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MOLIÈRE – CHARPENTIER

Artificiers, musiciens, machinistes, maîtres de ballets, poètes et dramaturges, firent converger leur effort commun dans la préparation des fêtes royales !
Certes tous étaient au service de ce passionné de gloire qu’était Louis XIV mais ils ont sût s’emparer du moindre interstice de liberté pour exprimer la magnificence de leur art !
C’est à leur hommage qu’est dédié ce spectacle musical. Au roi le pouvoir, à ses « amuseurs », la gloire !

Ce spectacle musical met en valeur la collaboration de Molière et Marc-Antoine Charpentier lors des fêtes royales données en l’honneur du roi. Un programme joyeux et festif qui fait appel à 7 musiciens : chanteurs(ses), mezzo soprano – soprano – baryton – flûte à bec – violon – violon alto – clavecin et comédie.
Une création mêlant musique baroque et théâtre, inspirée par les comédies ballets telles qu’inventées par Molière, Lully et Beauchamps au château de Vaux le Vicomte et que Marc-Antoine Charpentier  va prolonger.

ERRANCE

POURQUOI ERRANCE ?
Nous sommes d’une génération dont la foi en l’avenir nous a été confisquée par une prise de conscience du danger que représente le modèle de notre société occidentale. Nous vivons un monde errant entre une volonté farouche de ne rien changer et une nécessité de changement radicaux. Nous sommes une génération confrontée à trouver des repères dans une société où l’illusion virtuelle se confond avec une réalité qui a peur du lendemain. Nous sommes une génération mariée de force à l’errance. Thème à la fois terrifiant et fondamental, l’errance s’inscrit au cœur d’une actualité dans laquelle la sensation de perte de repère n’a jamais été aussi prégnante. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je fais là ? Quel est ma place dans ce monde en mouvement ? Quel est mon regard ? Errance est une tragi-comédie multidisciplinaire, impliquant de la danse, de la musique, du chant, et de la vidéoprotection.

Nous avons travaillé selon deux axes :
• L’axe de réalité : la vie d’un groupe, avec chacun ses errances, ses craintes, et ses espoirs, vivant dans une société traumatisée par une catastrophe environnementale ayant eu lieue 3 ans plus tôt.
• L’axe des tableaux d’Errance : plongée dans un monde onirique, sans temporalité, universel et intime venant du fait que la plupart des textes ont été écrits par les artistes eux mêmes.
Ainsi, la ligne dramaturgique a été construite selon un procédé d’entrelacement d’un monde onirique propre au théâtre, et d’une réalité plus crue, venant casser la beauté des tableaux et permettant aux spectateurs de voir l’envers du décor, tout en étant confrontés à la fois à des questions d’actualités environnementales, sociétales et politiques. Avec cette légère mise en distanciation dû au fait que l’action se passe en 2030.

LA LETTRE À FRANCO

La Lettre à Franco, c’est le cri d’un fils à celui qui a fait disparaître son père. Un seul en scène adapté du texte de Fernando Arrabal, poète, dramaturge et enfant blessé par l’histoire. Ce n’est pas une lettre classique, mais un vertige d’émotions et Arrabal y convoque l’Histoire à sa manière avec baroque et une liberté immense.

Face au fantôme de Franco, il ne répond pas par la haine mais par l’art. Il fait rire, il choque, il déroute. Il mêle le grotesque au sacré, l’intime au politique, dans une langue fulgurante. À travers cette parole, il nous rappelle combien les discours autoritaires et nationalistes peuvent revenir sous d’autres masques. Ce spectacle est un acte de mémoire autant qu’un acte de vie. Un théâtre de l’urgence, de la lucidité, de l’insoumission. Pour ne pas oublier. Pour continuer à résister. Pour redonner au cri du poète toute sa nécessité.

En 1971, Fernando Arrabal adresse une lettre ouverte au dictateur Francisco Franco. Ce seul en scène donne corps à cette adresse historique, où la parole devient acte de résistance, d’insolence et de mémoire.

Accusé de blasphème, censuré, persécuté, Arrabal fut condamné à mort avant que l’intervention de personnalités internationales ne le sauve in extremis.

Cette lettre reste un geste artistique et politique d’une rare intensité, où l’humour noir se dispute à la douleur d’un peuple muselé.

Arrabal le poète écrit au dictateur Franco, Il lui parle comme on parle à un fantôme qu’on ne veut pas laisser tranquille. Il le provoque, l’insulte, le questionne. Et entre deux gifles, il le tutoie presque tendrement. Il y a là quelque chose d’étrange, d’humain, de bouleversant.

Ce texte est surtout la voix d’un homme qui essaie de comprendre, de ne pas oublier, de ne pas devenir fou avec l’oubli.

Nous voulons aujourd’hui faire entendre ce texte, pour ce qu’il dit du pouvoir, de la mémoire, de la peur, de la honte. Parce que partout dans le monde, on voit revenir des formes de contrôle, de violence d’État, de négation des histoires individuelles. Et que ce texte, dans son excès même, nous rappelle à notre vigilance, à notre part d’enfance, à notre besoin de désobéir.

Nous voulons transmettre cette lettre comme un acte vivant. Une parole qui tremble, qui attaque, qui éclate de rire au mauvais moment. Un monologue qui dit : « Je n’ai pas les réponses, mais j’ai la mémoire, et je suis vivant. »

L’ALPHABET DES PROVIDENCES

Glénand Axolotl, écrivain hanté par ses échecs, rédige sans le comprendre un texte sur le fameux incendie de la bibliothèque d’Alexandrie. Il ignore qu’en différents points du globe d’autres auteurs écrivent simultanément, et sans consultation mutuelle, le même récit. Lorsque son œuvre est révélée, elle devient le centre d’un tumulte mondial, soulevant des questions vertigineuses : plagiat collectif, phénomène paranormal, message divin ou mystère encore plus insondable ?

Avec L’Alphabet des Providences, sa 5ème création, le Théâtre de la Suspension déploie un récit où la puissance du narratif architecture notre identité collective à travers le temps.

VIOLET

Tout se passe dans un sous-sol froid, lugubre, inhospitalier. Des tapis élimés jetés au sol. Des parois de béton brut, imbibées d’humidité. De vieilles lampes de chantiers dont les lumières, vacillantes, tracent des formes étranges aux murs. Cinq adolescent.es entrent. Ils sont gauches, ils ont le visage peint en blanc et le crâne piqué de cheveux noirs, artificiels. Ils ont l’air de pantins ou de poupées, tout droit sorties d’un mauvais rêve. Ils forment un groupe de rock. Ce soir, ils sont venus pour répéter.
À travers un texte bref et incisif, Violet brosse le portrait sans concession de l’adolescence contemporaine, avec tout ce que cela implique de tendresse, mais aussi de violence et de cruauté. La parole est rare mais toujours précise, comme si chaque mot, chaque silence même entre les mots, avait été étudié, soupesé, sélectionné pour viser juste – c’est-à-dire, le plus souvent, pile à l’endroit de la douleur.

IF MUSIC BE THE FOOD OF LOVE

If Music Be the Food of Love est une création poétique et musicale composé de textes de William Shakespeare, parlés ou chantés.

Les Sonnets, œuvre emblématique et intime de Shakespeare, sont le fil conducteur de ce voyage amoureux et accidenté. Dits et interprétés ils sont soutenus par une création sonore électroacoustique.

Les Sonnets sont aussi ponctués par un florilège de chansons sélectionnées au sein des grandes pièces de l’auteur (Hamlet, Le Songe d’une nuit d’été, La Nuit des rois, Les Deux Gentilshommes de Vérone, Comme il vous plaira, Le Marchand de Venise, Cymbeline) et mises en musique par de grands compositeurs : Dowland, Haydn, Schubert, Poulenc et d’autres plus inattendus comme Ambroise Thomas, Roger Quilter, Gérald Finzi et Percy Grainger. Ces chansons sont accompagnées à l’accordéon.

Pour enrichir ce périple littéraire et opératique, quelques tangos argentins, des pièces de Rameau, Couperin, Vlasov et Ligeti à l’accordéon solo vous guideront aux portes de tous les possibles imaginaires…

Les thèmes abordés dans les Sonnets et les chansons sont chers à l’auteur : la grandeur de l’amour, la passion, la jalousie, le doute, l’interdit, le pouvoir de la langue poétique, la fuite de la jeunesse, la marche inexorable vers le déclin et la mort, richesse et pauvreté, pouvoir et servitude, la condition de l’acteur, et même… la mutabilité du cosmos.

If Music Be the Food of Love vous invite à un voyage littéraire et musical, au cœur de l’expression la plus intime du poète anglais.

CONTRESENS

CONTRESENS est une pièce clownesque de théâtre gestuel, visuel, acrobatique, et d’objets, qui explore l’existence et les frontières entre Vie et Mort de manière sensorielle, au sein d’une « société inventée » qui avance vers l’extinction de soi et la mécanisation de l’esprit.

La notion d’étranger, ainsi que le rapport à l’identité, à la technologie et à l’Autre y sont interrogés jusqu’à l’absurdité. Comment peut-on exister aujourd’hui, en société, en restant soi-même ?

L’histoire commence dans une journée ordinaire de la vie de CARA, secrétaire du département de la culture de la ville de Namdal, qui, comme chaque jour de la semaine, reste de 9 h à 17 h dans son « bureau-mobile », un bureau attaché autour de son corps. Mais alors qu’elle rentre chez elle, un accident se produit… Bouleversant le cours de son existence et l’entraînant dans des réalités jusqu’alors inimaginables, CARA meurt.

Elle deviendra l’esprit de ses anges et le corps de ses démons dans une traversée au sein de son propre Hadès.

Est-ce cela d’être mort ? Ou peut-être vivant ?

Un parcours initiatique, immersive et existentielle qui invite à devenir observateur de sa propre vie et à reconsidérer les codes et normes sociales.

VINCENT RIVER

Vincent River, le fils d’Anita est retrouvé mort atrocement mutilé, dans une gare désaffectée, lieu de rencontres homosexuelles. Le quotidien d’Anita, sa mère, livrée aux médias et aux remarques persistantes homophobes, a basculé. Elle a décidé de déménager. Mais qui donc est ce jeune homme qui la suit depuis des jours. Que veut-il ? Anita décide de le faire entrer chez elle. C’est lui, Davey et sa petite amie qui ont découvert le corps de Vincent. Depuis Vincent hante Davey. Il vient voir Anita pour exorciser le fantôme du mort. Mais est-ce la raison de sa seule présence ? Alors s’amorce un ballet cruel entre Anita et Davey. Entre souvenirs altérés, rêves, mensonges et faux-semblants, Anita et Davey passeront ensemble le temps qu’il faudra pour reconstituer, à eux deux, toute l’histoire de Vincent River. A ressusciter la mémoire des anges, qui se brûlera les ailes ?

Tout est fragmenté : les paroles, les souvenirs les désirs et les faux-semblants. A mesure de l’engagement et du lâcher prise des personnages, la parole se libère sous forme de confidences, révélant ainsi les deux vies étrangement liées…pour un temps.

Sans autre décor d’un appartement en cours d’emménagement, encombré de cartons, lieu transitoire entre deux existences, le spectateur est transporté dans différentes époques, évoquées par les personnages de manière brutale et crue. Ces évocations se contredisent parfois mais peu à peu dessinent une mosaïque traduisant l’aveu terrible de ce qui s’est passé. L’avancée dans la connaissance de la vérité se fait par bribes, de manière non linéaire, non chronologique, comme « dans la vraie vie ». Ces deux personnages expriment une volonté de lever le voile, de transformer culpabilité en responsabilités partagées…Vincent aussi a sa part

Dans Vincent River, le mystère entourant le point de départ converge peu à peu vers l’éclaircissement des secrets. C’est en pleine lumière qu’à lieu ce face à face avec la vérité. Le récit final de Davey n’épargnera à la maman éplorée aucun détail sur les activités de son fils. Anita se voit forcée de voir en face cette homosexualité qu’elle avait toujours niée. Celle qui a elle-même été victime d’exclusion, est renvoyée à sa propre intolérance.

Vincent River évoque une homophobie primaire. Mais aussi, en arrière-plan, une intolérance moins spectaculaire, et pourtant tout aussi violente, mesquine, faite de médisances, de jugements expéditifs, de rejet. Un niveau d’ignorance très élevé dont on aimerait croire qu’il appartient au passé. C’est probablement un vœu pieu.

PLUIE DANS LES CHEVEUX

Pluie dans les cheveux de Tarjeï Vesaas est un coup de cœur. La pièce est publiée aux Éditions de la Barque. Elle est montée pour la première fois en France.

C’est la fête du PRINTEMPS. Valborg quitte le bal, pour marcher seule la nuit dans la forêt sous la bruine et savourer un sentiment nouveau, né pendant la danse.
Björn, son ami d’enfance, la rejoint et souhaite l’accompagner. Valborg préfère être seule.
Siss attend l’être mystérieux sous un sapin, Kari court et rêve à Knut, Björn tourne et retourne avec son vélo. Tous les sens sont exacerbés.

Dans cette nuit où silence, trouble, non-dits, agitation se confondent, surgit dans sa complexité la délicate naissance du sentiment amoureux à l’adolescence.

La pièce composée de sept tableaux dépeint avec poésie un sentiment que tous les personnages découvrent et qui provoque chez eux le besoin irrépressible d’errer la nuit, dans la forêt, sous une pluie fine.

 « Un mélange de retenue et d’insolence, une façon de ne jamais dire ce que l’on attend. » « D’une incroyable modernité » ce sont les mots de Claudine Galéa.
Avec une infinie délicatesse, Tarjeï Vesaas capte vibrations et subtil. La beauté de l’œuvre enivre. Naissent de son écriture la texture des voix, une présence singulière des corps, le traitement onirique de la nuit.

Une partition théâtrale, visuelle, musicale et chorégraphique pour 3 comédiennes, 1 comédien et 1 musicien.

DE NOX A LUX

De Nox A Lux d’après Les Châtiments et autres textes de Victor Hugo est le troisième volet d’un triptyque mémoriel composé de « Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu / Sam Braun » et de « Witold Pilecki – Déporté volontaire à Auschwitz » (Créés et joués au Théâtre de L’Épée de Bois- Tournée en régions et Belgique).

C’est un spectacle de poésie au « marteau », de poésie qui gronde, tempête et s’enflamme ! Hugo écrit pour faire trembler le pouvoir et réveiller les consciences .

Quand un chef d’État, se proclame César, qu’il supprime les libertés et que le peuple s’endort sans combattre, il faut des hommes qui se lèvent, qui résistent, qui se battent. L’un d’entre eux sera Hugo.

Hugo le résistant qui va de barricade en barricade après le coup d’État, fonde un comité de résistance et rédige un appel au armes placardé sur les murs de Paris…

Hugo l’exilé, à Bruxelles, Jersey et Guernesey qui écrit : « Rien de plus terrible que l’exil. L’exil, c’est la nudité du droit ».

Hugo l’espérance, de retour d’exil sur le quai de la Gare du Nord qui s’adresse à la foule : « J’avais dit quand la Liberté rentrera, je rentrerai. Me voici. Deux grandes choses m’appellent. La première, la République, la seconde, le danger. Je viens ici faire mon devoir. C’est le vôtre, c’est celui de nous tous… Je ne vous demande qu’une chose : L’Union. Par l’union, vous vaincrez. Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté… »