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DOM GARCIE DE NAVARRE

Nous avons eu envie de faire redécouvrir une œuvre du patrimoine français ignorée depuis quatre siècles, en l’adaptant pour contourner les écueils qui ont mené à l’enterrer si longtemps. Pour cela, nous avons réuni une distribution d’actrices et d’acteurs passionnés : elle couvre trois générations d’acteurs et de musiciens, de 16 à 80 ans. Aussi le texte a-t-il été légèrement allégé, près de 600 vers ont été retranchés pour ne conserver que l’aspect relationnel entre les personnages, débarrassé des références politiques obsolètes qui prétendaient inscrire cette pièce au registre du théâtre héroïque d’un Corneille.
Dom Garcie de Navarre est donc bien une comédie, et pleinement moliéresque.

Les flûtiste et luthiste, instrumentistes de premier ordre, spécialisés dans le répertoire baroque, exhument eux aussi des œuvres injustement oubliées : Hotteterre, Gaspar Sanz, Pancrace Royer …
Mais nous entendons jouer d’abord un spectacle drôle et populaire, musical, un vaudeville de haute tenue littéraire, une haute-comédie vibrante en alexandrins !

Antonio Diaz-Florian, le théâtre de l’Epée de Bois nous en a donné l’occasion, nous l’en remercions et la saisissons.

LA FORÊT MERVEILLEUSE

Lettres à Louise de Coligny- Châtillon

Le 28 septembre 1914,  Apollinaire rencontre à Nice Louise de Coligny Chatillon follement épris il entame une correspondance qui se termine en Avril 1916. Hymne à l’Amour vibrant et sensuel en temps de guerre, les lettres sont aussi un précieux témoignage sur la vie quotidienne des poilus et le renversement moral que traverse le milieu artistique français du début du XXème siècle.

BLANCHE CONFESSION

Monologue pour une actrice librement inspiré des récits autobiographiques, nouvelles et journaux de Mikhaïl Boulgakov. (Kiev 1891 – Moscou 1940.)

ANNA KIRILLOVNA
Boulgakov l’a créée pour l’accompagner dans Morphine, son récit autobiographique, pour accompagner Poliakov, ce jeune docteur morphinomane affecté à Levkovo, un secteur perdu d’Ukraine. Boulgakov la fait mourir en 1922 du typhus.
Anna Kirillovna, l’assistante médicale de la clinique de Levkovo, a 25 ans quand elle rencontre le jeune médecin Poliakov. Elle est mariée à un officier, déporté en Allemagne. Sans nouvelles de lui, elle ne cherche plus à en recevoir. Elle tombe follement amoureuse de Poliakov et ils projettent de se marier dès que la situation extérieure sera devenue plus calme. La mort de Poliakov brise ce projet et la confine dans les neiges.
Elle reste à Levkovo. Ce n’est pas un choix, sa place est là, elle est avalée par les événements et les patients se succèdent comme se succèdent les différents médecins, nommés pour trois années au plus à cette place, elle est secrètement liée à Poliakov.
Pourquoi évoque-t-elle son amour au début de cette seconde guerre mondiale ? La révolution bouleverse de nouveau les grandes villes et isole les campagnes. L’histoire se répète et les événements aussi. Cette nouvelle guerre pourrait peut-être la délivrer d’un passé obsédant qui l’immobilise depuis plus de vingt ans.
Pour retrouver sa propre vérité, pour en chercher la cohérence, elle traverse encore une fois les fleuves gelés, la culpabilité vénéneuse, l’emprise de la morphine, la mort sordide de son amour.
L’a-t-elle tué ?
Faut-il s’avouer meurtrière pour exister ?
Pourquoi sa vie s’est-elle arrêtée ?
Que va-t-elle devenir maintenant ?
Une confession blanche… comme une série de vaines tentatives pour accepter de vivre.

« Nous avons tous besoin d’un récit pour exister. Il faut faire de sa vie un récit. »
Michel Serre

*

La Presse en parle 

lebruitduoff.com – 7 juillet 2021
AVIGNON OFF 2021. Blanche confession – Mise en scène et interprète : Valérie Durin – Créateur sonore : Jean-Marc Istria – Théâtre de l’atelier florentin – 6 au 31 juillet à 12h40.

Sur scène, une petite table, un poste radio diffuse de la musique Russe. Entre le personnage de la sage-femme. Son propos : son ressentiment des événements tragiques de l’hiver 1917 qui cumule toutes les caractéristiques d’une révolte populaire : l’hiver est rude, des grèves spontanées démarrent, son amour pour un jeune médecin, et une question restée sans réponse : L’a-t-elle tué ?
Nous sommes en 1941. Un monologue s’installe coupé parfois par quelques propos inaudibles ou des grésillements musicaux. Qui la questionne sur ses relations avec le personnel de la clinique où elle travaille ? A qui parle-t-elle des relations entretenues avec certains membres du personnel et surtout du docteur ? Réminiscences d’un passé traumatique ? Introspection ciselée au scalpel ? Simple délire de persécution qui porte sur la relation ambiguë qu’elle entretenait avec le médecin et le lien amoureux qu’elle partage amèrement avec «l’officielle» du Docteur. Peut-on imaginer qu’elle subisse un interrogatoire ? L’état voit l’ennemi partout. Quel a été le destin du docteur ?
Valérie Durin imprégnée du personnage d’Anna Kirillovna, sage-femme dans une petite clinique, restitue les réflexions et autres interrogations de ce qui s’est passé en elle l’hiver 17 en Russie.
« Je n’ai pas eu la force de partir, j’ai eu celle de rester.
Voilà, c’est comme ça qu’il faut en parler. J’ai eu la force de rester. »

Très belle prestation de Valérie Durin. A voir

André Michel Pouly

AS COMADRES Les Belles-Sœurs

Comédie musicale sur l’univers féminin
En périphérie de Rio de Janeiro, quinze femmes de 22 à 87 ans sont réunies dans une cuisine des années 60. Germana, qui a gagné lors d’une loterie commerciale un million de timbres permettant de faire des achats, doit les coller sur un catalogue pour remeubler sa maison. Elle a demandé à ses sœurs, belles-sœurs, amies et voisines de l’aider. Avec une énergie communicative, elles cuisinent, se dévoilent, parlent de leurs rêves, de leurs désirs et de leurs peurs. Les répliques fusent, on rit, danse, chante. Et pourtant, cette cuisine est frappée par la jalousie, la tristesse et la trahison. Guerrières du quotidien, Germana, Linda, Mariângela, Branca, Romilda, Lisa, Rosa, Ivete, Lisete, Angelina, Teresa, Pietra, Gabriela, Olivina et Ginete chantent aussi leurs malheurs.

20 comédiennes brésiliennes en scène
C’est la première fois qu’Ariane Mnouchkine travaille avec des artistes qui ne sont pas du Théâtre du Soleil, qu’elle a fondé en 1964. À l’origine, trois comédiennes brésiliennes cherchaient un spectacle à réaliser dans leur pays en proie aux difficultés économiques, politiques, sociales et culturelles. Touchée par leurs préoccupations, Ariane Mnouchkine leur a proposé Belles-Sœurs, pièce de Michel Tremblay qu’elle avait vue à Paris dans l’adaptation musicale de Daniel Bélanger et la mise en scène de René Richard Cyr. S’appuyant fidèlement sur cette mise en scène, elle a amené les comédiennes à s’approprier les situations, à donner vie à l’histoire.

MON AMOUR DE GRILLAGE

Un amour de grillage naît comme un amour de vacances, subrepticement. Au cours des circulations entre les grillages des hommes et des femmes détenus, des rencontres furtives, interdites, quelques secondes au grillage pour mémoriser le numéro d’écrou de la fille ou du gars, comme on prendrait ton 06. Seulement ici, pas de téléphone autorisé pour apaiser l’angoisse d’un amour naissant.
Alors commence la danse administrative. L’autre grille. On prend rendez-vous chez la C.PIP (conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation) et on fait une demande de PACS avec ce numéro d’écrou. Parce que qui dit PACS, dit parloir et bientôt parloir privé. Ensuite on défait le PACS et on en demande un autre.L’amour de grillage connaît souvent une fin aussi brutale que son commencement.
Mon amour de grillage c’est celui de Hajira. À l’atelier-théâtre (mixte), ça déménage depuis qu’elle est arrivée. Une force vive sur scène. Deux heures par semaine, dans ce centre de détention pour hommes et centrale pour femmes, on l’autorise à s’approcher de Sergio. On lui permet de lui parler tout bas à l’oreille ou dans le cou, de s’asseoir tout contre lui. Ils ont demandé à se pacser.
Mon amour de grillage c’est aussi celui de la machine administrative et du personnel pénitentiaire.  La vie quotidienne carcérale se déroule du printemps à l’automne 2020, rythmée par le bruit des clés de Sonia ou Stef, les surveillants condamnés à cacher leurs émotions, par la frénésie compliquée des bureaux à l’étage du SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) et par la bataille de la coordinatrice culturelle qui veut placer des activités dans les difficiles conditions sanitaires et pénitentiaires.
Mon amour de grillage c’est enfin celui de l’intervenante théâtre qui se débat pour mettre sur pied son aventure théâtrale et humaine.

« Depuis une quinzaine d’années, je tente de conjuguer théâtre et prison. Mettre en place une aventure théâtrale sur plusieurs mois à raison d’une séance hebdomadaire, avec des personnes condamnées à de longues peines et obtenir leurs autorisations de sorties exceptionnelles pour présenter ce travail dans un théâtre. Au début, seuls les hommes du centre de détention participaient à ces projets. Au bout de la sixième année, la mixité a été accordée, les femmes nous ont rejoints.
L’aventure a pris alors une autre dimension, la mixité a fait éclater les cadres.  Il ne s’agit plus seulement de briser les spirales d’échec, de réveiller les esprits, de dépasser les mésestimes ou le désespoir, mais de vivre et d’aimer. De séance en séance, entre les murs de la prison, ces femmes et ces hommes tentent de réinventer la vie. L’année 2020 a présenté une telle complexité kafkaïenne d’enfermement dans l’enfermement, que la nécessité de retracer cette aventure s’est imposée pour moi.
Cette création fait suite et écho à Numéros d’écrou qui met en scène 14 comédiens amateurs de la compagnie auxerroise « Les Prétendants ».
J’ai choisi pour m’accompagner trois acteurs et un ingénieur son au parcours théâtral dense : Odja LLorca, Lina Cespedes, Fabrice Gaillard, Sara Llorca et Jean-Marc Istria. Je revendique la solidité et la richesse de leurs expériences, l’excellence de leur formation (écoles nationales supérieures : CNSAD, Théâtre National de Strasbourg et Comédie de Saint-Etienne) leurs exigences et leurs virtuosités singulières.
Raconter ce théâtre en prison par le théâtre et rêver de transformation. »

Valérie Durin

LE GRAND LARGE

Après la pièce « Balance ton rêve » en 2019,
l’atelier Théâtre de l’association L’Escale – Solidarité Femmes
présente sa nouvelle création

« LE GRAND LARGE »

Dans un décor de chaos, sens dessus dessous, six femmes sur scène relèvent la tête, reconquièrent leur dignité et passent la barre avec panache pour gagner « Le Grand Large ». Elles racontent, à leur manière, les relations femmes-hommes, les violences envers les femmes – et particulièrement les violences conjugales… Mais surtout, elles partagent leur formidable message de résilience, celui de cet espoir qui est en chacune d’elles, pour « se déshabiller de cette immense cape noire » qui les a étouffées et violentées. Parler, dire, écrire, monter sur scène pour gagner sa liberté…

« Il faut du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse… » F. Nietzsche

« Le Grand Large », ou la rencontre des textes écrits par les comédiennes elles-mêmes et ceux d’auteurs et d’autrices connu.e.s.…

Un spectacle à la fois rude, sans concession, mais aussi poétique et émouvant.

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L’Escale – Solidarité Femmes
Le projet théâtre

L’association L’Escale propose bon nombre d’ateliers aux femmes dont elle assure la prise en charge (estime de soi, atelier parentalité…). Tous ces projets ont pour objectifs d’aider leurs participantes à se reconstruire et à élaborer autour de leurs situations personnelles. Ces ateliers sont particulièrement bénéfiques pour les femmes qui y participent et constituent autant d’outils pour les professionnelles dans l’accompagnement au quotidien. C’est dans ce sens que l’idée de ce nouvel atelier a émergé.

En effet, nous avions pour projet de proposer un atelier qui serait quelque peu différent de ceux déjà existants, avec une idée de transversalité dans les thématiques et les angles pris pour aborder et travailler les situations des femmes qui y participent. Un travail qui s’inscrit bien sûr dans la continuité de celui des autres ateliers, mais avec la dimension « ouverte », hors les murs, de proposer de déboucher sur une création, qui est entièrement l’œuvre des participantes, et de la présenter dans le cadre d’une représentation grand public. Un projet complété en parallèle à ce travail, par des sorties au théâtre pour assister à des représentations de différents genres, organiser des rencontres avec des comédiens, de visites de lieux, etc. bref, s’immerger le plus possible dans l’univers du théâtre.

Une aventure humaine et artistique remarquable et une réussite pour ce groupe de femmes dont la démarche – aussi singulière qu’audacieuse en montant sur scène – consistait à partager leur message, leur expérience, sensibiliser aux violences faites aux femmes, et donner de l’espoir.

MÉDÉE

Pour sa première tragédie, Corneille a choisi le personnage extraordinaire de Médée, dont il explore l’âme amoureuse et torturée, mais dont il expose aussi les pouvoirs magiques et la puissance surhumaine : trahisons, confrontations, meurtres, magie… le spectacle est partout.

Loin de l’idée parfois doucereuse et précieuse que l’on peut se faire du théâtre baroque, c’est la modernité de cette pièce qui interpelle, aussi bien dans sa forme de tragédie baroque, loin de l’horizon d’attente que suscite le nom de Corneille, que dans son fond, l’histoire d’une violence taboue exercée par un personnage dépeint comme profondément humain – l’alliance de la beauté formelle et de la violence la plus extrême, qui constitue le cœur de l’œuvre.

À travers les âges, de l’Antiquité à l’âge baroque, de l’âge baroque à aujourd’hui, Médée parle à nos démons, à nos fantasmes, et nous fait voir, par la force de l’imaginaire, ce que nous ne voulons pas voir : l’humanité des monstres.

A la lueur des bougies, dans un décor minimaliste, les comédiens incarnent véritablement la langue de Corneille, laissant affleurer l’émotion, de la séduction à la colère, de la terreur à la rage. Le théorbe de Stéphanie Petibon, qui interprète des pièces de Kapsberger, accompagne leurs tourments.

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Extraits de presse

« Avec le parti pris de choisir les codes antérieurs au classicisme – diction baroque,  jeu frontal des comédiens, éclairage à la bougie – elle plonge, entre poésie et violence au son d’un théorbe, le spectateur au coeur du drame de Jason et Médée avec élégance et raffinement. », Le Dauphiné, juillet 2019

« C’est d’abord la beauté plastique du spectacle qui frappe, et qui s’imprime dans la mémoire. Ors et miroirs, lumières tremblantes, gestuelle quasi chorégraphique, partition musicale bouleversante, tout concourt à faire de cette histoire, atroce, un moment saisissant de grâce et de violence mêlées. » Myriam Dufour-Maître, Mouvement Corneille

L’ATLANTIQUE / LA TRAVERSÉE

C’est en marchant dans la rade de Cherbourg qu’un parcours explicatif sur l’histoire des grands paquebots qui traversèrent l’Atlantique me donna l’idée d’un spectacle évoquant la condition des migrants d’Europe vers l’Amérique
J’ai imaginé la séparation d’avec leurs proches dans le cri de cette mère restée à quai et voyant s’éloigner le bateau, scène évoquée par Erri de Luca. J’ai pensé aux conditions des voyageurs de troisième classe, à leur arrivée à Ellis Highland avec l’incertitude de leur sort, lieu sobrement et magnifiquement décrit par Georges Perec, Kafka ou Gaelle Josse. J’ai aussi pensé à mon père qui se rendait régulièrement aux États-Unis pour son travail et dont les périodes d’absence ont rythmé mon enfance.
Chacun de nous a en lui une relation au départ et à l’exil. Que ce soit celui de ses ancêtres ou le sien. À l’heure où le monde change et où il frappe aux portes de la vieille Europe tentée de se refermer, évoquer ce sujet qui nous touche tous et chacun, est une évidence : Qui exprimera mieux la nostalgie ou la joie d’une vie meilleure que ces musiques qui tour à tour suggèrent le regret d’une terre natale ou l’enthousiasme d’une condition nouvelle ? Car dans ce parcours d’Est en Ouest comme dans le spectacle, c’est l’univers de la liberté symbolisée par le jazz qui finira par s’imposer : « Quand tu ne sais pas ce que c’est, alors, c’est du jazz » écrit Baricco dans Novecento pianiste.

Blandine Jeannest

L’ARLÉSIENNE

L’Arlésienne n’est pas seulement le titre d’une des nouvelles des Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet. C’est aussi celui d’une pièce de théâtre (qui fut accompagnée, à sa création en 1872, d’une musique de scène de Georges Bizet devenue célèbre depuis) merveilleuse de raffinement, de subtilité et d’émotion.

« Daniel Mesguich lit pour nous la pièce en donnant une voix à chacun des personnages (le vieux berger, Balthazar ; le jeune héros, Frederi ; Rose, la mère de Frederi ; mais aussi la timide Vivette ; le frère de Frederi, qui n’est autre que le très clairvoyant idiot du village ; etc.), en prenant également un accent provençal qu’on jurerait vrai. Rien n’est affecté ni grotesque. Là où un mauvais acteur s’égarerait dans une espèce de parodie, il s’agit, au contraire, d’un numéro de comédien d’une virtuosité confondante, ou plutôt, d’une multiple incarnation qui donne une vérité poignante au texte de Daudet. Le fait que Mesguich, en outre, lise les didascalies donne à cette lecture habitée une espèce de réalité vertigineuse. »

Christian Wasselin

CAPITAINE FRACASSE ou ET DE NOUVEAU SAURA LE MONDE QUE LE THÉÂTRE EXISTE

Inspirée du célèbre roman de Théophile Gautier, Capitaine Fracasse ou Et de nouveau saura le monde que le théâtre existe n’en sera pas moins, non pas une simple adaptation, mais véritablement la première pièce de théâtre écrite par Daniel Mesguich. Les personnage en seront, notamment – outre, comme dans les mélodrames, le bon et courageux héros, Sigognac ; la belle jeune première, Isabelle ; l’horrible traître, le Marquis de Vallombreuse – les plus grands acteurs, revenus sous forme de spectres, de l’histoire du théâtre français : Mounet-Sully, Rachel, Frédérick Lemaître, Adrienne Lecouvreur, Marie Dorval, etc.

Les veines de l’amour et de la haine, de la trahison, de la tendresse, de la violence, mais aussi de l’humour, et celles, encore, de l’écriture, ou, bien sûr, du théâtre, et même de la philosophie, marbrent ce chef d’œuvre de Théophile Gautier : Le Capitaine Fracasse.
Outre qu’il s’agit, dans cette adaptation pour la scène, de multiplier les possibilités de faire entendre différents niveaux de langues (et, partant, différents codes de jeu), de faire entendre, spectrales, subliminales ou avouées, quelques réminiscences d’autres textes (de Shakespeare à Hélène Cixous), de faire entendre quelques pistes de théories théâtrales aujourd’hui minoritaires mais à nos yeux fondamentales, ce spectacle veut – surtout – faire renaître et résonner les noms des plus grands comédiens de l’histoire du théâtre (Rachel, Frédérick Lemaître, Mounet-Sully, Adrienne Lecouvreur, Réjane, etc.) revenus, sous forme de spectres, hanter les aventures de cape et d’épée du Baron de Sigognac : c’est dire – surtout – qu’il se veut une déclaration d’amour au théâtre.