Archives pour la catégorie se joue en Mars 2019

MALCOLM X

Un chœur théâtral

Une mise en scène épurée pour une immersion intemporelle

Le jeu des comédiens se fera sous la forme d’un chœur théâtral, d’une voix commune…

Il n’y a pas de personnage proprement dit mais il y a l’esprit…

Les comédiens ne sont pas cantonnés qu’à la scène mais ils évoluent dans le public et parfois même face à face avec le spectateur, le tribun avec la foule, le peuple…

Malcolm X n’était pas un orateur mais bien un tribun à la façon d’un héros portant les mots de tout d’un peuple, de toute une humanité.

Ses mots sont aussi vrais aujourd’hui qu’il y a 50 ans ; une intemporalité du discours qui choque les spectateurs.

Les projections d’archives vidéos qui se mêlent aux discours, sont aussi le témoignage d’une réalité que le théâtre ne pourra jamais attraper.

Malcolm X est résolument une pièce tragique qui se termine par son assassinat. Même dans sa mort, ce héros porte l’image de tous ceux qui ont été assassinés à son époque : Patrice Lumumba, Martin Luther King, Che Guevara, Mehdi Ben Barka et tant d’autres.

ROBERTO ZUCCO

Une nuit en 1986, Roberto Zucco s’évade de la prison dans laquelle il a été incarcéré pour le meurtre de son père. Il va alors mener une cavale délirante à travers toute la France où il rencontrera diverses personnalités, toutes illustratrices de la quête d’identité de l’Homme.
Alors qu’il est sans cesse traqué par les inspecteurs français et italiens, son visage d’ange ne fera qu’intriguer. Il fascine. C’est un véritable mythe moderne. Chaque individu qu’il rencontre ne fait qu’illustrer une prison intime, que nous avons tous.

Qui sommes-nous ? Quelle place trouver dans notre société ? Quelle est notre part de liberté ? Les mots de Koltès ainsi que notre primordiale inspiration du fait divers originel tentent d’y répondre. Cette histoire est une grande épopée que le personnage de Zucco, ainsi que ses rencontres, traversent avec violence, poésie, peur, humour et désir.


La presse en parle

« S’appuyant sur des documents d’époque, réalisant de fait un biopic sur le vrai Succo-Zucco, cette jeune prodige qu’est Rose Noël (elle a 21 ans !!!!) nous montre un fou au visage d’ange, terrifiant et solaire, schizophrène et hanté par l’idée de mort, éternel enfant refusant de grandir, et tel le héros Peer Gynt rêve de s’envoler. Vision renforcée par le physique même d’Axel Granberger -un air du héros de Théorème et de Mort à Venise- qui fait partie de ces rares comédiens à frapper les esprits dès leur entrée sur scène. Travail imposant sur le corps la mise en scène ici proposée décrit un lion en cage qui sort de sa jungle et qui se surprend à vouloir se transformer en oiseau. On n’oubliera pas de sitôt le jeu exceptionnel d’Axel Granberger mais également sa façon d’être physiquement présent à chaque scène. » Destimed par Jean Rémi BARLAND

« Rose NOEL signe une mise en sien nerveuse, violente et poétique, pourrait on dire « pasolinienne »?Son Roberto Zucco est mi ange mi démon, ce qu’il aime, il le détruit, son étreinte est funeste. » La Provence, Alain Pécoult

COUP DE COEUR DU CLUB DE LA PRESSE AVIGNON 2018

L’HOMME QUI NE SAVAIT PAS QU’IL ÉTAIT MORT!

« Monde illusoire cette sacrée bonne vieille Terre ! Il y a une production d’morts Là-bas ; ici ce n’est que provisoire : l’Entre-deux. »

Dans quel temps et quel espace sommes-nous ? J’faisais quoi Avant ? 

Moi j’voulais être un héros mais, dans la vie, j’m’comportais de façon absurde. Le refuge c’est le sexe !

J’étais pas un fainéant, trop d’confusion, j’comprends pas la souffrance, et puis la peur de la Mort, la peur des femmes aussi, les rêves d’amour ? La peur de la Vie !

La peur d’la Vie, c’est plus grave qu’la peur d’la Mort ?

L’amour de la vérité et les sentiments qui taraudent, ça fait bouger la Vie !

Tu perdais le sens.

Que prendre avec soi de l’autre côté ? 

Et la Mort a l’air d’nous tendre les bras ! 

On pourrait reconstituer les morceaux, y retourner ? Le seul risque est de se noyer sur le chemin du retour, ah ça ! Il y a des retours possibles mais peu d’élus !

On y va ?

La mort nous rend-elle plus humains ?!

Parler de la mort pour parler de la vie et de notre humanité, aborder la mort pour affronter la vie et la mort avec sérénité. Interroger l’inconnu de l’ «après», imaginer les limbes comme un voyage initiatique, une renaissance pour, peut-être, réapprendre à vivre mieux.

L’homme qui ne savait pas qu’il était mort ! propose un engagement philosophique : s’engager dans la mort, dans l’après de la vie, pendant une heure, à travers le parcours de deux personnages au passé aussi douteux que poétique. 

Vivre la mort, plonger et rester un instant dans l’Entre-monde, le temps de faire émerger nos doutes et nos ardeurs, de se construire une philosophie de l’éphémère, de réfléchir à nos vies.

La pièce invite chaque spectateur à se projeter dans la mort de deux hommes qu’il pourrait être et, comme eux, à revenir à la vie après une introspection où l’humour rivalise avec l’essentiel.

CAFÉ POLISSON

Café Polisson réunit des chansons du Second Empire et de la Belle époque. Qu’elles soient cruelles ou drôles, le cabaret Parisien leur offre un écrin pour raconter les vicissitudes de l’existence. Dans la capitale du plaisir on se presse au caf conc’ se divertir en écoutant des chansons. La prostitution est au cœur de l’activité théâtrale. Mais le style « beuglant » assimile le métier de chanteuse à celui de prostituée ou de cocotte.

Yvette Guilbert est la première artiste à rompre avec la vulgarité. Elle chante l’omniprésence de la sexualité dans la vie et la misère cachée, la vie des petites gens, les quartiers populaires.

« Elle révèle aux âmes toutes leurs peines, toutes leurs joies, toutes leurs vertus, leurs grimaces et aussi leurs vices ».

La femme chantante devient alors l’artisan de son émancipation. Nathalie Joly chante l’éternel féminin et rend hommage à ces courtisanes, demi-mondaines, pierreuses, buveuses d’absinthe, gueuses, gommeuses et fleurs de trottoir …

QUICHOTTE y PANZA

Théâtre
en quatre épisodes
sur la route – rêve – pénitence – dulcinée
et huit aventures
des moulins à vent – des moines – des moutons – des marteaux à foulon – des muletiers – du heaume de mambrin – avec Dorothée – en cage.

***

Note d’intention du metteur en scène

« Je suis frappé par le fait qu’en ce début de XXIe siècle, États, Religions, Mairies, Associations, tous semblent se liguer pour enfermer l’humain dans des normes. A chacun son cheval de bataille « pour notre bien », notre « mieux être » : mariage, voile, pollution, vocabulaire, voiture, bio, nourriture, cigarette. Et me voici, citoyen anonyme, balisé, normé, « NORMATÉ ».

« Ne pensez pas à moi » ai-je envie de crier.

Oui, l’espace de liberté pure est désormais grandement restreint. Seul l’imaginaire me semble encore offrir un peu d’éclaircie, une bouffée d’oxygène, devant ce mal rampant, cette norme envahissante !

Qui d’autre alors que Don Quichotte – traversant les siècles – pour m’offrir par sa seule présence un appel d’air tant salutaire ?

Je vous propose donc cette adaptation de Don Quichotte de la Manche de Cervantes pour deux acteurs : une façon de voyager dans l’intimité d’un couple et d’en faire ressortir toute leur humanité face aux forces « obscures ». J’ai essayé évidemment de restituer la poésie du texte dans la traduction d’Aline Schulman ; sa cruauté, son humour. J’ai envisagé l’adaptation comme un long dialogue découpé en quatre épisodes et huit aventures qui relancent l’action.

Au fil de mon travail d’adaptation, le personnage de Quichotte m’est apparu comme la Catastrophe personnifiée, en qui Panza reconnaît une puissance interrogeante, entraînante et que le monde « normal », voyant en lui un poison, une peste, n’a de cesse de le remettre sur « son » droit chemin.

Pour soutenir la mise en scène qui fait la part belle à la relation humaine, la scénographie suggère plus qu’elle n’illustre. Ainsi nous avons fabriqué de bric et de broc deux montures et quelques « ustensiles » nécessaires (sac, épée, casque, armure, etc). D’autre part, nous nous appuyons sur le son et la lumière pour faire sentir quelques présences insaisissables sorties de l’imaginaire d’une âme trop sensible.
Puisse le rire surgir aussi ! »

– Claude Guyonnet

LES LUNES

La maison, même en exil, est réconfortante.
Comment chaque jour, on ouvre les yeux sur le rêve. Comment le quotidien d’une personne engendre une danse perpétuelle entre le concret et l’abstrait. La nécessité, l’urgence presque d’être soi, et d’accomplir en même temps un trajet artistique, quel qu’il soit. Ce sont des forces qui parfois s’harmonisent, et qui parfois s’entrechoquent.

Les âmes fantômes présentes dans la mise en scène de La Mouette d’Anton Tchekhov en 2017 continuent à traverser la scène.
La maison était sur l’autre rive.
Les Lunes s’ouvre sur la Femme Créatrice : Être artiste et femme – que ce soit en écrivant, en peignant, façonnant, jouant, en composant – Être un passage pour chacune au quotidien, et dans notre âme. Parler de notre solitude. S’engager, m’engager.
Je suis, nous sommes, dans la maison.
Plus tard, la question sera de savoir si l’on doit, ou non, quitter cette maison. Un chemin donc qui marque un tournant dans mon parcours et dans ce que je ressens du monde qui nous entoure.

Voici neuf tableaux, pour neuf actrices. Elles ont tous les âges, représentent tous les visages. C’est une œuvre nouvelle qui raconte une histoire, la mienne, la nôtre, l’histoire de celles et ceux qui prennent des risques véritables, qui profitent de la lune pour s’épancher, et qui créent avec conviction une œuvre d’art. Et en particulier, j’aimerais faire vivre sur scène une artiste incroyable, faite de talents, de contradictions, de passions, d’humour, de féminité. Cette artiste, c’est Marina. Elle est le cœur des neufs comédiennes qui vont l’interpréter comme des sculpteurs, en tournant autour de ce cœur, afin d’y montrer toutes ses facettes.

Lors de ce calme passager, elles vont vivre sur le plateau des instants précieux d’amitié, de fraternité, de joie, de péril, ensemble, et donneront à entendre les plus belles pensées souterraines de cette femme auteure et rebelle. Belles, en robes colorées ou un peu garçonnes, très jeunes ou plus matures, elles sont d’aujourd’hui, elles étaient déjà là il y a longtemps.

Autour d’elles, un monde onirique fait d’ombres colorées, dessinées, projetées, manipulées à chaque instant, raconteront, à leur tour, ce qu’on ne peut pas décrire. La lune chasse leurs pensées dans la maison…

La vie de Marina est transfigurée par l’art. Et si son œuvre « n’est rien », dit-elle, sa vie va à la même vitesse. Une impatiente d’autre chose…

C’est cette histoire-là que «  Les Lunes » raconte. C’est précisément ce qui me touche aujourd’hui, le sens évident de ma vie à la maison, sur la scène, avec mes partenaires de jeu, avec vous. IH

PS : « Je ne peux pas vivre dans un monde où l’acteur principal est le journal » MT

L’ANNÉE TERRIBLE – 1870-1871 – Extraits

L’Année terrible est un recueil de poèmes publié en 1872, dans lequel Victor Hugo évoque les événements qui ont marqué la France, et particulièrement Paris, lors des années 1870-1871. Il représente donc la guerre de 1870 avec la Prusse, la défaite de la France et le siège de Paris, la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République, ainsi que l’insurrection populaire de la Commune qui sera réprimée par l’armée gouvernementale dans le sang. Exilé depuis vingt ans, il rentre à Paris dès le 5 septembre 1870, pendant la guerre, toujours engagé dans le combat contre l’injustice et prêt à en découdre avec toutes les tyrannies.

En savoir plus – « La Gazette »

À propos de Ma patrie et ma gloire et mon unique amour. Victor Hugo
Lorsque nous, qui sommes venus d’ailleurs, parlons des bienfaits de notre pays, la France, il arrive que notre interlocuteur ébauche un sourire de gêne et de désapprobation. Si c’est une manifestation de pudeur, ce sourire ne fait qu’ajouter à notre joie. Mais parfois, le sourire qui suit notre compliment envers notre nouveau pays est synonyme d’agacement et donne la sensation que notre interlocuteur, souvent d’une sensibilité « de gauche », ne voudrait entendre aucune opinion positive sur la France, car cela impliquerait, croit-il, de se ranger du côté de la « droite » qui, de son côté, ne peut accepter aucune critique sur la sacro-sainte France.
Nous qui nous sommes heureux de travailler et de vivre dans notre nouveau pays, nous plaidons en faveur de notre amour pour la France, qui, comme tout amour véritable, admet aussi bien les compliments que la critique, voire la désapprobation. Ces contrastes sont le reflet des climats divers dont est constituée la « douce France » .

A. D.-F.