce travail, il l’avait aimé, il avait souhaité qu’il puisse être vu encore.

Nous continuons…

Journal d’Armelle Héliot

« Il faudrait avoir le temps d’analyser ici dans la précision, ce travail remarquable. C’est une mise en scène fluide et vive, une direction d’acteurs très précise. […] Il est rare de pouvoir applaudir un ensemble si convaincant. Mais avouons que, pour anonymes soient-ils, on aimerait saluer chacun des onze, avec des mots précis. » Lire la suite

Armelle Héliot

Friction

Matthieu Marie agence avec ses onze interprètes dans un travail choral de toute beauté ; c’est effectivement – par-delà même du fait divers à travers les minutes du procès, notamment celles parues à l’époque dans Le Monde – le portrait en éclats d’une femme qui surgit avec une belle fluidité et que portent avec cohérence, rigueur et conviction les onze comédiens” Lire la suite

Jean-Pierre Han

Théâtre du Blog

“Rien n’arrête le flux des séquences qui passent rapidement d’un lieu à l’autre et enjambent les époques. Les mots sont précis, les prises de paroles brèves et ce groupe de jeunes comédiens interprète ce texte d’un rythme nerveux, sans décor, avec quelques accessoires pour changer de personnage.” Lire la suite

Mireille Davidovici

LE DROIT DE VIVRE

En tant que fondateur du blog France-chili.com je ne voulais pas rester sans apporter ma contribution à la commémoration des 50 ans du coup d’État contre le président Salvador Allende le 11 septembre 1973 à Santiago du Chili.
Il m’a semblé qu’une belle manière de partager avec les lecteurs du blog, était d’organiser un concert de musique en “live”.

Le concert “Le droit de vivre” vous proposera l’adaptation et l’interprétation des œuvres les plus célèbres de l’auteur- compositeur-interprète Chilien Víctor Jara à la guitare classique, ainsi que d’autres pièces instrumentales basées sur des rythmes folkloriques chiliens.

Carlos Cid est Chilien et vit depuis quelques années à Madrid. Il a une longue trajectoire musicale et je suis sûr que vous allez aimer sa manière d’interpréter la musique de Victor Jara.

Ce spectacle aura lieu au Théâtre de l’Épée de Bois à la Cartoucherie (Vincennes) un lieu oú depuis longtemps la solidarité et l’amitié franco-chilienne ont pris place.

Je vous remercie de votre confiance et je vous invite à partager ensemble ce 11 septembre 2023, pour manifester votre attachement à la mémoire vive du Chili, autour de la musique de Victor Jara.

Amicalement,
Jorge Orellana Benado

BARTLEBY LE SCRIBE

« Je préfèrerais pas… » dit un jour l’employé modèle.

Et du jour au lendemain, c’est toute la machine qui s’enraye, comme si un petit grain de sable en grippait les rouages.

« Je préfèrerais pas… » dit un jour Bartleby, … et c’est l’éternelle injonction à vivre qui est remise en cause.

Bartleby le Scribe parle de l’altérité, la différence, le refus, l’acceptation, l’incompréhension, la compassion.

Je suis toujours frappé, à l’issue d’une représentation, des interprétations toujours si différentes, qu’il inspire au public. Les uns citent Deleuze, les autres parlent d’autisme, de lutte contre le système, de révolution…

Si nous pensons que chacun est libre de son interprétation, nous avons voulu voir avant tout la rencontre de deux esprits que tout devrait opposer et qui pourtant se cherchent tout au long de la pièce. Oui, l’histoire de ce scribe énigmatique s’achèvera dramatiquement, mais elle aura fait grandir ce personnage du Notaire par qui l’histoire nous est contée.

Je ne sais pas vraiment, au fond, de quoi parle Bartleby le Scribe. Mais je sais ce qu’il provoque en moi : l’émotion et le désir d’aller vers l’autre.

Tout ce que je cherche au théâtre. »

Pierre Imbert
juillet 2023.

EN SCÈNE MONSIEUR GUITRY

« Le succès a été constant pour Sacha Guitry, durant vingt ans, le rendant insupportable aux critiques jaloux, qui lui reprochaient sa prétention, sa mégalomanie, sa misogynie… entre autres.
Mais l’artiste est plus complexe que cela. Notre intention, pour cette création, est de découvrir qui était l’homme. Seul en scène, dans un décor épuré, nous entendons les réflexions de Sacha Guitry, ses passions, ses colères, ses envies…
Au cinéma, on lui reproche de dévoiler les dessous du tournage ? Soit. Pour lui rendre hommage, grâce à une documentation fournie, nous proposons ici de dévoiler les dessous de sa vie privée, en passant une journée dans son intérieur, dans l’intimité de son quotidien.
Afin de révéler la complexité d’un artiste en réalité méconnu, ses contradictions, sa vision du monde, sa philosophie de vie et… son humour. »

Pierre Blain