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UNE SAISON DE MACHETTES
UNE SAISON DE MACHETTES
25 avril – 12 mai
LE MONDE LIBERTAIRE
par Evelyne Trân
« LE BRIGADIER FACE À L’HORREUR »
Le 7 avril dernier a eu lieu la journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsi au Rwanda, il y a 30 ans en 1994.
Pour mémoire entre avril et juillet 1994, 800.000 à 1.000.000 Tutsi ont été massacrés par les extrémistes Hutu. L’élément déclencheur, l’assassinat du président rwandais le 6 avril 1994, provoqua un déchainement de violence aveugle, alimenté depuis des décennies (les 1er massacres datant de 1959) contre l’ethnie Tutsi désignée comme race inférieure.
Les récits d’une dizaine de tueurs recueillis par Jean HATZFEL dans «Une saison de machettes » fait l’objet d’un spectacle en ce moment à L’Epée de Bois
Comment faire un spectacle d’un évènement atroce, le massacre de Tutsi dans l’indifférence internationale, à fortiori lorsqu’il s’agit de donner la parole aux bourreaux ?
Le metteur en scène Dominique LURCEL semble avoir trouvé la bonne distance pour rendre audible l’horreur par la voix même de ceux qui y ont participé.
Exit le sensationnel. Comme le souligne le metteur en scène, il y a un décalage entre l’acte et le dire. Les auditeurs plus que spectateurs dans la belle salle en pierre de L’épée de Bois, s’ils ne peuvent se représenter la réalité des massacres par l’image, peuvent être choqués par la crudité des récits où l’émotion ne passe plus, laissant la place à une sorte de ligne blanche comme si les tueurs ligotés par l’énormité de leurs actes avaient déposé leur conscience et ne pouvaient se regarder en face.
Ce que l’on comprend, c’est que la plupart ont massacré des Tutsi qui étaient auparavant leurs voisins comme s’ils étaient des animaux sauvages, et pour leur défense, déclarent avoir été enrôlés et avoir obéi à des ordres.
Suffit-il d’appuyer sur un bouton (on pense au bouton d’une radio) pour enclencher un mouvement de masse d’une population contre une autre ? Suffit-il qu’un gouvernement décrète que les Juifs doivent porter l’étoile jaune pour qu’en tant que citoyen l’on puisse s’éprouver complice par son silence de la Shoah ?
Il semble bien que les bourreaux étaient également victimes car ils ont été manipulés par des discours racistes si bien incrustés dans leurs cervelles que « les braves cultivateurs ou instituteurs » qu’il étaient se sont transformés en tueurs.
FELIPE VILAS-BOAS
* Sculpture monumentale conçue comme un jeu démocratique ou jeu de société à échelle humaine.
Exposition et résidence de recherche.
Dans la nef Atelier.
Du 8 avril au 2 juin 2024
MAI
« Le Discours sur le colonialisme », est paru en 1950 ! C’est un grand texte lyrique et politique, une réflexion sur l’Histoire à laquelle nous sommes conviés en Paroles et Musique |