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STABAT MATER FURIOSA

« Nous sommes en guerre. »
Notre projet pour le Stabat Mater Furiosa s’inscrit dans cette affirmation martelée le 17 mars 2020 sur toutes les ondes, alors que le virus Covid-19 s’étend sur le territoire français. Il naît de cet impératif de réponses individuelles et collectives, de questionnements des discours contradictoires. Nous cherchons à sortir mentalement de nos isolements et nous questionnons l’avenir de notre génération et celles à venir. La parole des poètes, dramaturges et créateurs nous aident à mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons et nous offre des possibles porteurs d’une humanité apaisée. L’actualité n’a de cesse de nous confronter à des drames plus inquiétants les uns que les autres et la réflexion de penseurs/poètes nous offre des champs de réflexion, de remise en question de notre existence, d’avenir plus empathique.

Le Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon, écrit en 1997, présente la G/guerre. Son universalité et son immuabilité. La liste de toutes les guerres depuis lors, de tous les conflits, ne sera jamais à jour. Ce texte est donc, en soi, intemporel. Intemporel car
la violence ne cesse jamais, car l’histoire ne cesse de se répéter et que l’on n’entretiendra jamais trop la mémoire, mais aussi, car face au registre belliqueux, c’est surtout d’une résistance inaudible dont il est question.

C’est pourquoi, face à la surdité du discours martial de nos sociétés, nous avons eu besoin de monter une nouvelle fois ce texte. De le faire résonner encore et encore pour qu’il soit porté à l’entendement du plus grand nombre. Et pour lui donner une juste occasion d’être « entendu », nous le jouerons également en Langue des Signes Française. Cette langue visuelle, dont la mise en œuvre des mots souligne et accentue le ton du texte, saisit l’ensemble de l’auditoire. Nous créerons un spectacle permettant de construire des ponts entre la culture des sourds et celle des entendants. De se connaître. De se reconnaître. D’égal à égal. Contrairement au « Cri » de Munch, personnage isolé, ce vocabulaire signé donne force aux mots et maux du texte de Jean-Pierre Siméon.

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Extrait Interview – La terrasse

« Le monde étant sourd à la nécessité d’une pacification, il m’est apparu évident de travailler avec la langue des signes »
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DES LARMES D’EAU DOUCE

Des larmes d’eau douce est une pièce mexicaine tout public de Jaime Chabaud, auteur chroniqueur et poète saisissant à l’œuvre dramatique multiprimée.
Traduit de l’espagnol par Françoise Thanas, publiée en 2017, cette pièce sera mise en scène pour la première fois, en Europe et donc en France.

Une enfant, Sofia, pleure des larmes d’eau douce dans un pays en sécheresse. Elle sauvera un temps, grâce à ce don insoupçonné, son village de la sécheresse, avant que les notables du village ne comprennent l’intérêt financier de ses pleurs… même au final le père…

LA GRAND-MÈRE.- (…) Felipe cria de toutes ses forces. Il leur dit : « Un enfant n’est la propriété de personne. Laissez-la partir. »
À ce moment précis, devant tout le village réuni, Sofia s’est fanée, fanée… jusqu’à devenir une poignée de feuilles sèches.

C’est à partir de cette métamorphose finale, tragique et  magique de Sofia qu’est né ce désir impalpable de créer un univers ayant pour source la nature, comme « une mémoire végétale » qui n’oublie pas et qui perdure.
C’est dans un cercle de lin, au cœur d’un tapis de feuilles et de branchages que se passe l’histoire et que nous transmet par-delà le temps, le personnage de la Grand-mère.

Elle convoque, entre ciel et terre, liées par un fil blanc à la voûte du manège, les figures marionnettiques de Sofia, Felipe, du maire, du curé, de José, des bigotes.
Tantôt, celles-ci descendent et prennent part à la fable, tantôt disparaissent, tantôt sortent de l’ombre ou de la toile.
Battre le cœur à trois, effacer les frontières, dire l’indicible.

Aussi, cette fable poétique et cruelle raconte les violences faites aux enfants, dérives familiales, sociales, sociétales, et soulève des questions liées à l’écologie et à la crise climatique.
Entre temps présent et flash-back / narration et dialogue / pour personnage et marionnettes / croisant avec onirisme théâtre, marionnettes, ombres, musique.
Scénographie marionnettique et végétale, kiosque circulaire en fer serti et attelé de fils blancs où sont suspendu.e.s marionnettes, végétaux et éléments de jeu, toiles mobiles.Ainsi nait finement en lumière chacun des espaces racontant les différents lieux de la fable. Les costumes tissés, peints sont eux aussi d’inspiration végétale.
La musique, essentielle, empreint de sons naturels et électro-acoustiques, entre clavier, MAO et guitare électrique.
Carrousel musical où s’embarquent autour de Sofia toute une saga de personnages.

Une équipe de création scénographie, composition musicale, lumière, costumes, construction des marionnettes, collaboratrices/eurs remarquable et engagée au service d’une dramaturgie commune, celle d’une nature qui pousse la fable par tous les bouts.
Trois protagonistes au plateau : Sylvia Amato, comédienne, Thierry Desvignes, l’un des constructeurs et marionnettiste, Guillaume Jullien, compositeur et musicien « live ». Tous trois portent ce conte moderne, non sans humour et beauté et conjuguent parole poétique, parole politique, parole de cœur.

LES FEMMES SAVANTES

Au cœur de la pièce Les Femmes Savantes, il est question du rapport des femmes aux mœurs de la société bourgeoise du XVIIe siècle. Les femmes ont-t-elles le droit d’être savantes ? Oui, répond Molière, à condition de ne pas tomber dans le snobisme et l’artificialité du savoir, ce qui vaut tout autant pour les hommes, à l’exemple du vaniteux Trissotin. Quelle que soit la condition que la société leur impose, Philaminte, Bélise et Armande se délectent du plaisir inconditionnel de penser, de dire, d’explorer…

LES 7 NUITS DE LA REINE

Une femme se raconte en sept nuits : de la première nuit alors qu’elle veille sa mère qui va mourir et que lui revient le souvenir de ses 7 ans à Berlin en 1943 quand avec cette mère jeune, belle et intrépide elle traverse la ville en ruines pour rencontrer dans une prison ce père qu’elle ne connaissait pas à l’avant dernière nuit .Ce sont des nuits nourries par la passion, l’attente ou le désespoir. Il lui faudra la dernière nuit pour connaître l’apaisement. Une initiation en sept étapes, un roman porté par un souffle de poésie et une interrogation profondément contemporaine sur le versant secret du monde et des êtres.
« J’ai compris que nous ne pouvons affronter le jour que lorsque nous avons la nuit en nous. Pourquoi sept nuits me demanderez-vous ? Parce que Dieu a créé le monde en sept jours et qu’il a donné aux femmes la garde des nuits. Il faut en comprendre la raison. Les nuits sont trop immenses, trop redoutables pour les hommes. Non, bien sûr, que les femmes soient plus courageuses ; elles sont seulement plus à même de bercer sans poser de questions ce que la nuit leur donne à bercer : l’inconnaissable. » C. Singer

L’ÉPOUVANTAILLE

Une épouvantaille, des oiseaux…
Elle est là, figée dans son épouvante.
Les oiseaux vont venir la titiller, l’obliger à s’éveiller. Ils lui montrent
le chemin. Elle se défait peu à peu de ses limites, de ses illusions pour
opérer une métamorphose intime.

L’Epouvantaille est l’histoire de toutes nos histoires…
Une invitation à traverser nos failles et à rire, rire, rire…
Un chemin initiatique, une réconciliation.

« J’ai rassemblé des interprètes convoquant de multiples disciplines
(circassiens des airs, musiciens, chanteuse, clowns…),
imaginé une structure aérienne et des lumières autonomes
pour raconter cette histoire intime et créer un dispositif le plus
écologique possible. »

Stella Serfaty

LES PETITES ÉPOUSES DES BLANCS / HISTOIRES DE MARIAGES NOIRS

C’est une causerie, proposée par Marisa Gnondaho dit Simon et Stéphane Olry.
Les auditeurs de cette causerie sont rassemblés autour d’une table pliante, deux lampadaires, une valise, un sac.
Stéphane Olry commence par raconter l’histoire de son arrière-grand père colon dans l’ex-Dahomey. Il présente le livre écrit par son aïeul Marc Simon : Souvenirs de brousse. Il dévoile aux spectateurs des plaques photographiques prises par ce même arrière-grand-père.
Marisa Gnondaho dit Simon l’interrompt au moment où il s’apprête à montrer quatre photos. Elle décrit les clichés (une jeune femme nue allongée sur une natte, dans quatre positions différentes), l’interroge : « Accepteriez-vous de montrer ces photos si la jeune femme en question était votre arrière-grand-mère ? « , et propose que les spectateurs choisissent de regarder ou non ces clichés à l’issue de la causerie.
Le dissensus possible entre les deux protagonistes est posé dès le début. Ils sont cousins, tous deux descendants du même ancêtre : un fonctionnaire colonial qui aura eu deux descendances.  Une officielle, blanche, reconnue, en métropole. L’autre cachée, métisse, bâtarde, abandonnée en Afrique.
Les spectateurs assistent au récit de la découverte du lien familial qui les unit, aux discussions qui les divisent, à l’enquête qui les réunit, jusqu’au deuil de leurs parents respectifs, derniers témoins de ces « mariages noirs », au cours de cette enquête.
L’arrière-grand-mère de Marisa Gondaho dit Simon, « la petite épouse » de Marc Simon, prend la parole à la fin, révèle son nom et raconte son histoire à elle, celle qui a été tue durant quatre générations.
Les spectateurs sont les témoins actifs de la causerie. Ils sont invités à lire à voix haute avec les autres spectateurs les documents de l’époque coloniale tel « le Guide pratique de l’Européen dans l’Afrique Occidentale : à l’usage des militaires, fonctionnaires, commerçants, colons et touristes. Par le Dr Barot médecin des Troupes Coloniales. »
Les deux narrateurs racontent aussi comment leur enquête les a menés à rencontrer des témoins des avatars contemporains du colonialisme : un notaire, une chocolatière, un griot, un ethnopsychiatre, une syndicaliste, des tirailleurs sénégalais etc.
Les liens avec le monde contemporain se font d’eux-mêmes. Par exemple, ils mettent en rapport le questionnaire sur les métis émis par la société d’anthropologie de Paris en 1907 et les tests osseux pratiqués sur les jeunes mineurs isolés à la rue actuellement (ou comment les politiques successives des gouvernements ont toujours été étayées par des théories scientifiques).
À son issue, les spectateurs sont invités à dialoguer avec les deux protagonistes de l’affaire, car les questions soulevées sont nombreuses.

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La presse en parle

« C’est là la force de cette causerie : en plus d’être un espace d’exposition d’une vérité longtemps occultée, elle est le lieu des tensions suscitées par cette même vérité. Ce qui fait d’elle un objet de théâtre, dont le processus de fabrication est en partie rendu visible. »
Anaïs Heluin – sceneweb

 

PÔLES

La pièce démarre quand Walter, le frère d’Elda, et son modèle arrivent. Il est très gros. Un colosse maladroit et stupéfait. C’est Alexandre-Maurice. Elda a retenu son prénom, c’est le même que cet homme qui 20 ans auparavant avait tué sa mère dans des circonstances… C’est lui. Mais il ne s’en souvient pas.
Pourtant, cette rencontre avec Elda provoque en lui quelque chose, un souvenir, une réminiscence qui nous projette dans son passé à la scène suivante : le soir où son frère Saltz, rentrant de sa tournée, le trouve endormi sur sa chaise et leur mère assassinée dans la cuisine.
Le présent déroule la tentative pugnace d’Elda Older, cette femme sans mémoire, pour aider cet homme à dénouer les circonstances de l’évènement qui a stoppé sa vie. Les flash-backs de la pièce nous font entrer dans un monde hermétique, celui d’Alexandre-Maurice jeune, de sa mère omniprésente, de son frère Saltz qui « fait sa musique », de sa compagne sans famille, Jessica, de son travail à l’entrepôt la nuit.
Elda Older et Alexandre Maurice, ce couple improbable et sans mémoire, s’est déjà rencontré sans le savoir dans le passé. Il a même été témoin de son premier essai théâtral raté à l’entrepôt… Le même soir que le meurtre.

Pôles parle avec force, humour et humanité de ces personnages enlisés, empêchés, qui semblent presque tous finir dans une unique action, un ultime évènement.

La presse en parle

« Christophe Hatey s’est associé à Florence Marschal (fabuleuse Elda Older) pour concevoir une mise en scène épurée, dessinée par les lumières blanchâtres et tendue comme un arc. Des personnages drôles et attachants que l’on regarde avec bienveillance, comme des cousins qu’on aimerait aider, mais c’est impossible. Camus et Sartre ne sont pas loin. Un moment fort magnifiquement interprété ! »
Nathalie Simon, Le Figaro

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« Une émouvante redécouverte.
Des êtres pathétiques et drolatiques.
Une mise en scène charnelle. »
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens, La Terrasse

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« Du grand théâtre qui transperce l’âme par la force des émotions.
Brillant, voire vertigineux. »
Brigitte Corrigou, La revue du spectacle

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« Une belle réussite. Un travail de troupe exemplaire qui fait honneur au texte de Joël Pommerat. Des comédiens formidables. »
Nicolas Arnstam, Froggy’s Delight

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« Une magnifique distribution. Le talent du spectateur quant à lui sera de ne pas rater Pôles. Une troupe virtuose. À ne pas rater. »
David Rofé-Sarfati, Toute la culture

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« Mise en scène d’une précision de chirurgien esthète par Christophe Hatey. Le jeu de chaque scène puise à la fois à la plus grande quotidienneté et à l’étrangeté la plus intrigante. Un vrai régal. »
Bruno Fougniès, RegArts

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« Pôles, explore les tréfonds de l’âme, mais évoque, non sans humour parfois, l’amitié, la passion, l’amour fraternel et filial. Huit comédiens qui excellent dans des personnages fracassés. »
Christian Kazandjian, La grande parade

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« Une expérience théâtrale sous tension ! »
État critique

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« Une mise en scène fine et troublante. Délicieusement alambiquée, drôle et tragique. Des personnages à la fois ridicules et attachants. Conte social et existentiel, grotesque et cruel. Un spectacle savoureux et original. »
Phaco, Le blog de Phaco

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« Christophe Hatey dirige avec une précision remarquable une troupe d’acteurs formidables. Un monde absurde et pathétique où le comique affleure parfois. »
Micheline Rousselet, « Pôles » – cultures SNES-FSU

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« J’ai savouré ! Belle mise en abyme. Huit personnes sur scène est une distribution devenue rare. »
Guillaume d’Azemar de Fabrègues, Je n’ai qu’une vie

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« Ce qui frappe dans la mise en scène de Christophe Hatey et Florence Marschal, c’est l’efficacité angoissante avec laquelle elle maintient l’action dans une ambiguïté spatio-temporelle. Une expérience théâtrale singulière. Des comédiens qui créent avec conviction des personnages étourdissants. »
Marek Ocenas, Théâtre & Co

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« Interprétation magnifique. Tous excellents de vérité. Le public qui aime être dérangé sera ravi. »
Pierre François, Holybuzz

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« Le portrait d’une micro-société de ratés et de laissés pour compte. Une évocation à la fois terrible, grotesque et touchante. »
Sarah Franck, Arts-Chipels

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« Un grand moment théâtral. Un théâtre visuel à la fois intime et spectaculaire. Pathétique et humaine histoire (que cette œuvre majeure du théâtre contemporain que nous offre Joël Pommerat.) À (re)découvrir. »
Michèle Lévy, Cultures-J

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« La langue très particulière, à la fois écorchée et comique, dont Joël Pommerat affuble ses personnages illustre bien l’absurdité de leur vie, de leurs illusions. Un rythme et une personnalité qui s’impose comme une évidence. Mise en scène et direction des plus rigoureuses. Il y a ici une belle unité de jeu et un rythme tenu. À voir. »
Philippe du Vignal, Théâtre du blog

FUNAMBULLE

Le récit de l’homme fragile du fil (le célèbre funambule Philippe Petit), miroir de la femme de scène qu’ELLE (ailes) est, tout aussi fragile.

Sur scène, presque rien.
Juste ELLE (ailes).
Avec son grand livre.
ELLE (ailes), les cheveux bleus, un peu garçonne,
Récite, livre sa page, son poème,
Puis déchiffre, interprète le grand livre du marcheur sur fil.
ELLE (ailes) salue.

Vous le savez, ou non,
On peut s’imaginer avec délice l’artiste, seul face à l’étendue merveilleuse.
On peut rêver de ses balbutiements, de sa trajectoire, de ses envolées, de sa retombée, plus ou moins
soudaine.
On ne peut pas imaginer la drôle de solitude de celui qui se pose sur le fil, recommence infiniment, traverse les coulisses, se jette dans les bras d’une assemblée silencieuse.
On n’imagine pas le danger, les surprises, joyeuses ou cruelles, la percée langoureuse, de cet être esseulé s’élançant vers la mire – le regard à l’extrémité.
On rêve de lui, étoile filante, comète brillante dans le vaste ciel.
Il s’accroche à la lune, pulvérise les frontières, s’attache aux miroirs de l’âme.

ELLE (ailes) vient, âme seule, dire cela.
Une artiste, oui, présente dans le silence.
Funambulle.

Un récit doucement et poétiquement « réaliste » sur la destinée d’une artiste accrochée à celle d’un funambule – qui traversent la vie sur un fil.
Dans une haute valise, se cachent un très grand livre d’écriture et de dessins, de simples accessoires imaginaires qu’ELLE (ailes) utilisera pour raconter cette histoire. Cette haute valise, solide, violette, est aussi son assise et son écrin.
ELLE (ailes) s’adresse au public avec ses propres mots, puis le très grand livre d’écriture et de dessins s’ouvre. ELLE (ailes) interprète les mots du funambule. À travers ces mots – ces envolées, l’expression forte du travail infini de son double le funambule – elle se reconnait, et se livre.
Une voix (celle du marcheur sur fil) l’accompagne.
Gestuelle et silences, sourires et connivence, jusqu’à la « chute » (possible…).
L’art du salut, celui du funambule, celui d’Isabulle, et tout s’évapore.
Et voilà deux destins qui se croisent, se percutent, s’imaginent, enrôlés dans leur passion et l’abrupte réalité.

MAQUISARD

Quand Pierre, l’écrivain, entreprend d’écrire sur Jacques le résistant, il ne se doute pas qu’il va devoir voyager très loin dans les tréfonds de l’âme humaine, de ses éclats d’héroïsme les plus fous, mais aussi de ses travers les plus sombres… Mais l’important n’est-il pas de transmettre et d’honorer la vérité des hommes sur leur propre histoire ?

Pierre Debresse, instituteur en province dans les années 70, écrit des romans historiques. Un jour, il entreprend d’écrire un livre sur les années sombres de la résistance française durant la deuxième guerre mondiale. Il s’intéresse alors à un homme, Gustave Jacques Lièvre, son beau-père, rentré en 1943 au réseau « vengeance » près de Moulins. L’histoire de Jacques prend ainsi forme sous nos yeux à partir des souvenirs personnels du combattant, qui s’invite ici dans le bureau de l’écrivain pour l’épauler et l’aider à transcrire « sa » vérité sur la guerre. Sans aucun compromis. Jacques va-t-il enfin pouvoir se libérer de ses démons ?…

BAROQUE EN FOLIE

NOTE D’INTENTION
Baroque en folie : Un vent de folie sur le théâtre baroque.

Le spectacle donne prétexte à une musicienne et une comédienne d’évoquer les répertoires du 17ème siècle –théâtre, poésie, musique- par le biais de la folie, thème introduit par « L’amour et la folie », fable de Jean de La Fontaine.
Outre les deux artistes, le dispositif met en scène une marionnette principale, Polichinelle, ainsi que des marottes.
Toute une galerie de personnages prend vie, personnages incarnés par la comédienne et par les marionnettes qui lui donnent la réplique : le polichinelle porté, ayant les bras de la comédienne, et deux marottes (Clitandre et Mélisse) manipulées par la claveciniste.
Polichinelle évoque le théâtre de rue à Paris aux foires Saint Germain ou Saint Laurent, ou au Pont Neuf. A cette époque, Jean Brioché, le roi des marionnettes, régnait en maître sur cette discipline.
Polichinelle, personnage type issu de la Commedia dell’arte, est fanfaron et irrévérencieux, à l’image d’un Tabarin de chiffon. Cependant, il sera garant pendant le spectacle de donner aux oreilles du 21ème siècle les éléments de compréhension des règles de déclamation et gestuelle baroques.
Le décor simplifié comprendra un clavecin et un portant castelet pour mettre en scène les marionnettes et faire office de coulisse pour les changements de costumes de la comédienne.
La construction des marionnettes est guidée par les codes baroques :
– maquillage blanc pour mieux prendre la lumière de l’éclairage à la bougie
– bras souples pour permettre la gestuelle très présente dans le discours
Conçus et réalisés par Chantal Rousseau, les costumes sont le reflet de la mode à la cour de Louis XIV et sont travaillés en fonction de l’éclairage particulier des bougies. Ils sont également en parfaite cohérence avec la mise en scène en permettant notamment des jeux de transformation. Le costume de la comédienne est une robe «à transformation» permettant de jouer alternativement une femme et un homme.

LA MUSIQUE

La première musique d’un spectacle baroque est d’abord la musicalité de la langue baroque elle-même, aux accents modulés et chantants.
Ce spectacle, qui aborde le thème et différents états de la folie dans le théâtre, les fables et la poésie, est accompagné au clavecin, instrument raffiné à cordes pincées, emblématique du 17ème siècle, qui séduit au premier regard et charme l’oreille par la légèreté et la délicatesse de sa sonorité.
Sont jouées des oeuvres de musique françaises du XVIIème siècle peu connues du grand public et notamment des compositions d’Elisabeth Jacquet de La Guerre, rare femme compositrice et claveciniste sous Louis XIV.
Des variations sur le thème des Folies d’Espagne servent d’intermèdes musicaux et rythment le spectacle. La Folia, également appelée Follia (en italien) ou Folies d’Espagne, est l’un des plus anciens thèmes musicaux européens, basé sur un motif obsédant qui se répète en se modifiant.
La Folia apparut probablement au XVème siècle au Portugal . Au début du XVIIème siècle, ce thème arrive en Italie puis en France avec Les Folies d’Espagne de Lully. Il connut au fil des siècles un très grand engouement et plus de cent cinquante compositeurs l’ont repris dans leurs œuvres, avec diverses variations.
Le programme de Baroque en folie propose également une variété de musiques et danses en vogue à la période baroque : passacaille, menuet, sarabande, rondeau ou gavotte, écrites ou adaptées pour le clavecin.