Archives pour la catégorie se joue en Janvier 2019

BÉRÉNICE / FRAGMENTS

Antiochus aime Bérénice, reine de Palestine, qui aime Titus, empereur de Rome, qui aime « la reine des Juifs », mais qui va la répudier pour raison d’État. Sur les rivages de l’amour absolu, dans un Orient de rêve, la tragédie est sur le point d’être représentée, trois actrices disent les vers de Racine…

LA MÉNAGERIE DE VERRE

Tom, jeune homme sensible et insatisfait, a suivi son rêve : il est parti.
Il a quitté sa ville et un environnement familial et professionnel étouffant… Il a fui. Mais Tom ferme les yeux. Tom se souvient de ce qu’il a laissé derrière lui.
Ce voyage intérieur le ramène inexorablement dans l’appartement de sa jeunesse. Là, Tom y retrouve, Amanda, sa mère, qui, face à l’âpreté du quotidien, ressasse hystériquement ses rêves déchus et projette sur ses enfants ses désirs de réussites sociales.
Et puis, il y a Laura, sa soeur si fragile, si inadaptée au réel qu’elle s’enferme dans un univers imaginaire, sa collection d’animaux en verre.
Mais surtout, Tom se doit de revivre cette soirée de printemps où il a invité son ami Jim à dîner, ranimant la folie de sa mère et les espoirs de sa soeur Laura, confrontée à son amour secret. La vie a alors failli basculer, le temps d’une parenthèse enchantée…

TEASER | La Ménagerie de Verre – Cie Théâtre de l’Imprévu from Théâtre de l’Imprévu on Vimeo.

ANTIGONE 82

Il y a l’histoire :
Beyrouth 1982. Aller mettre en scène l’Antigone d’Anouilh en pleine guerre du Liban en distribuant les rôles à des acteurs issus de chaque camp ennemi (chrétien, chiite, palestinien sunnite, druze) pour une représentation unique dans un cinéma délabré sur la ligne de front, et offrir ainsi deux heures à la paix entre cour et jardin, c’était inconcevable, irréalisable, une folie !

« Alors, faisons-le ! » c’est la réponse en forme de défi que Samuel Akounis, jeune metteur en scène grec échappé en 1974 de la dictature des Colonels et réfugié à Paris, va mettre passionnément en œuvre et que la maladie interrompt brusquement.

C’est à son ami et metteur en scène Georges, qu’il confie alors cette mission à la fois dérisoire face au chaos de la guerre et riche de l’humanité terrible et bouleversante qu’elle va mettre en jeu et qui fait terriblement écho à notre époque.

…et il y a le style :
Les rythmes, l’alternance entre le récit à une ou plusieurs voix et les scènes dialoguées, le titre même du roman ce « quatrième mur » invisible au théâtre entre la scène et le public, tout est une invitation à le faire tomber et créer ainsi une proximité plus grande avec le plateau, un présent de la représentation plus saisissant. D’où un dispositif public en tri-frontal qui permet aux acteurs d’intervenir aussi bien depuis le public que sur scène et de donner ainsi voix, corps, musique et sons à la puissance poétique et philosophique du texte.

L’AFFAIRE JEAN ZAY

Jean Zay, Ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts de juin 1936 à Septembre 1939, s’engage dès le début du conflit mondial. Arrêté le 16 août 1940, il est condamné, après un simulacre de procès, à la déportation et à la dégradation militaire pour « désertion en présence de l’ennemi ». Jean Zay, symbole du front populaire, sera victime d’un procès politique qui le condamne à une peine qui n’avait plus été prononcée depuis Dreyfus. Dans ce règlement de compte politique, Vichy se venge sur ceux qu’il tient pour responsables de la défaite.

Durant sa détention, Jean Zay entretient une correspondance quasi quotidienne avec sa femme Madeleine. Il écrit « Souvenirs et solitude », une méditation sur sa condition de prisonnier et « L’Affaire Jean Zay » où il démonte point par point les arguments de ses accusateurs.

L’ensemble de ses écrits représente d’abord un témoignage bouleversant. Il se dessine, page après page, toute la détresse et la force d’un homme pris dans les rouages d’une dictature à laquelle Jean Zay oppose une force d’âme sans pareil. « L’Affaire Jean Zay » témoigne de l’intégrité d’un homme, dont la foi dans le droit, la justice et la liberté intellectuelle constituent un acte de résistance à la dictature vichyste.

Nous voulons faire entendre ce récit parce que nous croyons en sa force de témoignage et à la dimension émotionnelle que peut prendre cette écriture dans l’espace théâtral. Cette pensée d’un homme dans sa solitude, redevenue parole vivante, pourrait bien nous aider à structurer notre pensée contemporaine.

L’ANNÉE TERRIBLE – 1870-1871 – Extraits

L’Année terrible est un recueil de poèmes publié en 1872, dans lequel Victor Hugo évoque les événements qui ont marqué la France, et particulièrement Paris, lors des années 1870-1871. Il représente donc la guerre de 1870 avec la Prusse, la défaite de la France et le siège de Paris, la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République, ainsi que l’insurrection populaire de la Commune qui sera réprimée par l’armée gouvernementale dans le sang. Exilé depuis vingt ans, il rentre à Paris dès le 5 septembre 1870, pendant la guerre, toujours engagé dans le combat contre l’injustice et prêt à en découdre avec toutes les tyrannies.

En savoir plus – « La Gazette »

À propos de Ma patrie et ma gloire et mon unique amour. Victor Hugo
Lorsque nous, qui sommes venus d’ailleurs, parlons des bienfaits de notre pays, la France, il arrive que notre interlocuteur ébauche un sourire de gêne et de désapprobation. Si c’est une manifestation de pudeur, ce sourire ne fait qu’ajouter à notre joie. Mais parfois, le sourire qui suit notre compliment envers notre nouveau pays est synonyme d’agacement et donne la sensation que notre interlocuteur, souvent d’une sensibilité « de gauche », ne voudrait entendre aucune opinion positive sur la France, car cela impliquerait, croit-il, de se ranger du côté de la « droite » qui, de son côté, ne peut accepter aucune critique sur la sacro-sainte France.
Nous qui nous sommes heureux de travailler et de vivre dans notre nouveau pays, nous plaidons en faveur de notre amour pour la France, qui, comme tout amour véritable, admet aussi bien les compliments que la critique, voire la désapprobation. Ces contrastes sont le reflet des climats divers dont est constituée la « douce France » .

A. D.-F.