Archives pour la catégorie se joue en Novembre 2018

NUMEROS D’ECROU – Novembre 2018

« Le temps viendra, dans un avenir lointain, où les prisons et les asiles n’auront plus de raison d’être »
A.Tchekhov, Salle n°6
L’histoire vraie d’un atelier-théâtre mixte en prison, des femmes et des hommes. L’avancée, les progrès, les pages qu’ils tournent, des départs, des arrivées, la vie quotidienne carcérale. Les conflits, les peurs, l’injustice, l’incroyable liberté, la légèreté, l’humour irrésistible. L’absurdité comique et désespérante de l’enfermement.
Depuis une dizaine d’années Valérie Durin tente de conjuguer théâtre et prison. Au début, seuls les hommes du centre de détention participent à l’atelier. Au bout de la sixième année, les femmes les rejoignent. L’aventure prend une autre dimension, la mixité fait éclater les cadres mis en place. Il ne s’agit plus seulement de briser les spirales d’échec, de réveiller les esprits, de dépasser les mésestimes ou le désespoir, mais de vivre et d’aimer. Ensemble ils osent éclater de rire, parler d’amour, de l’abandon, des regrets. Avec pudeur et sincérité.
En pratiquant le théâtre, ces femmes et ces hommes s’exposent au regard de l’autre, de tous les autres. De séance en séance, entre les murs de la prison, ils réinventent la vie, la faisant jaillir à nouveau, plus forte, plus dangereuse peut-être…
Ce projet s’est imposé comme une nécessité pour Valérie Durin. « En détention, je découvre l’inverse de ce que j’imaginais :  un milieu toujours en mouvement et en instabilité, là où j’attendais l’immobilité et l’attente. Des personnes calmes, souriantes, patientes, ennuyeuses ou ennuyées, là où je prévoyais l’agressivité. Des gens en soif de savoir, de comprendre, de connaître, avec l’urgence de partager, de débattre là où je pensais ne trouver que résignation, obscurité et repli sur soi. »
Ecrire pour le théâtre, Valérie Durin le fait depuis 20 ans souvent pour deux, trois ou quatre comédiens au maximum. Contraintes économiques obligent. Pour transmettre cette formidable énergie, cette urgence de vie, elle s’entoure de quinze comédiens amateurs, pour lesquels elle imagine un rôle sur mesure, au plus près de la réalité qu’elle a connue. Le texte est écrit pour être dit par ces personnes en particulier. Les comédiens libres vont incarner les comédiens emprisonnés.
Chaque personnage est une construction. S’engager dans cette aventure théâtrale inédite, c’est aussi pour ces quinze comédiens amateurs, accepter d’affronter de nouveaux défis, travailler avec un auteur vivant sur un texte en mouvement, adopter son personnage, s’adapter à une autre façon de partager le théâtre.

LA LETTRE À HELGA

Mieux qu’un vol sec, une immersion en terre d’Islande

Au crépuscule de sa vie, le vieux Bjarni Gíslason répond enfin à la lettre d’Helga, adressée il y a si longtemps et l’invitant à la rejoindre à Reykjavík. Partager enfin cet amour fou né dans la bergerie, un jour de palpation des moutons pour savoir lesquels passeraient l’hiver, loin des ragots sur cet amour extra-conjugal. Mais le vieux refrain où il est dit « L’amour le plus ardent est l’amour impossible » aurait-il raison ?

« Quitter la campagne où mes ancêtres avaient vécu depuis un millénaire, pour travailler dans une ville où l’on ne voit jamais l’aboutissement du travail de ses mains ? Où même les canards des étangs sont tristes ? »

Dans cette réponse tardive, Bjarni feule son amour pour sa belle et sa lande et cette question : comment rejoindre l’une sans trahir l’autre ?

Bergsveinn Birgisson nous plonge au cœur de la paysannerie islandaise tout au long du XXe siècle. Une saga contemporaine faite d’hommes et de bêtes, d’amendement de cette terre âpre, d’économie où rien ne se perd, d’esprit coopératif, de culture forgée au fil des siècles et des travaux dont l’abandon signerait sa perte irrémédiable.

Le formidable cri d’amour d’un vieil éleveur de moutons.

LE JOUEUR D’ÉCHECS

Zweig élabore un récit en abîme où les interférences entre jeu d’échecs, jeu d’écriture et jeu de manipulation du lecteur donnent à l’œuvre puissance et suspense. Mais ce suspense revêt un caractère exceptionnellement grave quand on resitue Le Joueur d’Échecs dans l’Histoire.

LE CABARET DES TROIS SŒURS

À l’instar des trois sœurs de Tchekov, qui vivaient isolées dans une province Russe, ces trois sœurs vivent à Moscou et rêvent de partir… de partir où ? Ailleurs !
À travers des monologues étonnants, elles nous parlent de leurs rêves, leurs espoirs, leurs échecs, dans la Russie d’ aujourd’hui.

« Leurs chansons russes, françaises, anglaises, allemandes, nous font voyager dans le temps, et dans l’espace. De la Russie traditionnelle aux cabarets des années 20, soviétique, berlinois, ou parisien, du chant lyrique au rock’n roll baroque, jusqu’au Moscou actuel, où elles sèment les graines d’une joyeuse révolte. »

La presse en parle
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REQUIEM DES INNOCENTS

Requiem des Innocents est un texte qui réunit neuf créatures clowns échouées dans un lieu où ils cherchent à comprendre le pourquoi et le comment de leur mort. Ils étaient innocents, ils ne savaient pas qu’ils pouvaient porter une marque ancestrale qui ferait d’eux des victimes de la violence.

L’ANNÉE TERRIBLE – 1870-1871 – Extraits

L’Année terrible est un recueil de poèmes publié en 1872, dans lequel Victor Hugo évoque les événements qui ont marqué la France, et particulièrement Paris, lors des années 1870-1871. Il représente donc la guerre de 1870 avec la Prusse, la défaite de la France et le siège de Paris, la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République, ainsi que l’insurrection populaire de la Commune qui sera réprimée par l’armée gouvernementale dans le sang. Exilé depuis vingt ans, il rentre à Paris dès le 5 septembre 1870, pendant la guerre, toujours engagé dans le combat contre l’injustice et prêt à en découdre avec toutes les tyrannies.

En savoir plus – « La Gazette »

À propos de Ma patrie et ma gloire et mon unique amour. Victor Hugo
Lorsque nous, qui sommes venus d’ailleurs, parlons des bienfaits de notre pays, la France, il arrive que notre interlocuteur ébauche un sourire de gêne et de désapprobation. Si c’est une manifestation de pudeur, ce sourire ne fait qu’ajouter à notre joie. Mais parfois, le sourire qui suit notre compliment envers notre nouveau pays est synonyme d’agacement et donne la sensation que notre interlocuteur, souvent d’une sensibilité « de gauche », ne voudrait entendre aucune opinion positive sur la France, car cela impliquerait, croit-il, de se ranger du côté de la « droite » qui, de son côté, ne peut accepter aucune critique sur la sacro-sainte France.
Nous qui nous sommes heureux de travailler et de vivre dans notre nouveau pays, nous plaidons en faveur de notre amour pour la France, qui, comme tout amour véritable, admet aussi bien les compliments que la critique, voire la désapprobation. Ces contrastes sont le reflet des climats divers dont est constituée la « douce France » .

A. D.-F.