Archives pour la catégorie se joue en Avril 2019

MALCOLM X

Un chœur théâtral

Une mise en scène épurée pour une immersion intemporelle

Le jeu des comédiens se fera sous la forme d’un chœur théâtral, d’une voix commune…

Il n’y a pas de personnage proprement dit mais il y a l’esprit…

Les comédiens ne sont pas cantonnés qu’à la scène mais ils évoluent dans le public et parfois même face à face avec le spectateur, le tribun avec la foule, le peuple…

Malcolm X n’était pas un orateur mais bien un tribun à la façon d’un héros portant les mots de tout d’un peuple, de toute une humanité.

Ses mots sont aussi vrais aujourd’hui qu’il y a 50 ans ; une intemporalité du discours qui choque les spectateurs.

Les projections d’archives vidéos qui se mêlent aux discours, sont aussi le témoignage d’une réalité que le théâtre ne pourra jamais attraper.

Malcolm X est résolument une pièce tragique qui se termine par son assassinat. Même dans sa mort, ce héros porte l’image de tous ceux qui ont été assassinés à son époque : Patrice Lumumba, Martin Luther King, Che Guevara, Mehdi Ben Barka et tant d’autres.

LES CATHÉDRALES

Programme Avec des extraits des magnifiques Sonates et Partitas pour violon seul de Jean-Sébastien Bach. Avec des textes splendides et émouvants d’Auguste Rodin sur l’art, sa place dans l’univers humain, son rôle dans notre vie et sa nécessité pour le bonheur de notre existence.

La grandeur de la musique de Bach et l’ampleur de l’idéal artistique de Rodin se rencontrent. La pensée de ces deux génies jaillit de la même source et je suis persuadé qu’aujourd’hui, plus qu’hier peut-être, il est indispensable d’écouter leur voix nous exprimer ce que nous avons tendance à méconnaître, et parfois même à ignorer. Une grande leçon de beauté et de bonheur.

« Aimons! Admirons!
Faisons qu’autour de nous, on aime et on admire. »
Auguste RODIN

« Faire la musique… Combien j’aimerais que tous ressentent les belles émotions qu’elle porte en elle. L’importance des sentiments dans la vie de chacun est si grande, si vitale. Justement exprimées, il me semble que tout être humain, digne de ce nom, est à même de les éprouver. Qui mieux que la musique peut faire vibrer les coeurs? S’ils en ont envie, nul besoin de s’y connaître, il suffit de se laisser porter. Artiste, ta raison d’être ne se justifie que par ta capacité à faire aimer.  » Patrice FONTANAROSA

(…) c’est à travers l’écriture de ce « sculpteur-peintre  » que le musicien peut nous raconter son amour de l’art, du travail et de la vérité. Il peut nous dire : « Cherchez la beauté ! Soyez vrais ! L’art est une magnifique leçon de sincérité !  » (…) Muriel MAYETTE, directrice de la Comédie Française (2006 à 2014)

ROBERTO ZUCCO

Une nuit en 1986, Roberto Zucco s’évade de la prison dans laquelle il a été incarcéré pour le meurtre de son père. Il va alors mener une cavale délirante à travers toute la France où il rencontrera diverses personnalités, toutes illustratrices de la quête d’identité de l’Homme.
Alors qu’il est sans cesse traqué par les inspecteurs français et italiens, son visage d’ange ne fera qu’intriguer. Il fascine. C’est un véritable mythe moderne. Chaque individu qu’il rencontre ne fait qu’illustrer une prison intime, que nous avons tous.

Qui sommes-nous ? Quelle place trouver dans notre société ? Quelle est notre part de liberté ? Les mots de Koltès ainsi que notre primordiale inspiration du fait divers originel tentent d’y répondre. Cette histoire est une grande épopée que le personnage de Zucco, ainsi que ses rencontres, traversent avec violence, poésie, peur, humour et désir.


La presse en parle

« S’appuyant sur des documents d’époque, réalisant de fait un biopic sur le vrai Succo-Zucco, cette jeune prodige qu’est Rose Noël (elle a 21 ans !!!!) nous montre un fou au visage d’ange, terrifiant et solaire, schizophrène et hanté par l’idée de mort, éternel enfant refusant de grandir, et tel le héros Peer Gynt rêve de s’envoler. Vision renforcée par le physique même d’Axel Granberger -un air du héros de Théorème et de Mort à Venise- qui fait partie de ces rares comédiens à frapper les esprits dès leur entrée sur scène. Travail imposant sur le corps la mise en scène ici proposée décrit un lion en cage qui sort de sa jungle et qui se surprend à vouloir se transformer en oiseau. On n’oubliera pas de sitôt le jeu exceptionnel d’Axel Granberger mais également sa façon d’être physiquement présent à chaque scène. » Destimed par Jean Rémi BARLAND

« Rose NOEL signe une mise en sien nerveuse, violente et poétique, pourrait on dire « pasolinienne »?Son Roberto Zucco est mi ange mi démon, ce qu’il aime, il le détruit, son étreinte est funeste. » La Provence, Alain Pécoult

COUP DE COEUR DU CLUB DE LA PRESSE AVIGNON 2018

LA PETITE FILLE DE MONSIEUR LINH

M. Linh a fui son pays ravagé par la guerre. Le voilà, au terme d’une traversée éprouvante, qui débarque dans un port occidental, une modeste «valise de cuir bouilli» posée à ses pieds, et sa petite fille blottie dans ses bras : Sang diû. Un prénom qui signifie «matin doux». Mais c’est un froid glacial qui accueille l’exilé et la petite. Il faudra l’homme au banc et sa voix grave pour que la vie de M. Linh reprenne du sens. Entre les deux hommes, une étrange amitié se noue. L’un parle, l’autre écoute. Ils se comprennent, non avec les mots mais avec le cœur. Et un rien déchire la grisaille … jusqu’à ce que …

Une histoire d’exil, d’amitié et de folie, adaptée du roman de Philippe Claudel, l’auteur des « Âmes Grises », le réalisateur de « Il y a longtemps que je t’aime ».

Un spectacle, empli d’humanité, joué près de 250 fois.

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Extraits de presse

Télérama TT « nous enchante par son humanité » (Sylviane Bernard-Gresh)

Le Figaroscope « on sort comblé et heureux » (Jean-Luc Jeener)

Webthéâtre « un murmure puissant » (Gilles Costaz)

Froggy’s Delight  « une adaptation sublime »    (Nicolas Arnstam)

Le Pariscope   « fluide et rythmé »    (Marie-Céline Nivière)

Reg’Arts « fort, puissant, bouleversant » (Nicole Bourbon)

 

 

LES ÉCRITS CONTRE LA COMMUNE

Pourquoi monter un spectacle sur la Commune de Paris ?
Au-delà de l’intérêt historique et politique, en quoi l’étude de cette période de l’Histoire française, trop peu connue en France même, peut-elle toucher le théâtre ?
Les textes de notre spectacle, extraits de la thèse de Paul Lidsky Les Ecrivains contre la Commune, présentent l’intérêt de situer l’artiste, et dans ce cas précis l’écrivain du XIXe siècle, au centre d’un débat toujours contemporain, où il doit se définir par rapport à l’Histoire.
Ce n’est pas sans surprise que nous avons découvert à travers les divers témoignages, les réactions à chaud des écrivains ― dont la qualité n’est plus à vanter ― solidaires de la bourgeoisie apeurée et répressive face à cette « révolution crapuleuse ».
Le paradoxe devient d’autant plus saisissant que ces écrivains, choqués des agissements de la « canaille », sont souvent ceux-là mêmes qui ont introduit le peuple dans la littérature.
Notre intention n’est pas de faire le procès des écrivains mais de faire surgir dans notre mémoire collective l’intensité des conflits d’une société, où le créateur se fait, dans la plupart des cas, le défenseur de l’ordre établi.
La difficulté de notre entreprise a résidé dans la maîtrise du matériau, essentiellement constitué de correspondances, articles de presse, commentaires, sans aucun lien dramaturgique.
Peu à peu sont nés ces personnages, sortes de résidus d’une aristocratie déchue, vaguement nostalgiques des campagnes militaires napoléoniennes, à coup sûr épris de l’ordre social à même de garantir leurs privilèges.
Ils portent un texte dont la violence est à la mesure de la peur éprouvée face à cette véritable révolution qui a menacé les valeurs bourgeoises dans leurs fondements.
De quoi nous interroger sur ce qui fonde notre culture et sur la place de l’artiste dans notre société.

CAFÉ POLISSON

Café Polisson réunit des chansons du Second Empire et de la Belle époque. Qu’elles soient cruelles ou drôles, le cabaret Parisien leur offre un écrin pour raconter les vicissitudes de l’existence. Dans la capitale du plaisir on se presse au caf conc’ se divertir en écoutant des chansons. La prostitution est au cœur de l’activité théâtrale. Mais le style « beuglant » assimile le métier de chanteuse à celui de prostituée ou de cocotte.

Yvette Guilbert est la première artiste à rompre avec la vulgarité. Elle chante l’omniprésence de la sexualité dans la vie et la misère cachée, la vie des petites gens, les quartiers populaires.

« Elle révèle aux âmes toutes leurs peines, toutes leurs joies, toutes leurs vertus, leurs grimaces et aussi leurs vices ».

La femme chantante devient alors l’artisan de son émancipation. Nathalie Joly chante l’éternel féminin et rend hommage à ces courtisanes, demi-mondaines, pierreuses, buveuses d’absinthe, gueuses, gommeuses et fleurs de trottoir …

ELISABETH BAM

« Avec Elisabeth Bam nous continuons à explorer les liens qui unissent poésie et théâtre (mais en tournant le dos au « poétique » et au « théâtral »).

Poésie et théâtre ont un fond commun, une même origine peut-être : un appel à susciter une présence qui fait venir à nous le monde, nous le fait apparaître comme à la lumière d’une petite lampe, ou déployé à partir d’une vibration première, comme ce son de cloche que l’on entend précisément dans le nom : Bam.

Pour aborder Elisabeth Bam, les acteurs doivent se délester de toute volonté interprétative pour se laisser conduire et envahir par les forces qui, communiquées par la pièce, gravitent sur le plateau : rythmes, pulsations, variations d’intensité, brusques ruptures de ton…

Ils se font explorateurs de la « SCÈNE », cette planète étrange qui, accordée à l’étrangeté du texte, manifeste au spectateur sa propre étrangeté.

Il y a une manière de laisser la pièce s’inventer sous nos yeux, livrer ses secrets et ses surprises, délivrance qu’il s’agit d’accompagner avec beaucoup de tact.

La langue, d’autant qu’elle est poétique ou décalée, doit être restituée à ses dynamiques naturelles, rendue pleinement organique, rythmique, à l’opposé d’un phrasé « naturaliste » souvent inconscient qui contraint la parole et bride le déploiement du sens, des sens.

Un même courant circule entre les acteurs. Quoique fortement individualisés, ils constituent un chœur éclaté, en mille morceaux. Une mouvante et instable constellation.

La scénographie doit favoriser ces éclosions. D’une extrême légèreté elle met en valeur les quelques objets prégnants : une porte, une cloche, un bolet…

Par ses interventions et ses inventions souvent incongrues, l’acteur-musicien, à l’aide de quelques instruments hétéroclites, contribue à ce qui doit apparaître non comme une mécanique de l’absurde, mais comme des opérations surprenant la naissance du sens, un peu à la manière du Cosmos de Gombrowicz. »

L’ANNÉE TERRIBLE – 1870-1871 – Extraits

L’Année terrible est un recueil de poèmes publié en 1872, dans lequel Victor Hugo évoque les événements qui ont marqué la France, et particulièrement Paris, lors des années 1870-1871. Il représente donc la guerre de 1870 avec la Prusse, la défaite de la France et le siège de Paris, la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République, ainsi que l’insurrection populaire de la Commune qui sera réprimée par l’armée gouvernementale dans le sang. Exilé depuis vingt ans, il rentre à Paris dès le 5 septembre 1870, pendant la guerre, toujours engagé dans le combat contre l’injustice et prêt à en découdre avec toutes les tyrannies.

En savoir plus – « La Gazette »

À propos de Ma patrie et ma gloire et mon unique amour. Victor Hugo
Lorsque nous, qui sommes venus d’ailleurs, parlons des bienfaits de notre pays, la France, il arrive que notre interlocuteur ébauche un sourire de gêne et de désapprobation. Si c’est une manifestation de pudeur, ce sourire ne fait qu’ajouter à notre joie. Mais parfois, le sourire qui suit notre compliment envers notre nouveau pays est synonyme d’agacement et donne la sensation que notre interlocuteur, souvent d’une sensibilité « de gauche », ne voudrait entendre aucune opinion positive sur la France, car cela impliquerait, croit-il, de se ranger du côté de la « droite » qui, de son côté, ne peut accepter aucune critique sur la sacro-sainte France.
Nous qui nous sommes heureux de travailler et de vivre dans notre nouveau pays, nous plaidons en faveur de notre amour pour la France, qui, comme tout amour véritable, admet aussi bien les compliments que la critique, voire la désapprobation. Ces contrastes sont le reflet des climats divers dont est constituée la « douce France » .

A. D.-F.