Un comédien doit absorber les mots du poète, les faire siens après des mois de lente et profonde assimilation, avant d’oser enfin se présenter devant le public.
Mais un des « paradoxes du comédien » est que, s’il faut avoir une grande expérience des planches pour transmettre les sentiments qui abordent la mort, c’est justement à ce moment-là que le cerveau ne peut plus enregistrer les milliers de vers du poète.
Au bout d’un demi-siècle de travail, je me dis parfois : « Je crois être prêt à vivre, à risquer, à affronter la poésie de Vallejo… Mais hélas ! ma mémoire n’est plus celle du jeune homme qui, sur le bateau qui l’amenait à Moscou, récitait en longeant les côtes encore saignantes de la guerre fratricide, Espagne, éloigne de moi ce calice … En savoir plus
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