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TEATRO TRONO

Après la Bolivie, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Danemark, et le Pérou Teatro Trono présente sa trilogie théâtrale Hoy se sirve / Arriba el Alto / Hasta la Ultima Gota. Ces trois pièces sont accompagnées d’une série d’ateliers basée sur la décolonisation du corps et de textes d’auteurs latino-américains et français.

La Trilogie

Hoy se sirve emporte le spectateur dans une cascade d’images, reflet de l’histoire bolivienne. Depuis les luttes des mineurs jusqu’à la figure de l’indigène dans son combat incessant pour ses droits.

Arriba El Alto retrace la guerre du gaz et la naissance de la ville d’El Alto. Octobre 2002, le gouvernement fait des choix drastiques sur le prix du gaz. La population d’El Alto se soulève. Leur rébellion deviendra selon les historiens la plus importante du XXIe siècle, elle changera à jamais leurs vies.

Hasta la Ultima Gota narre l’histoire universelle de groupes qui s’opposent au sujet d´une problématique essentielle : l’eau. Un enfant décide d’affronter ceux qui la captent sans vergogne. C’est alors un véritable périple burlesque et clownesque qui nous emmène dans un voyage bolivien, là où tout peut arriver, là où la réalité et le mythe s’entremêlent.

Teatro Trono apporte un regard aigu sur l’histoire bolivienne, métaphore des époques latino-américaines les plus obscures, servi par 10 acteurs, une esthétique issue du théâtre de rue, de la pantomime et du clown. A mi-chemin entre folklore bolivien et la folie urbaine pour narrer leur réalité, pas si lointaine, juste derrière l’océan, cachée au creux de la cordillère des Andes.

Une réalité remplie de magie, combat et tendresse.

 

 

 

«  J’avais 20 ans et j’étais immortel… »

Ce sera un arrêt sur image pour défier le temps dans sa fuite. Mais il ne peut y être question de nostalgie tant est forte, dans le vivant passé, l’énergie des mots et des chansons pour célébrer ces moments où s’invente une vie d’homme.

Relire et dire les textes de Bernard Baritaud, retrouver, écouter les chansons de Mac Orlan, Vian, Brel et Ferré portées par la voix de France Léa et la musique de Paul André Maby, nous engage dans une belle traversée où s’inscrit dans la durée l’amour de la littérature.

Mireille Diaz-Florian

DESSINE MOI UN MOUTON

Le Théâtre de l’Épée de Bois participe ce 1er décembre à l’opération Théâtres Solidaires de l’association Dessine moi un mouton.

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida (1er Décembre), certains théâtres de Paris et d’île-de-France montreront leur soutien aux enfants, adolescents et jeunes adultes eux-mêmes franciliens, vivant avec une maladie chronique dont le VIH-Sida. Ce partenariat fait d’autant plus sens qu’un atelier théâtre est mis en place au sein de l’association.

Ces théâtres reverseront à Dessine-moi un mouton une partie des montants des tickets vendus pour les représentations ayant lieu autour du 1er Décembre 2016. Un soutien fort pour ces jeunes qui nécessitent un accompagnement global pour grandir et « vivre bien » dans le contexte de leur maladie. Les fonds récoltés serviront directement la prise en charge de ces jeunes par nos professionnels infirmiers, psychologues et éducateurs spécialisés.

Bruits d’écume

«Bruits d’écume» est une création pluri artistique : un spectacle musical, théâtral mais aussi des oeuvres collectives réalisées par une soixantaine d’artistes (peintres, sculpteurs, photographes, designers, écrivains et poètes) à partir des textes et chansons de Patrick Minod.

« Bruits d’écume » c’est aussi un site internet qui conjugue harmonieusement musiques, textes, chansons, œuvres picturales et photographiques : www.bruitsdecume.fr

C’est la mer qui a inspiré «Bruits d’écume», la mer et son imaginaire. Pour Patrick Minod, à l’initiative de cette création, la planète bleue porte notre propre intériorité, nos rêves et nos désirs d’ailleurs. Il a associé ces bruits avec les siens et l’écho du monde.

Dans sa vision aigre-douce s’entremêlent euphorie, humour, tendresse, cache-cache érotique, égarement et nostalgie.

Le spectacle s’articule autour de textes, de chansons, images, films, mises en situation qui s’imbriquent, interfèrent, se chamaillent ou se complètent harmonieusement. Le tout s’accorde au rythme du son des vagues, de la bossa nova, de l’Afrique, de la musique classique ou même minimaliste.

LA FORMULE DU BONHEUR

Ce récit théâtral raconte l ‘histoire d’un pillage d’usine.

En novembre 2004 un fond d’investissement américain acquiert une entreprise française, leader mondial d’un produit pour l’industrie automobile, pour un euro, et en deux ans il réussit à siphonner les actifs de l’entreprise sans investir un seul dollar de plus. Une histoire du début du vingtième siècle, somme toute banale.

Mais comment ça marche? Comment est-ce possible?

Désemparé par la simplicité de cet engrenage infernal, l’acteur se positionne dans l’œil du cyclone, il tente de comprendre et il suit les étapes. Il suit les tentatives de sauvetage du chef d’entreprise français, il raconte l’arrivée des américains dans la boîte, il décortique les difficultés de survie d’une entreprise métallurgique, une forge…. il bifurque vers des explications historiques et démonte la violence du marché automobile.

Sur un mode à la fois ironique et tragique, il raconte l’histoire de son enquête, une histoire d’aujourd’hui en somme, un conte moderne qui affronte la peur et la résignation, qui affronte les questions, noyées dans des discours de plus en plus nébuleux sur « la crise ». Dans la tradition du cabaret politique allemand, l’acteur s’interroge ainsi, tel un candide, sur les fonctionnements, sur les rouages financiers, administratifs et politiques en épinglant avec humour les dérives d’un système mondialisé où les humains comme les dommages collatéraux ne compteraient plus. Une pièce salutaire et férocement drôle, un théâtre citoyen qui nous rappelle que l ‘esclavage économique n’est pas une fatalité….

ACTÉON

« La scène est dans la vallée de Gargaphie ». Une troupe de chasseurs, emmenée par le jeune prince Actéon, poursuit un ours. Elle s’arrête un moment pour dédier l’équipée à Diane, déesse de la Chasse. Non loin, retirées dans un bocage, les nymphes de Diane se baignent en chantant les bienfaits d’une vie exempte des tourments de l’amour.

Actéon, resté seul pour se reposer dans un bois, dit lui aussi sa méfiance de l’amour. Il aperçoit bientôt Diane et ses compagnes, se dirige vers elles et est surpris par la déesse qui, furieuse, l’asperge d’eau, sous les imprécations des autres baigneuses. De nouveau seul, Actéon voit sa métamorphose en cerf. Les chasseurs reviennent en appelant Actéon, pour qu’il puisse être témoin de la mise à mort d’un cerf par ses chiens. Junon apparaît et leur révèle que ce cerf n’est autre que leur prince, dont elle a précipité la fin pour se venger de l’aïeule d’Actéon, Europe. Le chœur se lamente et déplore cette mort imméritée.

POLYEUCTE

Quel écho peut trouver à notre époque le martyr d’un seigneur arménien du IIIème siècle qui se dresse seul, au nom d’un Dieu unique, contre l’ordre religieux et politique de l’Empire romain, fondé sur le polythéisme ?

Comment comprendre, partager ou admirer l’exaltation d’un personnage qui décide de tout sacrifier : amour, carrière, honneurs, et jusqu’à sa vie pour un Dieu qui vient à peine de se révéler à lui ?
Dont l’enthousiasme iconoclaste et le propos vengeur ont toutes les apparences de la démesure ?

On peut penser que le Polyeucte de Corneille, « tragédie chrétienne » qui présente les principes d’une dévotion inspirée par la Contre-Réforme et d’une religion qui serait bientôt au fondement de la monarchie de droit divin, est relativement étranger à l’esprit de notre siècle – en particulier dans notre pays, où l’Etat a définitivement divorcé du religieux.

Je crois pourtant que, derrière les apparences de l’excès et du fanatisme, Polyeucte, ce « sacrilège impie », incarne par sa révolte des vertus morales qui peuvent placer notre époque sous un jour critique.

Par sa conversion, par son acte violent et flamboyant, par son sacrifice enfin, il propose, au nom de la seule vérité, un héroïsme saint qui convertit les esprits et transforme l’ordonnancement politique du monde. Or, notre siècle n’a-t-il pas lui aussi ses idoles familières, qu’une police morale a dressées pour le culte, et devant lesquelles on se prosterne avec l’aveuglement de l’habitude?

Polyeucte ne saurait pour autant se résumer à sa dimension morale et politique. Comme l’indique l’auteur dans son avant-propos, « les tendresses de l’amour humain y font un (…) agréable mélange avec la fermeté du divin». Conformément à la doctrine classique, la volonté d’instruire fait la part belle aux émotions que peuvent procurer le spectacle des passions humaines. Celles-ci sont exaltées de la manière la plus subtile par la rigueur morale de Polyeucte dont rien, ni la raison, ni les menaces, ni les coups, ni la tendresse, ni l’amour, n’est capable d’ébranler la constance.

C’est l’ensemble de ces enjeux, historiques, moraux, politiques et esthétiques, que je me suis attaché à traduire en mettant en scène un Polyeucte actuel : en optant pour des décors, des costumes et une scénographie dont la sobriété préserve la référence antique tout en restant en accord avec l’esprit de notre époque ; en privilégiant une diction modernisée du vers qui ne concède rien à la musicalité de l’alexandrin ; en cultivant l’émotion produite par l’exaltation des passions sans attenter à la retenue qui sied à la dignité de l’action, j’ai voulu proposer un Polyeucte qui soit à la fois strictement fidèle à l’esprit qu’a voulu lui donner son auteur et capable d’émouvoir les spectateurs d’aujourd’hui.

J’espère que ces derniers seront sensibles à l’âme d’un homme qui s’ouvre à la Révélation divine et, consumé d’amour, entraîne les autres à sa suite dans sa folie enthousiaste.

Ulysse Di Gregorio

LA MOUETTE

« La Mouette » se passe entre les larmes du lac, les couleurs claires et limpides de l’espoir, de la jeunesse, de l’amour, les brumes de la vie. Tous les Arts, lorsqu’ils sont beaux, sont placés entre le ciel et la terre, dans cet espace indéfini, secret, précieux. Nous leur donnons de la force en les dévoilant dans le cœur même de la vie.

LA MOUETTE – Teaser from Compagnie du Ness on Vimeo.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC

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Spectacle soutenu par France Musique.

Monsieur de Pourceaugnac est une comédie-ballet écrite par Molière et créée en octobre 1669 au Château de Chambord. Les parties musicales ont été composées par Jean-Baptiste Lully. Avec cette comédie de masques et de l’illusion aux allures carnavalesques, Molière crée un formidable jeu de théâtre dans le théâtre. Il utilise le procédé comique du provincial ridicule (qu’il reprendra un an plus tard dans Le Bourgeois gentilhomme) tout en y ajoutant un aspect cruel qu’il développera ensuite dans Les Fourberies de Scapin.

L’Histoire

À Paris, Éraste et Julie sont épris l’un de l’autre mais le père de Julie, Oronte, a décidé de la marier à un avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac. Ce n’est pas qu’il le connaisse. Il a simplement entendu dire qu’il était plus fortuné qu’Éraste. Sbrigani, un fourbe napolitain, et Nérine, une intrigante au service de Julie, conçoivent toute une série de stratagèmes pour chasser le fâcheux de Paris et permettre à Éraste d’épouser Julie. Le séjour du Limousin dans la capitale se révèle ainsi cauchemardesque pour lui, et jubilatoire pour le spectateur…

La Comédie-ballet

Monsieur de Pourceaugnac est la huitième comédie-ballet de Molière et l’une des plus abouties sur les rapports qu’entretiennent musique, danse et comédie. En effet, Molière, qui a jusqu’ici inséré la musique dans ses pièces sous forme d’intermèdes cloisonnés venant ponctuer l’histoire, opère dans Monsieur de Pourceaugnac une véritable fusion des genres entre musique et action : on passe très naturellement dans certaines scènes du texte à la musique et de la musique au texte, du langage parlé au chant.

Molière et Lully parviennent à tirer des effets comiques exceptionnels en utilisant notamment la musique dans les scènes burlesques et on atteint, dans cette pièce, un niveau exceptionnel de comique musical. Certains airs ont d’ailleurs été chantés à leur création en voie de fausset par Lully lui-même.

La mise en scène

L’ensemble La Rêveuse reconstitue une petite forme «de voyage», de la même manière que le Roi, en déplacement, emmenait avec lui une troupe réduite de musiciens qui jouait des pièces de circonstances arrangées pour être exécutées par un effectif plus modeste. Cette formation réduite n’est pas non plus sans évoquer le théâtre de tréteaux qui se jouait dans les foires et aux grands carrefours de la ville de Paris avec notamment le grand Tabarin, ses farces et ses mascarades, dont Molière évoque l’esprit à travers le personnage de Sbrigani. Ce petit orchestre est composé de trois chanteurs, deux violons, une viole de gambe, un théorbe et un clavecin, effectif mentionné par le Maître de Musique de Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois Gentilhomme.

Les musiciens ne resteront pas, selon une pratique plus moderne, cantonnés dans la fosse mais viendront souvent sur scène se mêler à l’action, comme on le faisait fréquemment à l’époque. Les comédiens interpréteront les parties dansées en s’inspirant des intermèdes des pièces de commedia dell’arte, des danses de carnaval et des chorégraphies de Kyôgen japonais.

Ce spectacle auquel quinze artistes prendront part, sera l’occasion de faire revivre le genre de la comédie-ballet.

 

 

FERMÉ POUR CAUSE DE GUERRE

Quelque part dans le monde – dans les Balkans – peut-être – la guerre. Sisyphe, maçon devenu ramasseur de morts déterre une femme enceinte et muette. Il la conduit à l’hôpital le plus proche. Hôpital fantôme dans une ville fantôme – où se terrent quelques survivants  oubliés : Gaïa, la collectionneuse de vœux humains aux jambes brûlées, le capitaine au cerveau abîmé, Orphée, la rescapée des camps atteinte du typhus, Sven, le soldat amputé d’un bras, et, épisodiquement, Juliette, la très jeune veuve usée par les maux de ventre. Tous cloîtrés.
Entre les mains d’une ombre de médecin invisible et d’une infirmière épuisée à qui il ne reste que des caisses de morphine pour soigner les douleurs et les cauchemars.
Il s’agit donc de vivre dans la mort – non loin des cadavres et du silence absolu Il s’agit de survivre…

L’auteur : « J’ai écrit cette pièce avec une sorte de rage, pour dire mon écœurement de l’Histoire sans cesse renouvelée dans sa saleté.
Pour dire que sans racine nous sommes tous des condamnés à mort en puissance et que nous avons tous droit à notre identité. Y compris nos morts. Pour dire que sans actions, la mémoire devient vaine et qu’il ne faut pas se contenter de souffrir. Pour dire aussi que la haine nous guette tous et qu’il faut veiller à ne pas laisser se réveiller nos instincts. Il existe encore des hommes de bonne volonté. A nous de les trouver au fond de nous-mêmes. »

Le metteur en scène : «  Fermé pour cause de guerre » est un texte de paix. C’est pour cela que j’ai voulu le mettre en scène et montrer l’horreur des conséquences de la guerre. Elle peut nous paraître lointaine et sans signification et pourtant elle est toujours aussi réelle et omniprésente.
Parler de différence et faire éclater la signification de l’appartenance à une « histoire », les problèmes que cela génère, la haine et le jugement. Nous sommes de cultures diverses, avec ou sans territoire ni appartenance : soyons à l’écoute de nos différences pour qu’enfin la compréhension et la tolérance triomphent. L’échange et le partage doivent prendre le dessus sur la peur de l’autre ou de l’inconnu.

Avec ce spectacle nous dénonçons le mal-être dans lequel nous vivons aujourd’hui et souhaitons enfin la paix pour demain …

« Fermé pour cause de guerre » est un cri pour la paix, contre toute cette horreur actuelle de la haine et de la peur… »