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LA MALADIE DE LA FAMILLE M

La famille M., composée de Luigi le père, Marta et Maria les deux filles et Gianni le fils cadet, vit à la périphérie d’une petite ville, au bord d’une route nationale. Luigi a perdu sa femme et sa mémoire s’altère. Gianni ne sait pas quoi faire de ses dix doigts et Maria, elle, se demande si son Fulvio l’aime vraiment ou s’il ne lui préfère pas son meilleur copain Fabrizio. De quiproquos amoureux en mésaventures tragi-comiques, ce petit monde en pleine perte de repères et de valeurs évolue sous le regard d’un médecin qui veille à la santé physique et psychique de chacun. Très attaché à la famille M. depuis la mort de madame M., il dresse un tableau général, plein de tendresse, de désabusement et d’humour de ce qu’il nomme la « maladie de la famille M. ».

J’ai une histoire particulière avec la famille M. C’est un des premiers textes que j’ai connus en commençant le théâtre. Je me suis tout de suite senti proche des personnages, comme si j’étais l’un des leurs. Leur bataille contre le deuil, cette violence à vivre après le drame, les pièges d’une famille, ce blocage quand on veut dire ce que l’on ressent, quand on veut parler aux gens qu’on aime, cette difficulté quand on cherche une vraie raison de vivre: j’ai connu ça, je l’ai vécu. J’ai tout de suite su que je voudrais un jour faire quelque chose avec ce texte.

J’ai pris de l’âge sans être vieux. Me voilà prêt à parler de nous à travers les mots de Paravidino, à parler de notre jeunesse, une jeunesse riche de ses différences, qui a la rage de faire de belles choses, et l’insolence de vouloir faire un théâtre nouveau. Une jeunesse prête à créer son théâtre, pour nous, pour tous, le théâtre de demain… Nous sommes dans une tragi-comédie où l’humour permet d’exprimer ce qu’on a dans le cœur.

PROUST À VOIX HAUTE

PROUST À VOIX HAUTE par LECTIO ORCHESTRAM

LECTIO ORCHESTRAM inaugure son cycle de lectures avec PROUST  À VOIX HAUTE, un voyage en six étapes, à travers À la recherche du temps perdu et Le Temps retrouvé, tous les derniers lundis du mois, de janvier à juin 2020, au Théâtre de l’Épée de Bois. Première étape : Combray.

LECTIO ORCHESTRAM est un chœur d’une vingtaine d’acteurs, réunis par Laurence Février, qui propose au public la lecture-orchestre d’une œuvre littéraire. Il s’agit de faire entendre la multiplicité des sens et des émotions de l’œuvre par la multiplicité des voix. Les lecteurs et les lectrices du chœur ne personnifient pas les personnages ou l’auteur du texte, mais chacun et chacune donne à entendre, de façon chorale, une approche personnelle et sensible du passage qui est lu.

L’univers de l’œuvre n’est donc pas révélé par une lecture objective et neutre qui se voudrait universelle, mais par une lecture multipliée, grâce à l’approche singulière de tous les lecteurs, qui créent un lien intime et émotionnel avec l’univers de l’auteur.

« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y ait d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini…» (Le Temps retrouvé).

L’œuvre de Marcel Proust est une réflexion majeure sur les fonctions de l’art, sur la mémoire affective et sur notre rapport au temps. Proust s’interroge sur l’existence même du temps – qu’il écrit avec un T majuscule – sur sa relativité et sur notre incapacité à le saisir au présent. Il crée aussi une nouvelle Comédie humaine où il analyse la société aristocratique et bourgeoise de son époque.

À partir de 1907, Proust ne vit plus que pour l’accomplissement de son œuvre. Il a l’intuition qu’elle aura un retentissement planétaire. Il a conscience que sa pensée le dépasse, il s’efface devant ce qu’il observe de lui-même et des autres, le narrateur « n’étant qu’une figure creuse », qui permet la richesse d’une description au scalpel de l’existence des quelques 200 personnages de la Recherche. Le jour de sa mort, il ne s’arrête de travailler qu’à 3 heures du matin, conscient qu’il est proche de sa fin, regrettant éperdument de ne plus avoir l’énergie d’écrire ce qu’il ressent au fur et à mesure de son agonie… Il meurt deux heures plus tard.
« Quand d’un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. » (Du côté de chez Swann).

Première étape le 27 janvier : Combray
Deuxième étape le 24 février : Un amour de Swann et Nom de pays : le nom

PARADOXE SUR LE COMÉDIEN

Très lié dans sa jeunesse au monde du théâtre, Diderot, dans un dialogue où se mêlent la passion, l’humour et la réflexion de l’encyclopédiste, pose une question essentielle et toujours irrésolue : qu’est-ce que l’acteur ? Nous avons voulu tout d’abord mettre à l’épreuve les principes du philosophe, les confronter à notre pratique quotidienne de la scène, pour finalement n’en conserver qu’une réflexion généreuse et passionnante sur notre métier.

Nous ne prétendons ni respecter à la lettre une tradition du XVIIIe siècle, ni moderniser une théorie que Diderot lui-même ne voulait pas dogmatique. Nous nous proposons de partager avec le public cette lecture qui peut encore, avec ses limites, interroger, stimuler, faire vivre des comédiens.

HUIS CLOS

«  Il faut choisir : se reposer ou être libre. » (Thucydide)

Sartre situe l’action de Huis Clos en Enfer. Un garçon d’étage introduit sur la scène trois morts qui sont trois salauds : un journaliste-publiciste nommé Garcin, Don Juan cynique, une ancienne employée des Postes, Inès, homosexuelle, et une jeune mondaine, Estelle. Questionnant leur présence dans ce lieu, ces trois morts vont devoir s’interroger sur leur damnation et sur leurs actes dissimulés sous les masques du mensonge et de la lâcheté. Le supplice de ce trio où toute alliance s’avère vite impossible, est que chacun devient inéluctablement le bourreau de l’autre. Et cela éternellement.

LA LEÇON

« L’angoisse n’est pas supportable sans l’humour. C’est le mélange qui fait le plaisir. » Alfred Hitchcock.

A l’issue de la seconde guerre mondiale, Eugène Ionesco écrit une leçon inspirée du nazisme. Le professeur fait de son élève une poupée de chiffon, à la merci de ses fantasmes. Pièce maîtresse du théâtre de l’absurde, l’auteur français d’origine roumaine s’est réjoui que le « public trouve cela franchement gai ».

Plutôt que dans une salle de classe, nous sommes face à un gourou des temps modernes. Prescripteur du bien-pensant, sa maîtrise parfaite du discours est la meilleure des propagandes. Reconnu, adoré et auréolé de la bénédiction des médias, il nous induit, sans en avoir l’air, à nous convertir à telle ou telle idée.

REVUE DE PRESSE – FESTIVAL OFF AVIGNON 2019

VIVANTMAG – « (…) la jeune demoiselle est assise dans un fauteuil roulant, immobile tout au long de la pièce ; seul son visage est expressif (et comment !) (…). Le professeur a un côté « opéra-comique » : il se dandine, se déplace avec des pas de danse, son interprétation est puissante.(…) Allez voir cette pièce absurde, drôle, violente et bouleversante.»

REGARTS – « Il fallait toute l’habileté de Nikson Pitaqaj pour mettre en scène une comédie absurde créée par Ionesco en 1950. »

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JUSQU’À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE

« L’homme n’est que poussière, c’est dire l’importance du plumeau. »
Alexandre Vialatte

Au retour des obsèques de la grand-mère, un incident lourd de conséquences est le point de départ d’un engrenage vaudevillesque ponctué de mensonges insensés et d’inventions farfelues. Simon et son amie Anne se démènent pour dissimuler l’impossible vérité à
la mère. Cet événement les dépasse et les engage au-delà de tout ce qu’ils pouvaient imaginer.
« Jusqu’à ce que la mort nous sépare » est une comédie légère et profonde à la fois, sur notre rapport à la mort et les relations amoureuses et familiales, sur l’humain et sur la vie qui se joue des tabous et qui défie la mort comme le fait un fou rire à un enterrement.

REVUE DE PRESSE – FESTIVAL OFF AVIGNON 2019

LA PROVENCE – « C’est complètement absurde mais follement drôle.(…) On s’amuse beaucoup du jeu des trois comédiens, chacun rivalisant avec l’autre dans l’humour noir et la dinguerie. (…) Leurs personnages finissent par se transformer en pantins désarticulés tant la pièce tend vers un tourbillon fou et dénué de tout bon sens. »

REGARTS«  (…) des situations parfaitement burlesques qui inclinent naturellement au rire franc, massif. C’est vrai ! L’on rigole beaucoup au long de ce spectacle. À noter : l’excellente prestation des trois comédiens qui occupent le plateau. »

LE DAUPHINE / VAUCLUSE MATIN –  « (…) Si la trame du spectacle baigne dans la dramaturgie, le metteur en scène a su donner du croustillant grinçant et humoristique à ses trois personnages. »

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CORNEILLE MOLIÈRE L’ARRANGEMENT

Homme de l’ombre, écrivain de génie, l’auteur tragique de son siècle, piètre lecteur et amoureux transi, Corneille est enfermé chez lui et se nourrit de vengeances et de revanches, d’intérêts financiers. Combien de commandes inavouables a-t-il accepté ?
Homme de lumière, directeur de troupe, formidable acteur, séducteur et bon vivant, Molière parade à la Cour du lever au petit coucher puis passe ses nuits à l’auberge. Combien de pièces a-t-il eu le loisir de composer ?
Ma démarche n’est pas celle d’une historienne ou d’un chercheur, il n’est pas question d’affirmer des vérités. Il n’est question que de poser des questions. Riche des toutes dernières découvertes mises à jour par les Archives et les nouvelles lectures des spécialistes, je pars de ce postulat : la probable collaboration de Corneille et Molière.
Une histoire jubilatoire. La fabrique de l’écriture vivante. L’accord est secret, l’association discrète, la rivalité certaine. C’est l’alliance de deux hommes que tout séparait, réunis par et pour le théâtre durant quinze années de travail, de querelles, d’amour et de solitude.
L’enquête est passionnante et référencée, les repères historiques, les personnages vibrants, proches, drôles et touchants à la fois. De vrais personnages de théâtre à la hauteur du jeu et des enjeux.
Corneille et Molière restent les héros de notre temps. Nous les traiterons donc comme tels. Nos contemporains.

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Extraits de Presse

Et quoi donc, qui oserait  affirmer que la langue de Molière, notre langue française, serait celle d’un homme qui n’a jamais rien écrit  ? Un Plastic Bertrand du grand siècle ? Un pantin ? On nous aurait trompé ?  Quelle équation se cache derrière ce vieux serpent de mer : les œuvres majeures de Molière seraient recouvertes et dissimulées par les plumes noires d’uneCorneille !? Une fable épique qui mérite bien un fromage… (…)
Pour nous régaler, Valérie Durin  a choisi le théâtre et ses moyens : le dialogue, l’action, et la liberté des poètes à imaginer ce qu’aurait pu être la relation de ces deux ogres. Un ton drôle, libre et irrévérencieux qui sied bien à ce pied de nez historique. Stephan Roper – la gazette du theatre- août 2021

La pièce met en scène les modalités de cet arrangement sur la base de faits historiques et des moeurs littéraires de l’époque, et nous éclaire sur les liens et les motivations de chacun. La mise en scène est astucieuse et nous plonge au coeur de cette relation secrète et de cette thèse révolutionnaire.  Enric Dausset – Magazine Théâtral

Cet Arrangement n’est pas seulement drôle mais intelligent. Il ne met pas face à face l’écrivain génial et l’imposteur, il montre la complicité de travail et pas seulement d’intérêt entre l’homme de théâtre et le dramaturge. Si Corneille a écrit des textes pour Molière, c’est finalement au second qu’il doit de les avoir réussies. Courez rire et réviser vos classiques. C’est un bon arrangement qui vous est proposé là. Jean-Luc Bertet, à Avignon – Le Journal du Dimanche

Valérie Durin s’est basée sur les recherches de nombreux spécialistes pour concocter ce truculent spectacle qui raconte et « met en scènes » l’histoire de l’arrangement financier./…/ On lève le voile sur la vie du grand Molière, c’est très humain, c’est passionnant ! – Dominique Rousseau – La Provence

Valérie Durin signe une comédie tout à fait originale. Ce face-à-face à fleurets mouchetés entre les deux grands auteurs du XVIIème siècle oppose un Molière fougueux, fragile dans ses amours, perpétuel angoissé (comme tous les directeurs de troupe) et un Corneille odieux mais sympathique, colérique et tendre. Jean-Louis Châles – La Marseillaise

Valérie Durin (une découverte) présente, au Festival Off d’Avignon, un spectacle piquant et passionnant. Du texte à la mise en scène, l’échange est rondement bien mené /…/ Vraiment Valérie Durin, c’est bluffant! L’écriture est précise, le ton respecté et l’on croit volontiers à ces deux personnages qui se « disputent » la vedette… Sheila Louinet – La revue du spectacle.com

Corneille aurait-il été le nègre de Molière ? La comédienne-auteure Valérie Durin a fait de cette conclusion pour certains, absurdité pour d’autres, le point de départ d’une pièce subtile, drôle et intelligente. Philippe Thuru – La Provence

Le texte est à la fois émouvant et drôle. L’intrigue intègre avec finesse de nombreuses tirades célèbres de ces deux génies du théâtre. Quant aux brillants dialogues de Valérie Durin, ils nous offrent une réflexion sur le processus de création et l’écriture pour le théâtre, et nous interrogent sur la notion même d’auteur : un concept finalement très moderne. Ruth Martinez – Libre Théâtre

Un parfait et réjouissant moment de théâtre. MM – froggydelight.com

UNE LEҪON DE SAVOIR-VIVRE – Conférence

Combien de fois au cours d’une conversation peut-on émettre des opinions, voire des jugements,  dans le seul but, dit-on, de plaisanter. Jean Claude Grumberg, dans Une leçon de savoir-vivre fait tomber les masques. Dans « ce collage de propos ignobles » parfaitement avérés, censés « conclure les dîners en ville en toute quiétude », il dénonce, avec un humour féroce, la réalité de la haine de l’autre. Avec ce texte, « toujours l’arlequinade », il restitue au rire sa véritable dimension humaine.

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Une Leçon de savoir-vivre – Conférence – 
(Extrait)

En guise de commentaire

Maintenant une question se pose : pourquoi vous avoir infligé cette leçon de savoir-vivre, pourquoi ce collage de textes ignobles, abjects et ridicules ?
D’abord parce que ces propos qui nous paraissent délirants eurent force de loi et en conséquence droit de vie et de mort sur moi et les miens.
Ensuite parce que j’en avais envie et depuis longtemps.
Bien sûr, dans un premier temps, j’envisageais un ouvrage de librairie scolaire, historique et savant, didactique, alphabétique, analogique. Un florilège en somme, mon florilège à moi, fruit de toute une vie de lectures que je ne tenais pas à emporter dans mon urne.
C’est alors que je me suis souvenu que je n’étais ni historien, ni sociologue, ni psychologue, ni analyste. Que j’étais — enfin, que je m’efforce d’être malgré tout — un auteur comique, et que mon rôle à moi n’est pas d’éclairer la jeunesse ou de rafraîchir la mémoire de la vieillesse, mon rôle c’est de faire rire…. Pour lire la suite 

DU RIFIFI DANS LA GALAXIE – Épisode XXVI

An 20219. Le Cosmotix Écarlate reste introuvable dans la Galaxie. Troupes Impériales, Corsaires Centauriens, Forces Rebelles Intergalactiques, tous sillonnent l’Univers en quête de la pierre prodigieuse.

Celui qui s’emparera du Cosmotix Écarlate détiendra un pouvoir à nul autre pareil et régnera sur les Étoiles. Les tensions s’avivent tandis que le Mostromo, vaisseau amiral de l’Empereur Padisha 1er, vogue glorieusement de planète en planète, pour y apporter… La Civilisation.

Sur Eupholia, la Planète Aride, le troisième Soleil n’est pas encore levé…