Archives pour la catégorie se joue en Mars 2018

ET CE N’ÉTAIT PAS QU’ON ALLAIT QUELQUE PART

«Je veux vous remettre dedans » Mark Rothko

Et si nous quittions la sidération de notre regard sur les corps échoués aux rivages européens pour retrouver le mouvement d’une histoire qui nous est commune ?

C’est ce que propose cette traversée scénique d’après DreamHaïti du poète barbadien Kamau Brathwaite. Voyage dans le temps et l’espace ; le spectacle relie les traversées de ceux qui, aujourd’hui, s’élancent sur toutes  les mers du globe, ayant pour seule fortune le courage de leur espérance, aux grandes traversées transatlantiques. Celle de la découverte du Nouveau Monde en 1492 et celles de la Traite qui ont dessiné les relations d’altérité et de commerce qui fondent nos échanges aujourd’hui encore.

La Compagnie AWA a choisi d’inviter chaque soir un artiste ou un universitaire dont le travail est en résonance avec les thématiques du spectacle.

Lundi 26 mars à 20h
– Cartes postales projetées d’ Arts Exchange
Lorraine Mangonès – directrice exécutive de la Fondation Connaissance et liberté – FOKAL – PORT AU PRINCE
Rashida BumBray – directrice du programme Arts Exchange – Open Society Foundations –OSF – NEW YORK
Mardi 27 mars à 20h
– Exercices de glossaire
Avec Florence Gauthier Historienne des Révolutions de France et de St Domingue/Haïti
Mercredi 28 mars à 20h
– Objet d’exil
Avec Laetitia Tura qui mène un projet photographique et audiovisuel autour de la mise en scène des frontières, l’invisibilité et la mémoire des parcours d’exil. Elle a co-réalisé avec Hélène Crouzillat le documentaire Les Messagers (2014). »
Jeudi 29 mars à 20h
– Exercices de glossaire
Avec Florence Gauthier Historienne des Révolutions de France et de St Domingue/Haïti
Vendredi 30 mars à 20h
– Créolophonie :
identités, langues et Cultures Créoles
Avec Tony Mango président association ERITAJ, association pour la valorisation des langues et cultures créoles, enseignant de Créole.
Samedi 31 mars à 15h30
– Des spectres hantent l’Europe
– objet sonore.
Poème de Niki Giannari (en français et grec)
Clotilde Ramondou & Katerina Sakka
Samedi à 20h
– Bloody sea,
vidéo embarquée
Avec Alix Delmas artiste plasticienne

 

LE TARTUFFE

Depuis le XVIIIe siècle, le personnage de Tartuffe est synonyme par excellence d’hypocrisie, et si son succès ne s’est jamais démenti, c’est que nous sentons bien que l’hypocrisie nous concerne tous, dupes et mystificateurs que nous sommes tour à tour.

Si les mauvais penchants de l’être humain font les imposteurs d’hier et d’aujourd’hui, son désir de spiritualité peut dès lors servir la soif du pouvoir, le goût de la manipulation, et tous les appétits… La « tartuferie » apparaît dans tous les milieux, nous devons donc rester vigilants face aux imposteurs toujours présents dans notre société

CABARET SHAKESPEARE

Le Cabaret de « La Cour des Miracles » livre ce soir encore son extraordinaire prestation pour les heureux qui ont osé s’y rendre au péril de leur propre vie.
Depuis longtemps, dans la ville de Camerapolis, toute manifestation culturelle est bannie. Quiconque brave la sinistre loi est irrémédiablement mis au ban de la société, voire pire. Seul le cabaret de La Cour des Miracles survit. À ses risques et périls, à l’insu des autorités, mais au su de tous les autres. Avec pour toile de fond l’image d’un monde décharné et chaotique, où règne la tyrannie et l’exploitation de l’homme par l’homme, vont s’ébattre devant vous des personnages shakespeariens, tantôt transcendés par la lumière tantôt assombris par les ténèbres, tantôt purifiés, tantôt démoniaques. On y dénonce non sans ironie, humour et folie la manière dont Camérapolis s’est construite et comment un homme a fait courber tous les autres. Ce cabaret est le seul lieu restant où l’homme parle à l’homme. Tout autour a été détruit, soumis à la loi du plus fort. Un cabaret souterrain comme un lieu de protestation et de défoulement. Par chance, tout cela demeure encore secret. Les hommes résistent encore et toujours. Ils viennent assister à ce spectacle cathartique, transcendant, qui honore l’homme, la vie, l’amour et condamne le tyran, l’égoïsme et la cupidité. Et qui pouvait nous offrir des personnages aussi haut en couleurs que noirs en profondeur…le grand et l’unique William. La Cour des Miracles est le dernier acte de résistance et de vérité. Pour combien de temps encore? Dans un monde qui croule, réussira t-on à relever ce qui reste de grand en l’homme? Pour le savoir, prenez le risque, bravez les interdits et rendez-vous à…La Cour des Miracles !

HAROLD ET MAUDE

Harold n’a pas vingt ans. Fasciné par la mort, il cherche désespérément à attirer l’attention de sa pauvre mère, femme moderne surbookée, qui le retrouve tantôt pendu au lustre du salon, tantôt gisant dans une mare de sang…
Maude va fêter ses 80 ans. Tout l’émerveille, la passionne. Incontrôlable, imperméable à tous les tabous, narguant policiers et règlements, elle ne vole pas, elle « emprunte », elle ne ment pas, elle poétise, elle ne meurt pas, elle passe le relais…
C’est à un enterrement, terrain de jeu préféré de l’un comme de l’autre que ces deux oiseaux rares vont se rencontrer. La folie de la vieille dame va peu à peu contaminer le jeune homme : « Beaucoup de gens aiment ça, passer pour mort. Ils ne sont pas vraiment morts mais ils tournent le dos à la vie. Ils restent assis sur les bancs du stade, à regarder le match, le seul qu’ils verront jamais… Mais allez-y Bon Dieu ! Foncez ! Tant pis si ça fait mal, sinon de quoi parlerez-vous au vestiaire ? »
Au fond, l’alternative est simple. Entre désespérer de la nature humaine ou décider de l’aimer inconditionnellement, éperdument, sans jugement, Maude a choisi et Harold aussi… à son tour.
Colin Higgins, en nous invitant avec humour et légèreté à « vivre simplement les choses simples », écologiste avant l’heure, bouscule le sérieux de nos existences, fait rejaillir les ruisseaux de nos enfances, nous vise en plein cœur !

 

ŒDIPE PARRICIDE

Exploration des racines psychiques de la folie criminelle qui embrase les soifs de pouvoir totalitaire, les génocides, les désirs d’extermination, ŒDIPE PARRICIDE de Marcos Malavia revisite les deux tragédies de Sophocle, Œdipe-Roi et Œdipe à Colone, faisant cohabiter les différents âges d’Œdipe. La tombe du père, au centre de la scène, est une force centripète faisant émerger la vérité devant Œdipe-Candide, dévorant l’âme d’Œdipe-Roi et conduisant vers la lumière Œdipe-Aveugle, vieil homme en quête de réconciliation avec son ancien rival, et avec lui-même. Dans ce monde apocalyptique des rivaux, avec son cortège de dictatures et de violence, de grandiloquence ridicule et assassine, la métamorphose de la relation aux femmes, confinées d’abord au rang de victimes, devient soudain la mince flamme d’espérance qui se lève du fond de cette arène tragique.