Archives pour la catégorie se joue en Février 2017

LA FORMULE DU BONHEUR

Ce récit théâtral raconte l ‘histoire d’un pillage d’usine.

En novembre 2004 un fond d’investissement américain acquiert une entreprise française, leader mondial d’un produit pour l’industrie automobile, pour un euro, et en deux ans il réussit à siphonner les actifs de l’entreprise sans investir un seul dollar de plus. Une histoire du début du vingtième siècle, somme toute banale.

Mais comment ça marche? Comment est-ce possible?

Désemparé par la simplicité de cet engrenage infernal, l’acteur se positionne dans l’œil du cyclone, il tente de comprendre et il suit les étapes. Il suit les tentatives de sauvetage du chef d’entreprise français, il raconte l’arrivée des américains dans la boîte, il décortique les difficultés de survie d’une entreprise métallurgique, une forge…. il bifurque vers des explications historiques et démonte la violence du marché automobile.

Sur un mode à la fois ironique et tragique, il raconte l’histoire de son enquête, une histoire d’aujourd’hui en somme, un conte moderne qui affronte la peur et la résignation, qui affronte les questions, noyées dans des discours de plus en plus nébuleux sur « la crise ». Dans la tradition du cabaret politique allemand, l’acteur s’interroge ainsi, tel un candide, sur les fonctionnements, sur les rouages financiers, administratifs et politiques en épinglant avec humour les dérives d’un système mondialisé où les humains comme les dommages collatéraux ne compteraient plus. Une pièce salutaire et férocement drôle, un théâtre citoyen qui nous rappelle que l ‘esclavage économique n’est pas une fatalité….

LE MARIAGE FORCÉ

Sganarelle, riche quinquagénaire, projette d’épouser la jeune Dorimène. S’inquiétant de la possible infidélité de celle-ci, il consulte un ami, des philosophes et des bohémiennes mais leurs réponses ne font qu’accroître ses doutes sur ce mariage.

Les décors en trompe-l’œil, les costumes, l’éclairage aux bougies, donnent à cette comédie ballet toute sa dimension et une magie toute nouvelle et, pourtant, originelle. La spécificité de la forme baroque, son extrême précision, mais aussi son côté percutant et dynamique, rendent la pièce immédiatement accessible au public d’aujourd’hui ; théâtre, farce, danse, musique et chant se mêlent en un jubilatoire divertissement.

« Cette plongée dans l’esprit du Grand Siècle se révèle un véritable délice. Le pouvoir des faux experts sur les vrais naïfs est d’actualité dans nos démocraties. »
D. Delacroix, L’Impartial

FLORILÈGE MOLIÈRE

La Fabrique à théâtre propose ici un réjouissant parcours parmi les scènes fameuses des comédies de Jean-Baptiste. Sur une scène éclairée aux bougies, diction et gestuelle baroques dévoilent toutes les facettes de dialogues savoureux pour une totale redécouverte grâce à une langue truculente, qui captive l’attention et livre une énergie communicative ! Monsieur Jourdain, Agnès, Scapin, Dom Juan, Tartuffe ou Harpagon sont accompagnés des musiques de Lully, Beauchamp et Charpentier.

« On ne saurait trop se réjouir du retour dans nos murs de La Fabrique à théâtre dont les spectacles originaux, brillants, merveilleux, donnent un instant l’illusion d’être contemporains de Molière, de Lully à la cour de Louis XIV. » Annie Hennequin – La Dépêche du midi

« Molière version baroque, un bonheur total ! On découvre, on goûte, on touche ce qu’on n’avait fait qu’apercevoir. Un pur et voluptueux plaisir. » Jean-Luc Bertet – Le Journal du dimanche

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 THÉÂTRE : Jean-Baptiste Poquelin, dit MOLIÈRE, 1622-1673:

Le Bourgeois Gentilhomme (1670) : II, 4, Maître de Philosophie / Monsieur Jourdain
Tartuffe ou l’Imposteur (1664) : III, 3, Elmire / Tartuffe
L’École des Femmes (1662) : II, 5, Arnolphe / Agnès
Les Fourberies de Scapin (1671) : II, 7, Scapin / Géronte
Le Médecin malgré lui (1666) : I, 1, Sganarelle / Martine
L’Avare (1668) : IV, 7, Harpagon

MUSIQUE :
Pierre Beauchamp (1631-1705)
Antoine Boesset (1787-1643)
Marc-Antoine Charpentier (1635-1704)
Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Marc-Antoine Charpentier : Ouverture, extrait des Siciliens
Jean-Baptiste Lully : Entrée des Zéphirs, extrait de Psyché
Marc-Antoine Charpentier : Celle qui fait tout mon tourment
Jean-Baptiste Lully : Symphonie de la plainte de Psyché
Jean-Baptiste Lully : Air extrait du Bourgeois gentilhomme
Antoine Boesset : A la fin cette bergère
Anonyme : J’ai passé deux jours sans vous voir
Anonyme : Je suis charmé d’une brune
Pierre Beauchamps : Les Bergers, extrait des Fâcheux
Jean-Baptiste Lully : Chacone des Scaramouches, Trivolins et Arlequins

LA MORT EST MON MÉTIER

Franck Mercadal a respecté la trame narrative de l’auteur ainsi que la sobriété de son style afin de faire sentir au spectateur la psychologie de Rudolf Höß en lui montrant le double visage de celui qui ordonne le jour le massacre de milliers d’innocents et qui demande le soir à son fils ce qu’il a appris de nouveau à l’école.

PELLÉAS ET MÉLISANDE

La beauté de la langue de Maurice Maeterlinck émane de sa simplicité. Les mots comme de fines parois poreuses suggèrent l’ailleurs, laissent entrevoir les mondes.

Pelléas et Mélisande, une œuvre “claire obscure” mêlée des ombres de Shakespeare. Mélisande est un peu Ophélie, Pelléas : Hamlet, Golaud : Othello, Arkël : Lear et Prospéro.

Tout commence dans une forêt où le prince Golaud se perd ; il rencontre Mélisande en pleurs au bord d’une fontaine. Golaud la recueille et l’épouse sans rien connaître de son passé. Six mois plus tard, il retourne au royaume d’Allemonde où règne Arkël, son grand-père et où vit Geneviève, sa mère. Mélisande rencontre Pelléas, le jeune demi-frère de Golaud. Ils tombent amoureux silencieusement l’un de l’autre…

Chef-d’œuvre incomparable, Pelléas et Mélisande, laissée au seul pouvoir des mots, libère une incroyable charge de rêve.

Dans un espace liquide et flottant, empreint de blanc, un théâtre polysensoriel servi par 9 protagonistes, comédiens, marionnettistes ou encore musiciens qui tissent secrètement la beauté et les mystères de cette fable intemporelle.

Pelléas et Mélisande – teaser from Kuadri Production on Vimeo.

UN POÈTE À NEW YORK

« Un poète à New York » est le texte d’une lecture de poèmes donnée par Lorca sur son séjour à New York en 1929.
Ce texte nous apporte les clés d’un épisode essentiel de la vie de Lorca, qui marque un tournant définitif dans sa production poétique et théâtrale.
Il traverse alors une profonde crise personnelle et artistique et rapproche son écriture des mouvements d’avant-garde, qui fleurissent à Paris, et dont Dalí et Buñuel lui parlent sans cesse.
Les poèmes de ce recueil donnent corps au déchirement qui habite Lorca, blessé dans son amour d’homme, mais aussi fortement impressionné par ce nouveau monde qu’il découvre : monde de «géométrie et d’angoisse », monde « frénétique et sans racines » où cohabitent les riches blancs de Manhattan, « des suicidés aux mains pleines de bagues », avec les noirs de Harlem « qui représentent, n’en déplaise à certains, l’élément le plus spirituel et le plus délicat de ce monde ».
C’est donc un portrait très personnel de la réalité historique et sociale du New York de 1929 où d’un coté, Harlem est le théâtre de la renaissance de la culture afro-américaine, et où de l’autre coté la folie de Wall Street mène à la catastrophe.
De ce texte jaillit le cri de Lorca, celui qui ramène à l’humain, celui qui appelle à l’éveil et à l’action.
A partir de 14 ans

 

UBU ROI

NOTRE UBU

En chacun d’entre nous sommeille un Ubu, notre Ubu. Il est là, tapi au plus profond de nous-mêmes. Nous, comédiens, apprenons par cœur les mots que le Poète nous a légués ; nous les répétons sur le plateau et, chaque fois que nous les prononçons, avec la plus grande intensité possible, un sens nouveau jaillit et vient alors annuler tout ce que nous croyions savoir du texte.

Le texte opère comme un révélateur des milliers de personnages que nous pourrions être dans la vie quotidienne.
Il nous permet de devenir celui ou celle que, peut-être, nous ne serons jamais, mais qui pourtant demeure au plus profond de nous. Il nous arrive de prétendre, après quelques mois d’étude, avoir compris le message de l’auteur. Des chercheurs l’étudient pendant de longues années et écrivent même des thèses sur lui. Mais le comédien a la certitude qu’à chaque fois qu’il est sur scène, toutes ses convictions se dérobent en même temps qu’il exhale le mot.

Nous pensons parfois que nos Maîtres, qui ont déjà monté la pièce, ont fait la bonne interprétation du fameux : « De par ma chandelle verte ! » Alors, humblement, nous tâchons de suivre leurs pas. Mais hélas, la phrase nous reste aussi inconnue qu’un soupir qui viendrait subitement casser le rythme de la respiration.
Alors le comédien continue à se préparer, en silence, et avant de monter sur le plateau, il dit aux Dieux du théâtre : «Que votre volonté soit faite», en sachant que ces Dieux séjournent dans l’Olympe de notre Enfance, où se trouve la réelle interprétation du texte, qui ne sera «authentique» que durant le temps où le comédien prononcera le mot.
Le comédien-enfant, aidé du texte du Poète, deviendra alors le Roi de l’immense et merveilleux royaume de son propre imaginaire.

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