Archives pour la catégorie se joue en Septembre 2016

LA KABBALE SELON ABOULAFIA

Dans cette pièce se joue le combat intime entre l’ambition sociale et l’aspiration à suivre un « chemin de perfection » ou plutôt de perfectionnement.
Aboulafia, kabbaliste espagnol de la fin du XIIIe siècle, incarne ce cheminement. Son voyage à Rome en 1290 est historique. Digana est inspirée par la papesse Jeanne qui a vécu un siècle plus tard. Un troisième personnage, le frère convers, a la foi du charbonnier.
Si la Kabbale est un produit original de la culture juive, la pièce tend à l’universel. Car régner sur soi-même ou régner sur les autres, tel est le choix essentiel qui se pose à Digana.

DUC DE GOTHLAND

Dans le vacarme du vent et les cris des naufragés, une mer déchaînée lance sur les rivages d’Europe des peuples venus venger mépris, oppression et pillages longtemps subis.
Frère voyant de Rimbaud et de Freud, Grabbe, avec cette oeuvre, nous permet de réfléchir, en dehors de toute « morale », sur ce qui fonde ce qu’on appelle la civilisation, si peu naturelle et si fragile, si contestable et si précieuse.

ROSA LIBERTÉ

En cette période troublée qu’est la nôtre, Filip Forgeau entreprend de faire résonner la voix de Rosa Luxemburg sur un plateau de théâtre à travers un poème dramatique librement inspiré de sa vie et de son combat.

Le destin tragique d’une femme exceptionnelle dans une période troublée par la montée du fascisme et des nationalismes exacerbés.

« Ce que j’ai sur le cœur, je l’ai sur les lèvres », disait Rosa.

À toutes les « Rosa », femmes ou hommes d’hier et d’aujourd’hui.

UBU ROI

NOTRE UBU

En chacun d’entre nous sommeille un Ubu, notre Ubu. Il est là, tapi au plus profond de nous-mêmes. Nous, comédiens, apprenons par cœur les mots que le Poète nous a légués ; nous les répétons sur le plateau et, chaque fois que nous les prononçons, avec la plus grande intensité possible, un sens nouveau jaillit et vient alors annuler tout ce que nous croyions savoir du texte.

Le texte opère comme un révélateur des milliers de personnages que nous pourrions être dans la vie quotidienne.
Il nous permet de devenir celui ou celle que, peut-être, nous ne serons jamais, mais qui pourtant demeure au plus profond de nous. Il nous arrive de prétendre, après quelques mois d’étude, avoir compris le message de l’auteur. Des chercheurs l’étudient pendant de longues années et écrivent même des thèses sur lui. Mais le comédien a la certitude qu’à chaque fois qu’il est sur scène, toutes ses convictions se dérobent en même temps qu’il exhale le mot.

Nous pensons parfois que nos Maîtres, qui ont déjà monté la pièce, ont fait la bonne interprétation du fameux : « De par ma chandelle verte ! » Alors, humblement, nous tâchons de suivre leurs pas. Mais hélas, la phrase nous reste aussi inconnue qu’un soupir qui viendrait subitement casser le rythme de la respiration.
Alors le comédien continue à se préparer, en silence, et avant de monter sur le plateau, il dit aux Dieux du théâtre : «Que votre volonté soit faite», en sachant que ces Dieux séjournent dans l’Olympe de notre Enfance, où se trouve la réelle interprétation du texte, qui ne sera «authentique» que durant le temps où le comédien prononcera le mot.
Le comédien-enfant, aidé du texte du Poète, deviendra alors le Roi de l’immense et merveilleux royaume de son propre imaginaire.

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